Trois romans incontournables pour votre été !
Nathalie Iris, de la librairie Mots en Marge, à La Garenne Colombes, nous présente ses trois coups de cœur à lire absolument cet été. - Ce que tu veux de Sabine Durrant (Préludes) Un livre palpitant qui se lit d’une...
Trois romans incontournables pour votre été !
Patti Smith ... Aaaaah quand j'entends ce nom, directement résonne en moi "Because the night", "Easter", "Gloria" et d'autres de ses chansons ! Mais qui est-elle ? J'avoue qu'à part la faire défilé dans ma play list, je ne savais rien d'elle ! Ce livre est son autobiographie d'une partie de sa vie : son enfance qu'elle balaye assez rapidement et surtout SA rencontre avec Robert Mapplethorpe, photographe connu pour ses photos en noir et blanc et ses nus masculins. Leur rencontre est très fusionnelle ... Deux gamins paumés qui se promettent de toujours prendre soin de l'autre ! Promesse tenue car même lorsqu'ils se séparent, ils continuent à se "protéger" mutuellement ... Férus d'art tous les deux, ils cherchent leur voie ensemble. Elle, deviendra poète, elle le sait ! Ses poèmes seront ses chansons ... Passionnée par Rimbaud, elle trouvera sa force dans ces écrits. Dans ses moments les plus difficiles, quand la faim la ronge elle s'enivrera de Baudelaire ! Lui, il mettra un certain temps à se trouver ... son modèle c'est Andy Wharol ! Personnage écorché vif, il sombre dans la drogue, le sexe, la prostitution... mais Patti est là... Elle le protège sans jamais l'enfermer ! Dans ses moments où il plane, il voit des choses qu'il essaye de recréer ... des collages photos, des colliers exentriques, des dessins ésotériques, etc. Ensemble, ils feront des rencontres ... beaucoup de rencontres ! Certaines leurs seront bénéfiques et les conduiront à la reconnaissance de leur art respectif.
J'ai beaucoup aimé cette lecture !! La plume de Patti est superbe ... Elle fait rêver ! Il y a un passage dans ce livre qui ne me quitte pas et qui est tellement beau ! Avant de rencontrer Robert, elle erre dans New york seule avec son sac à dos. Elle fait la rencontre d'un homme sans abri... Je me permets de partager ce passage magnifique avec vous : " J'attends de rentrer chez moi, ajouta -t-il. C'était une belle journée et nous nous sommes assis dans l'herbe. Je me suis assoupie, j'imagine. Il n'était pas là quand je me suis réveillée. Un morceau de craie rouge qu'il utilisait pour dessiner traînait sur le trottoir. Je l'ai mis dans ma poche et suis partie de mon côté. Le lendemain, j'ai vaguement attendu son retour. Mais il n'est pas revenu. Il m'avait donné ce dont j'avais besoin pour continuer ma route. Je n'étais pas triste, car chaque fois que je pensais à lui j'avais le sourire aux lèvres. Je me l'imaginais sauter sur le wagon d'un train de marchandises sur des rails célestes menant à la planète qu'il avait choisie, qui portait comme il se doit le nom de la déesse de l'amour. Je me suis demandé pourquoi il m'avait consacré tout ce temps. Je me suis dit que c'était parce que nous portions tous deux de longs manteaux en juillet : la fraternité de la bohème. "
J'imaginais une balade de résonances entre le parcours atypique de Patti Smith, icône rebelle, et Arthur Rimbaud, indiscipliné, ayant des fulgurances poétiques ; un fracas même entre deux personnalités anticonformistes ; des allers-retours entre leurs deux mondes. Et...c'est pauvre, très pauvre.
Patti Smith n'écrit pas toujours toute seule, les styles sont saccadés. Elle a finalement peu de choses à dire si ce n'est qu'elle se dit détentrice de la mémoire de Rimbaud (n'a-t-elle pas été en Europe sur sa tombe pour son 100e anniversaire là où tout le monde avait oublié le génie enseveli ?) et comme lui, elle a "les poches crevées" dans ses déambulations géographiques. Les quelques photos personnelles de Patti Smith sont quelques peu glauques, celles du revolver de Rimbaud rappelle la technique de Warhol (blanc, vert, rouge...) et ses 2-3 dessins personnels reproduisant Rimbaud (à partir de photos ?) sont banals. Seule la page 83, où le texte présenté est dit être le sien, a une profondeur de cette balade et de ce fracas évoqués ci-dessus.
Il reste ces 2 belles photos de Patti Smith par Pierre Liabaert, photographe professionnel, qui sont peut-être ce qu'il y a de plus beau dans ce livre.
Quant à Rimbaud, je découvre, outre ses poèmes très beaux et très connus (le dormeur du val, Ophélie, etc.), d'autres textes en prose qui se veulent poétiques (Délires, etc.) mais qui sont dignes d'adolescents que nous avons pu être : maladroits dans les mots, utilisant des superlatifs, des mots semi-gothiques, des mots pour faire intello. Il ne sait pas parler des femmes mais des fois on sent bien qu'il essaie (par convenance ?), l'Eglise en prend pour son grade sur la pédophilie à mots très peu couverts (ex. p.112, II) et c'est peut-être le plus intéressant (et questionnant : ce silence collectif).
Suivre la prose poétique ou musicale de Patti Smith, au fil des photos qu'elle jette sur les mots autobiographiques, des voyages initiatiques, des instants de rêverie, des écrits sur des bouts de serviettes dans les cafés de son monde. Et puis, écouter Amerigo.
https://animallecteur.wordpress.com/2020/11/23/lannee-du-singe-patti-smith/
Je ne vous présente plus Patti Smith, musicienne, chanteuse, poète, peintre, photographe et auteur dont je voue un véritable amour. Chacun de ses roman oscille entre poésie, souvenir et philosophie et celui-ci ne déroge pas. On y retrouve des thèmes communs : son goût pour le café, les détails de ce qu’elle mange, l’histoire de ses vêtement trouvés en friperie, bref une vie bohème. On y retrouve aussi sa passion, son humanité, sa loyauté, son amour pour l’art, son authenticité et son désintéressement.
L’année du singe est l’année 2016 dans l’horoscope chinois, l’année des 70 ans de Patti Smith, l’année durant laquelle elle a perdu son ami Sandy Pearlman, l’année de l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis. D’ailleurs elle ne le nomme jamais et écrit une très belle phrase qui résume tout : « Vingt-quatre pourcent de la population avaient élu le pire d’entre nous pour représenter les soixante quatorze pourcent restant. » Dans ce nouveau roman qui est aussi un carnet de voyage et un carnet de rêves, Patti Smith revient sur ses souvenirs, des rencontres et des lieux visités. On la suit dans son parcours onirique à travers les Etats-Unis jusqu’au Portugal sur les trace de deux écrivains qu’elle apprécie particulièrement, Fernando Pessoa et Roberto Bolaño. On replonge dans ses souvenirs auprès des hommes qu’elle a aimé et qui ont ou sont en train de disparaître (son mari, son amant, son meilleur ami, son frère, son père).
Comme tous ses livres, celui-ci est une vraie douceur qu’on n’a pas envie de refermé, il nous ouvre la porte des rêves mais « le problème avec le rêve c’est qu’on finit par se réveiller ».
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