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Nassuf Djailani

Nassuf Djailani
Journaliste et écrivain, originaire de Mayotte dans l'archipel des Comores, Nassuf Djailani collabore régulièrement à des revues littéraires telles que Po&sie, Mange Monde, Riveneuve Continents ou Ubu - Scènes d'Europe. Grand Prix littéraire de l'océan Indien pour son texte Roucoulement, il est é... Voir plus
Journaliste et écrivain, originaire de Mayotte dans l'archipel des Comores, Nassuf Djailani collabore régulièrement à des revues littéraires telles que Po&sie, Mange Monde, Riveneuve Continents ou Ubu - Scènes d'Europe. Grand Prix littéraire de l'océan Indien pour son texte Roucoulement, il est également directeur de la publication PROJECT-îles.

Avis sur cet auteur (2)

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    Couverture du livre « Daïra pour la mer » de Nassuf Djailani aux éditions Bruno Doucey

    Regine Zephirine sur Daïra pour la mer de Nassuf Djailani

    Dès les premières pages, Nassuf Djailani, écrivain originaire de Mayotte, nous ouvre la porte de son pays mais ce n’est pas une carte postale qu’il nous donne à voir. Il faut oublier « la baie émeraude, saphir, cristalline » car c’est d’une autre réalité dont il est question, un quotidien où...
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    Dès les premières pages, Nassuf Djailani, écrivain originaire de Mayotte, nous ouvre la porte de son pays mais ce n’est pas une carte postale qu’il nous donne à voir. Il faut oublier « la baie émeraude, saphir, cristalline » car c’est d’une autre réalité dont il est question, un quotidien où l’on sent sourdre une certaine violence. Ici, on lutte pour sa survie face aux bouleversements de l’île.

    « dos à la case en torchis les engins fouillent la terre
    le manguier un boa à la renverse
    elle n’en fera plus des tas
    son seul revenu quand la rizière s’assèche. »

    Car, au-delà du labeur, il y a la vie donnée par la femme qui a toute sa place dans les vers du poète. Même s’il annonce la mer dans le titre, mer qui baigne les rivages de l’île, il évoque aussi la mère, celle qui donne la vie et apaise les souffrances.

    « Les femmes portent
    en plus de la vie
    le fût remonté du puits. »

    Daïra, ce mot étrange qu’on trouve dans le titre questionne. Les daïras ou dahiras sont des prières chantées qui se terminent par des danses ou l’on se tient par la main. Ces litanies chantées et dansées peuvent durer toute la nuit. Les femmes le pratiquent assises, genoux contre genoux. C’est un chant prière qui essaime de village en village, où le groupe revêt toute son importance.
    Sous une forme plus prosaïque, c’est ce chant prière que reprend le poète pour raconter son île et ses habitants. On est vite happé par le rythme du chant, de la danse et de ces corps qui s’agitent et se touchent.

    « A mesure que les hanches se tortillent
    Les pieds semblent s’enfoncer
    Dans le sol qi s’empoussière
    Les jambes se frôlent
    Les mots délirent
    Les corps suent. »

    On ne dira jamais assez la puissance évocatrice des mots et le poète évoque « ces mots anodins qui n’ont l’air de rien » mais qui pourtant creusent leur sillon, ils sont un partage contre l’oubli
    « le chant s’oppose à l’effacement de la trace »

    Les poèmes du poète Comorien, courts, longs où le kibushi, sa langue maternelle, alterne avec le français, nous invitent à nous perdre dans le quotidien de sa vie et il semble que ces vers sont écrits pour être dits à voix haute, peut-être scandés comme une prière.
    Le recueil se clôt sur l’oraison d’un tirailleur et sur des élégies pour deux femmes.
    C’est beau, sobre et émouvant comme ces derniers mots qu’Habiba Ali adresse à l’enfant.

    « A l’enfant
    tu dis
    que ta peine
    n’est que poussière
    dans l’œil. »

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    Couverture du livre « Naître ici » de Nassuf Djailani aux éditions Bruno Doucey

    Jen sur Naître ici de Nassuf Djailani

    Je ne lis pas beaucoup de poésie, je la picore souvent au gré de trouvaille hasardeuse. Depuis peu, j’ai découvert cette maison d’édition et cette collection plutôt enchanteresse.
    Je ne sais pas vraiment comment évoquer la poésie. Pourquoi l’une touche mon âme ? Pourquoi l’autre engendre du...
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    Je ne lis pas beaucoup de poésie, je la picore souvent au gré de trouvaille hasardeuse. Depuis peu, j’ai découvert cette maison d’édition et cette collection plutôt enchanteresse.
    Je ne sais pas vraiment comment évoquer la poésie. Pourquoi l’une touche mon âme ? Pourquoi l’autre engendre du rejet ?

    Une bienveillance lumineuse ressort de ce recueil de poème. On a envie d’être invité à prendre le thé auprès du peuple de la mer, s’envoler tel l’oiseau de la perte, arrêter les balles qui arrachent la joie.
    Une très belle découverte, des mots qui s’inscrivent en moi avec pérennité.

    "Vous souvenez-vous
    de cette sensation
    de votre corps
    qui se tord
    qui se contracte
    à mesure que les mots
    vous cisaillent
    l’intérieur
    de ce vous-même
    si rassurant
    si confortable
    si fragile
    plein de larmes ?"

    https://unmotpourtouspourunmot.blogspot.com/2019/10/naitre-ici-de-nassuf-djailani.html

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