"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La narratrice vient d'acheter une maison de campagne difficile à chauffer où elle se rend régulièrement.
Elle a deux enfants, une sœur, quelques amants.
A travers la vie de ses hommes de rencontre, elle se cherche sans vraiment se trouver.
Elle a toujours eu un goût prononcé pour la fiction et a du mal à entrer dans la réalité de la vie.
J'ai été assez déroutée par ce roman.
Difficile de s'attacher au personnage tout en ayant un peu de compassion pour elle.
Franchement, je ne sais pas trop quoi en penser.
Ça ne me donne pas vraiment envie de lire d'autres ouvrages de cette auteure.
Un roman dans lequel je me suis lancée sans connaitre l’auteure.
La narratrice du roman nous raconte quelques années de sa vie, de ses hommes aussi différents les uns que les autres, nous parle de sa sœur.
Elle se cherche et choisit une maison très modeste (sans chauffage) dans un petit village reculé pour se pencher sur son passé et se définir.
C’est un texte d’introspection très intime et pudique, une réflexion sur la vie d’une femme, mère célibataire, qui cherche à comprendre pourquoi ses relations avec les hommes s’avèrent compliquées. Il en ressort une analyse fine sur ses rapports aux autres, nécessaire à la définition de sa propre identité.
C’est un roman touchant, sensible, qui respire la sincérité, même quand la vérité n’est pas toujours flatteuse.
J’ai beaucoup aimé le personnage de la sœur de la narratrice, qui représente un appui certain et ses racines véritables.
CHRONIQUE issue de : https://hanaebookreviews.wordpress.com/2020/04/17/la-figurante-pauline-klein/
Nous sommes des êtres complexes, pluriels, emplis d’ambivalences, de doutes et de certitudes. Nous nous interrogeons, nous tombons amoureux, nous décidons, agissons et ces choix influent sur notre vie.
Les existentialistes défendront l’Homme maitre de ses propres actions et de son devenir. Aucune morale, religion, convention ou doctrine ne décide de sa vie car il en forme l’essence même.
Mais agissons-nous vraiment librement ? N’avez-vous jamais eu cette impression de devoir vous mouler dans une posture, un vocabulaire, un physique ou une idée ? Au travail, dans les transports, à un diner mondain ou même en famille, n’avez-vous jamais joué un jeu ?
A cet instant vous êtes-vous demandé : puis-je rester moi-même ? Ce rôle auquel je me prête, ai-je même conscience de le jouer ? En êtes-vous esclave, fier ou addict ? Devriez-vous devenir récalcitrants ?
Et si, je décide d’être authentique (avouez que le confinement offre de s’examiner sur un plateau !) pourrais-je le rester en toutes circonstances ?
Je ne sais pas pour vous mais j’ai mille projets, mille doutes et mille interrogations. Je m’acharne à les mener, les dépasser ou à y répondre. Je passe pour une femme qui fonce mais en réalité je suis sans arrêt dans l’inconfort. Comme si mon amour du monde et de ses possibilités me rendait incapable de n’en choisir qu’une seule. La stabilité m’effraie autant qu’elle me fascine, la certitude me panique et les personnes sûres, solides et apaisées m’intimident plus qu’elles ne me calment.
En somme je trouve difficile de s’adapter au monde et je n’ai jamais cessé d’éprouver ce vertige de l’adolescence où la douce enfance se frelate. Le naturel se pervertit, les responsabilités empoisonnent et la rébellion libère autant qu’elle fusille et massacre nos acquis.
J’ai donc été sensible à Camille et à son interrogation principale : comment ne pas se conformer ? A l’aube de ses trente ans, un mariage en ligne de mire, elle fait le choix devenir récalcitrante à ce jeu auquel tout le monde joue. Entendons-nous bien, elle aime cet échiquier de la vie. Elle aime le plaisir, les passe-temps et les futilités mais, comme tout enfant vierge de toutes règles, elle souhaite jouer selon ses propres conventions, en se soustrayant aux normes et aux projections des autres.
Elle nous raconte les rôles qu’elle a composés, à la manière d’une figurante. On la découvre dans son enfance, ses deux ans à New-York, sa relation cordiale avec son banquier, l’annonce de son futur mariage et son premier travail en France dans une galerie d’art où elle prend un soin minutieux à saboter sa mission d’inventaire.
Camille écrit et c’est dans l’écriture qu’elle se plait à inventer sans limite : « J’allais réunir les conditions nécessaires pour que mon existence soit relatée comme une suite d’événements romanesques. J’étais sur le point de me créer un personnage qui aurait tous les droits sur sa vie. »
Certains pourraient la trouver passive, paresseuse ou cynique. J’ai vu dans son flegme une forme de résistance. Comme si elle avait compris d’avance comment manier le monde en jouant avec ses règles. Elle perçoit ce qu’on attend d’elle, elle fait mine de s’y plier mais en réalité elle fait de ses bourreaux des marionnettes (« J’avais toujours eu l’intuition exacte de la manière dont il fallait se déguiser et se comporter »). Ainsi, dans la galerie d’art, parfait théâtre d’imposture et de faux-semblants, la patronne à l’esprit pseudo-ouvert ne remarque rien du sabotage qui ravit Camille.
Toutefois, j’ai aussi été sensible au personnage de la patronne. En effet, je conçois qu’avoir l’impression d’agir selon les conventions peut être confortable. Dans l’amour, le travail, les actions quotidiennes ou les jeux érotiques, les masques qu’on adopte ne rendent pas fondamentalement heureux mais peuvent avoir une saveur délicieuse ou un but utile. Lâcher-prise reste la véritable extase mais l’altruisme en société implique aussi de se contrôler …parfois.
Enfin, malgré ces préoccupations sur la société et ses conventions, j’ai ri tout au long du récit. L’observation et la description du monde à travers les yeux de Camille permet d’exacerber les travers de chacun en grossissant le trait.
L’écriture de Pauline Klein touche, raconte et émeut sans pour autant faire du romanesque. On sent qu’elle a réfléchi à son sujet, qu’elle s’est questionné sur la notion d’identité. Est-elle viscérale ou purement sociale ? Résulte-t-elle d’un choix intrinsèque ou de l’apparence qu’on souhaite avoir ? En est-on vraiment conscient ? La part figurative peut-elle devenir le personnage principal de notre vie ?
J'ai aimé l'écriture, alerte, fluide, teintée d'humour. c'est déjà ça.
La façon dont le thème est traité, c'est autre chose.
Il est écrit que l'auteur a étudié la philosophie. Alors je me suis dit génial, je vais trouver, vu le thème, des éléments de réflexion.
Malheureusement, pas grand chose. L'héroïne passe son temps à "glander" pour reprendre son expression. J'ai été si souvent confronté dans mon métier à des jeunes en déshérence, des jeunes qui n'attendent rien de la vie, rien du monde des adultes, rien de la société. Pas des rebelles, non, plutôt des désabusés qui ne croient pas en un avenir possible.
Mais justement, dans cet ouvrage, je pensais trouver une ado qui finit par trouver un sens à sa vie, qui - à défaut de se battre - au moins, se prend en charge. mais je reste sur ma faim.
Dommage car l'écriture est belle.
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