"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
"Soudain, une plainte lointaine s'éleva, un hurlement de bête perça la nuit comme la supplique funeste d'un loup affamé, qui remplit la cour et dévora l'espace, ricochant de mâchicoulis en muraille pour répandre sa terreur sur les visages livides. La scène se figea, chacun interrogeant les ténèbres sous la lune inquiétante."
Une intrigue très bien menée.
Yvonne Chen vient d'être exclue de la police nationale : elle a disjoncté après l'assassinat de son patenaire. Alecto, leader d'un groupe de tueurs à gage, les Furies, tente de la recruter.
Mais n'est-ce pas là un piège tendu par le commissaire Bougerole de la DGSI ? Un piège dans lequel l'ex-policière servirait d'appât...
Autant le dire tout de suite, cette lecture est une grosse déception. L'intrigue est digne d'un mauvais James Bond dont le titre pourrait être "Plus menteur, tu meurs". On pourrait peut-être aussi en tirer une parodie style "OSS117" de Michel Hazanavicius (je n'ai vu que le premier, "Le Caire, nid d'espions", très amusant), mais cela ne suffit pas à faire un bon roman.
La suite d'événements qui constitue la trame du polar est des plus improbable. Les personnages ne sont qu'une série de caricatures de flics, de tueurs et de nobliaux provinciaux. Difficile de s'identifier à eux. Tout cela est abracadabrantesque...
Heureusement, et c'est bien la seule qualité du bouquin, ce n'est pas trop mal écrit. Cela m'a permis d'aller au bout de la lecture sans me sentir pris par le texte à aucun moment.
J'avais apprécié "L'heure des fous" du même auteur, lu il y a quelques années. Clairement, "L'Hallali" n'est pas de la même veine.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2024/08/01/lhallali-de-nicolas-lebel-aux-editions-du-masque-tres-decevant/
Dernier opus du cycle de cette trilogie les Furies, Yvonne Chen n'est peut être pas au milieu de sa forme mais elle possède toujours son humour mordante, son franc-parler et son sarcasme, mais son armure se fend un peu. Aucun temps mort dans ce huis clos oppressant à l'ambiance étouffante.
Les chapitres sont courts et Nicolas Lebel joue avec nos nerfs avec les fausses pistes et faux semblants, tout s'enchaine comme les twist plot, une lecture que je recommande.
"La sécurité du monde reposait sur cette confiance d’être bien protégé et sur les sommes qui permettaient de l’acheter. Que cette croyance perdure était presque risible à l’heure où il suffisait de briser une vitre pour pénétrer chez les gens, de passée par une fenêtre de toit ou une porte arrière moins solide. Quant aux serrures, il y avait suffisamment de tutos et de sites dédiés sur Internet pour apprendre à les forcer ou à contrefaire une clé en moins de deux heures."
"Je crois que quand on est mort, c'est pour de bon. C'est pour ça qu'il faut que la vie, ça soit une fête. Surtout parce qu'une fois la fête finie, il n'y a pas d'After. Le paradis, l'enfer, c'est des histoires pour calmer les excités et les criminels. Les autres en ont pas besoin. Ils savent que la vie c'est maintenant, et pas pour longtemps."
Premier opus de la trilogie les furies de Nicolas Lebel, on découvre le duo Paul Starski et Yvonne Chen, des personnalités en oppositions, pour une mystérieuse investigation, Crime, Violence, Vengeance, Amour, Accusation.
Le commissaire Starski doit prouver son innocence, de la tension et du suspense, d'excellente joutes verbales, une ambiance sombre, une intrigue tortueuse, un jeu de piste avec de nombreux faux semblants. Une intrigue complexe, glaçant, la plume est fluide et intense, des manipulations, la traque frôle le fantastique, un duo attachants par cette oppositions de caractères, on embarque sans regret et on se régale.
"Si tu ne nous dit pas ce qu'on veut savoir, tu vas comprendre pourquoi "violences policières", c'est toujours au pluriel"
"Douze ans ! Etait-ce seulement possible de rester douze années consécutives avec la même personne, à partager le même quotidien, les mêmes mètres carrés, la même histoire ressassée, le même ennui ? Les petits bobos, les vieux démons, les gros défauts qui surgissent dès que le vernis du neuf a craqué ?"
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