"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une couverture et un titre qui sortent de l’ordinaire, il n’en fallait pas plus pour que j’aie envie de lire « Le club des mamans mortes » de Paul Hurlink.
Louison, en Seconde dans une ville de Bretagne, devient très vite amie avec Courtney, nouvelle élève de son lycée, à la forte personnalité. Toutes deux ont un point commun : elles sont orphelines de mère. Courtney décide de fonder un club, dans lequel elle invite les deux autres élèves qui sont dans le même cas, Kodeveï et Samir, et partagent cette sensation de vide en eux, le « Hole ». Tous les quatre deviennent inséparables. Un peu par hasard, ils s’intéressent à la mère d’un de leurs camarades du lycée : le délire adolescent va bientôt tourner au drame…
J’ai eu du mal à entrer dans ce livre : la double temporalité (à cinq ans d’intervalle, avec la période la plus récente qui nous donne des bribes d’information, mais floues) m’a un peu embrouillée, et au début du roman, j’avais vraiment l’impression de lire de la littérature jeunesse (je n’ai rien contre la littérature jeunesse, mais ce n’est pas ce que j’attendais avec ce livre)
Pourtant, la mayonnaise a finalement pris : parce que la fascination des adolescents pour Nirvana et Hole est séduisante. Parce que l’atmosphère poisseuse et dérangeante de ce roman est particulièrement réussie. Parce qu’aussi, la dimension psychologique du livre est extrêmement intéressante. En effet, au cœur de l’intrigue, il y a la notion d’emprise. Celle qu’une personne a sur le reste du groupe, en exploitant les fêlures, les fragilités de ses membres, en utilisant les leviers amicaux et amoureux, en capitalisant sur l’effet de meute, sur les obsessions, déclenchant une violence complètement gratuite et déconnectée de la réalité.
Il y a quelques faiblesses dans ce récit – la façon d’approcher « la victime » est un peu trop facile pour être totalement crédible, l’épilogue (la voix de l’enfant) ne m’a pas totalement convaincue non plus, cependant le mal-être adolescent, les dynamiques de groupe, la perversité sont extrêmement bien décrits, ce qui fait vite oublier ces bémols.
Le livre est noir, violent, perturbant… original également et assez inoubliable. Un beau roman sur les travers de l’adolescence.
Les réseaux sociaux font beaucoup de dégâts mais il faut savoir gérer, bien sur ,l histoire à un bob fond mais il reste à découvrir une belle histoire entendant qu'elle finiras bien à lire avec plaisir , un bon moment à passer pour pour découvrir la suite
Fabuleusement glaçant.
Comment expliquer ce roman incroyable qui se lit en apnée ? La photo désenchantée d'une génération en colère sous overdose de réseaux sociaux. L' autopsie d'une descente en enfer d'un être sous emprise. Une dénonciation de la violence. La célébration de la violence comme forme d'expression de son libre arbitre. Un bijou littéraire sur les conséquences d'une enfance dysfonctionnelle.
Ce roman est tout ça et bien plus.
L'histoire :
Une petite ville de province, quatre lycéens, tous orphelins de mère, fondent une société secrète. Avec le Club des Mamans Mortes, ils vont grandir, découvrir l'amitié, l'amour, domestiquer leur mal-être. Pour diverses raisons, chacun va accepter de se prêter aux manipulations malsaines de l'une des leurs qui décide d'organiser et commettre un meurtre. Cela débute comme un jeu, mais petit à petit la mécanique de groupe est lancée et l'issue semble inéluctable...
Laissez vous embarquer et ayez de nouveau 15 ans : douter de soi même au point de ne plus distinguer ses craintes et la réalité. Se tenir prêt à suivre jusqu'au bout de l'enfer sa best friend for ever plutôt que de rester isolée. Constituer sa famille de coeur plutôt que celle du sang si déceptivive. Ne pas s'interdire de prendre des risques. S'attendre au pire. Vivre comme une évidente fatalité les violences sexuelles de ses camarades à la testostérone agressive...
Il faut absolument lire ce roman en écoutant le groupe Nirvana pour se mettre tout à fait dans l’ambiance.
Ils sont quatre ados, Courtney la Reine, Kodeveï son fou, Samir le geek et Louison la timide et ils ont en commun d’avoir perdu leur mère dans leur enfance. Alors ils se lient d’amitié et créent le Club des mamans mortes, le CMM.
Mais ce n’est pas une fratrie d’orphelins ordinaires, ils revendiquent ce vide à l’âme, le Hole, que représente la perte de leur mère et refusent de se soumettre à « la Grande Loi Invisible » qui régit la société et transforme les gens en « hamsters ».
Connectés en permanence aux réseaux sociaux, c’est toute une génération de jeunes qui détournent des photos, harcèlent leurs camarades, s’abreuvent de vidéos pornos et s’adonnent à toutes les pratiques à risque dont la prise de drogue.
Avec l’inconséquence propre à l’adolescence, les quatre membres du CMM vont entreprendre une opération de recrutement invraisemblable qui les conduira jusqu’à l’irréparable. Influencés par le mouvement grunge et buvant les paroles des chansons de leurs groupes fétiches, Nirvana et Hole, ces adolescents en rupture de repères sont le reflet des dérives d’une société capable d’engendrer un rejet et une violence aussi démesurées.
Un constat alarmant tant au niveau de l’inconscience des adultes, qu’au niveau de la responsabilité d’un système médiatique qui échappe à l’entendement.
Dans ce polar immersif, Paul Hurlink parvient à nous faire ressentir le malaise de cette jeunesse marginale avec beaucoup de réalisme et je suis restée sous le choc du début à la fin.
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