Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
A Tanabe, Monsieur Iwa tient la librairie de livres d'occasion que lui a légué son meilleur ami. Ouvert presque tous les jours de l'année, de midi à minuit, son petit commerce ne désemplit pas et l'aide que lui apporte son petit-fils Minoru en fin de semaine n'est pas superflue, même s'il aime à le traiter affectueusement de bon à rien. Mais grand-père et petit-fils ne se contentent pas de vendre des livres. Il leur arrive souvent de se mêler de meurtres, de morts étranges et de fantômes. Détectives amateurs, les deux complices démêlent les situations les plus complexes pour aider leurs clients en détresse.
A priori ce petit recueil de nouvelles avait tout pour plaire : le Japon, une librairie, des livres et des enquêtes policières. Après lecture, c'est une déception. Le style est plat, les dialogues redondants, les enquêtes simplistes, l'humour tombe à plat et les livres sont finalement peu présents. Monsieur Iwa est un commerçant avant d'être un amoureux des livres, d'ailleurs, il n'a pas la vocation, il honore la mémoire d'un ami décédé. Difficile donc d'entrer dans ces histoires, en partie peut-être à cause d'une mauvaise traduction qui rend parfois le texte incompréhensible. Miyuki Miyabe nous a habitués à mieux, en particulier avec Une carte pour l'enfer, un polar original et passionnant.
L'inspecteur Honma est chez lui en convalescence quand un cousin de sa défunte épouse vient lui demander de retrouver sa fiancée disparue, la belle Shoko. Le jeune homme, banquier de son état venait de proposer une carte de crédit à l'élue de son coeur et découvrait à cette occasion que Shoko était fichée pour faillite personnelle. Pour Honma qui commençait à s'ennuyer, cette enquête officieuse est une aubaine. Elle lui permet de sortir de son appartement, de remettre le pied à l'étrier en douceur et lui donne un prétexte pour faire faux bond à sa kinésithérapeute. Le voilà donc dans les rues de Tokyo, sur les traces de la jeune fille disparue. ses premières découvertes le laissent pantois : Shoko n'est pas Shoko, elle a usurpé l'identité d'une autre jeune fille.
Un flic à la poursuite de deux ombres dans un Japon en pleine crise économique. Crédits immobiliers ou crédits à la consommations, chacun se rêve une vie meilleure qui passe par une accumulation de biens. Quand vient le moment de rembourser cet argent si facilement obtenu, les choses se compliquent. Certains se tuent, d'autres fuient ou changent d'identité, mais il est difficile d'échapper à des créanciers qui n'hésitent pas à engager des yakusas pour menacer la famille de l'endetté. C'est ce monde impitoyable que va découvrir Honma au fil de ses investigations. Son enquête, passionnante et prenante, nous mène dans une société japonaise où, comme partout ailleurs, l'argent est source de tous les maux. C'est une belle réussite qui a aussi l'intérêt de nous présenter un policier sensible et attachant: l'inspecteur Honma, un veuf qui depuis le décès accidentel de sa femme, élève seul le petit Saturo, aidé par un couple de gentils voisins dont le mari est aussi son homme de ménage. Persévérant, un tantinet rigide, on sent en lui beaucoup d'empathie et de douceur. Les moments partagés avec son fils illuminent le roman qui par ailleurs s'enfonce dans la noirceur des dérives de la société de consommation. Un polar atypique et instructif.
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