"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J'avais beaucoup aimé Le silence des vaincues, le tome précédent celui-ci et il m'a fallu un petit temps d'adaptation pour apprécier ce second roman.
Le récit débute dans le Cheval de Troie, quand les Grecs mettent en place leur célèbre ruse pour envahir la ville. C'est toujours aussi cru, aussi trivial et on est directement dans l'ambiance avec des détails jamais évoqués dans les autres versions de l'histoire.
On retrouve ensuite Briséis, et la part belle est toujours faite aux femmes, les grandes oubliées des récits de combats et des recueils de mythologie. Ces femmes qui attendent, enfantent, servent les "héros"...
Tous ces noms, pourtant très connus, m'ont parfois perdue. Priam, Cassandre, Hélène, Agamemnon... Au fil des pages, j'ai de mieux en mieux compris leurs différents liens et à la fin j'ai cherché s'il y avait un 3ème tome car j'adore cette façon de revisiter la mythologie grecque d'un point de vue moderne et féministe !
Apparemment pas de 3ème tome prévu, mais je sais qu'il existe pas mal de récits comme celui-là sorti ces dernières années. Vous en avez lu ?
"Nous sommes des créatures étranges, nous autres femmes. Nous avons tendance à ne pas aimer ceux qui massacrent notre famille."
Troie est tombée. Encore une fois, personne n’a voulu écouter Cassandre, et les Grecs dissimulés dans le grand cheval de bois, ont massacré tous les hommes de la ville et leurs héritiers. Les Troyennes, elles, sont partagées entre les vainqueurs comme de vulgaires pièces d’un butin. Et maintenant ? Maintenant, alors que les Grecs s’apprêtent enfin à rejoindre leurs royaumes, une divinité outragée déchaîne les vents, et les empêche de reprendre la mer. Les tensions montent peu à peu dans le camp, où les captives troyennes affluent. Nous retrouvons Briseis, l’ancienne esclave d’Achille, qui a désormais le statut d’épouse, et porte l’enfant de son ancien maître. C’est elle que nous suivons, comme précédemment dans le silence des vaincues, et elle va nous offrir la vision des femmes sur cette épopée antique où les hommes ont habituellement la majorité des regards.
J’avais eu un très gros coup de cœur pour le silence des vaincues il y a quelques années, cette retranscription de la guerre de Troie à travers l’expérience de Briseis m’avait totalement convaincue, malgré la violence de certaines scènes qui restent encore gravées dans ma mémoire. Quand on a aimé un livre, il y a toujours une crainte d’être déçu par la suite, mais ici, cela n’a pas été le cas pour moi. L’histoire débute, plus ou moins, au moment où on l’a stoppée dans le livre précédent, et j’ai eu l’impression d’une réelle continuité de l’histoire. J’ai de nouveau été transportée dans les camps grecs à proximité de la ville, et j’ai eu l’impression de partager l’intimité de ces femmes qui venaient de perdre tout ce qu’elles avaient. À part pour quelques passages où la voix est donnée à d’autres personnages, on suit Briseis dans ses pensées et ses rencontres. On devient son ombre, et à la fin du récit, j’ai encore une fois regretté de ne pas pouvoir rester encore un moment à ses côtés.
Elles sont ces épouses que l'on fait veuves, ces sœurs dont on tue les frères, ces mères qui voient leurs enfants assassinés, ces filles à peine pubères que l'on viole sur les ruines de leur cité. Elles étaient humaines, et deviennent de simples trophées attribués aux vainqueurs qui ont tué leurs hommes. Elles sont celles dont on a oublié l'histoire ou qui ont vu leur captivité changée en romance par les mythes. Pourtant, elle le sait Briséis, le jour où son mari est mort, elle a cessé d'être reine pour devenir un objet, une récompense, attribuée à l'assassin de ses frères. L'Histoire est écrite par les vainqueurs alors évidemment nous n'entendons jamais le récit de celles qui ont été vaincues. Cette version féminine de l'Iliade est d'une violence révoltante, car la guerre vue par une femme captive ne va pas mettre en avant les héros des mythes fondateurs, mais plutôt leurs bassesses et leur cruauté.
L'écriture est sublime, à la fois belle dans le style et abominable par son récit.
Je vous le recommande vraiment !
En 1917, Rivers voit défiler à Craiglockhart des soldats atteints de psychoses traumatiques. Son rôle est simple: traiter les patients pour les rendre aptes à repartir en France au plus vite.
Le livre s'ouvre sur la déclaration du poète britannique Siegfried Sassoon, persuadé que la guerre est délibérément prolongée par ceux qui en ont le pouvoir. Sassoon est envoyé à Rivers qui doit le "remettre dans le droit chemin"...
Pat Barker, l'auteur, mêle subtilement la fiction et la réalité historique dans un récit poignant. Théories freudiennes, poésie et témoignages de guerre se mêlent dans un livre dominé par le conflit: la guerre, bien sûr, mais aussi entre le conscient et l'inconscient, l'esprit et le corps, l'opposition de deux visions de la guerre, du "devoir" et du"juste"...
Un roman qui ne laisse pas indifférent.
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