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« La jeunesse d’Adrien Zograffi » regroupe quatre livres : « Codine« , « Mikhaïl« , « Mes départs » et « Le pêcheur d’éponges« . Adrien Zograffi est le double littéraire de Panaït Istrati, auteur roumain écrivant en français, né en 1884 à Braila, sur les rives du Danube.
Vivant dans un quartier pauvre avec sa mère, Adrien/Panaït a, dès l’enfance, un don pour se lier d’intense amitié avec des personnages extraordinaires qu’on dirait échappés d’un conte. Ainsi, Codine, ancien forçat et honorable terreur du quartier, le prend sous son aile alors que le gamin n’a que 7 ou 8 ans. Quelques années plus tard, il rencontre Mikhaïl, sorte de vagabond taciturne qui, sous son aspect misérable, est riche de grande sagesse, et avec qui Adrien parcourra pendant huit ans les pourtours de la Méditerranée. Mais avant de s’en aller courir les chemins, Adrien a quitté l’école très tôt, au désespoir de son instituteur, pour gagner de l’argent et ainsi soulager sa mère. Engagé dans une taverne où il subira mille humiliations, il se lie avec le capitaine Mavromati, qui lui offre le plus beau des cadeaux pour un jeune garçon assoiffé de connaissance : un dictionnaire. Plus tard, rêvant de découvrir la France, il embarque clandestinement sur un bateau pour Marseille, mais, démasqué à bord, il sera débarqué à Naples, où il vivra de presque rien, jusqu’à ne manger que de la salade chapardée dans un champ pendant une semaine, avant de réussir à monter sur un bateau qui l’emmènera vers d’autres aventures.
Ces quatre livres, qui ne sont pas toujours chronologiques et sont écrits, bizarrement, parfois à la 1ère personne, parfois à la 3ème, sont donc des tranches de jeunesse de l’auteur qui, entre petits boulots et voyages, entre débrouille et bourlingue, côtoie la misère, l’exploitation, le désespoir, le racisme, l’injustice. Tantôt récit picaresque haut en couleurs, tantôt réflexions plus intimistes sur les amitiés ardentes d’Adrien, ces quatre textes forment un roman d’apprentissage et d’aventures au style un peu désuet et lyrique. Entre grandes envolées et grands sentiments (notamment une exaltation de l’amitié masculine qui m’a parue excessive), « La jeunesse d’Adrien Zograffi » est une ode à la liberté, au sens de l’honneur et à la justice.
Court texte magnifique d'un grand écrivain trop méconnu. On s'attache vite à ce poulbot roumain qui essaie de survivre dans le dur monde des adultes. Le livre, comme tous ceux d'Istrati est drôle et touchant, humaniste et révolté, picaresque dans la manière de décrire ce monde disparu quelque part au bord du Danube...
Un conteur génial. Trop méconnu à mon goût.
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