"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une œuvre aussi courte qu'elle est puissante d'émotions, vibrante d'atrocités sans nom. Un choix esthétique comme un long poème de 100 pages autour d'un homme de loi qui ne se comprend pas et cherche très peu à se remettre en question, malgré tout. Mais qui prend le temps de se raconter ses fautes, sans jamais les regretter. Un grand livre.
Un flic très protecteur, un mari aimant, un beau-père attentionné, un ami des animaux, une icône municipale faisant de la prévention dans les écoles… et surtout un mec qui a sombré dans la folie.
Une novella d'une petite centaine de pages écrite en vers libres, une histoire de 30 minutes et un bouquin qui vous saute à la tronche dès les premières lignes, les premiers vers. Branches se raconte à un personnage que vous découvrirez bien assez tôt puisqu'il est la cause de la colère, de la haine froide du shériff dans un décor lunaire de l'Ouest du Texas. Branches exerce sa propre justice, juge, condamne et exécute la sentence car les justices de l'état et divine n'ont pas cours sur ses terres.
“Dieu n'a rien à voir
avec les express à deux voies
et les routes de campagne
sous ma juridiction.
Dieu n'a jamais mis les pieds au Texas,
que je sache…”
“Et si Dieu venait se précipiter
sur la ville,
je jetterais le bâtard en prison.
S'Il s' avisait de mettre un pied dans ma cour,
je lui trouerais le bide…”
Alors, bien sûr on peut faire de « King County Sheriff », un nouveau portrait d'une Amérique cauchemardesque à l'image de « le démon dans ma peau » de Jim Thompson mais c'est avant tout et peut-être seulement qu'un terrible périple de quelques heures dans la vie d'un monstre.
Un choc, un chaos, un minimum de mots pour un maximum de maux… Époustouflant.
ParanoïaK
C'est un tout petit livre de 116 pages mais ça suffit pour vous retourner la tête, vous vriller les synapses, vous en mettre plein la face, vous filer la nausée.
Un long monologue, un long poème composé sous acide, un délire de psychopathe dans lequel le shérif Branches confie ses pulsions pendant qu'il se débarrasse froidement du fils de sa femme.
Le shérif Branches a une conception de la loi et de l'ordre bien à lui. Brutal, raciste, sûr de sa toute puissance, c'est un torrent de violence cachée sous la peau d'un homme de loi bien sous tous rapports. le genre d'homme qui attend patiemment sa soirée pour regarder Vidéo gag avec son épouse alors que sous son crâne se déchaînent la fureur et les délires les plus sordides.
À ne pas mettre entre toutes les mains mais sacrément impressionnant.
Traduit par Yoko Lacour
Amérique. Ouest du Texas, un bled, un shérif. Le shérif, c'est Branches, à priori, pas le mauvais gars... À y regarder de plus près... C'est justement ce qu'il fait le shérif, il regarde de plus près, revenant sur les éléments marquants de sa vie, dans le jardin des ruines de sa maison d'enfance, à côté d'un puits où un gars hurle, mais visiblement Branches n'en a rien à faire et n'a pas envie de le sortir... Rares sont les confessions d'hommes bons, et Branches ne fait pas partie des hommes bons.
«Mais que faire quand tout va de travers et qu'on fait ce qu'il ne fallait pas ?»
Le résumé du livre est laconique, mais le texte est court, à peine 150 pages en vers libres, très brefs. Vers libres qui donnent toute la musicalité à ce texte noir qui revient sur une vie poisseuse. L'ensemble, ambitieux, est assez réussi avec de belles fulgurances et des passages plus classiques.
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