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1926. Claude Monet s’éteint à Giverny. Alfred Hitchcock tourne son premier film, alors que Buster Keaton présente au public « le Mécano de la Générale ». Robert Mallet-Stevens construit la villa Paul Poiret à Mézy-sur-Seine. « Point, ligne sur plan », l’essai théorique de Wassily Kandinsky, est publié alors que le peintre est professeur au Bauhaus. Et je pourrais continuer ainsi à citer les événements artistiques et culturels de cette année, à la queue leu-leu, sans nécessairement épuiser le sujet. Mais n’est-ce pas le propre d’une chronologie de présenter une accumulation bien aride de dates, de noms, de lieux, de faits, d’objets, au risque d’évoquer un inventaire à la Prévert, dans toute sa confusion ? De plus, le XX° siècle n’est-il pas l’expression de l'hétérogénéité des expressions esthétiques, en une vaste toile de mouvements, de courants, d’individualités également ?
« L’Histoire est donc aussi une question de poétique » écrit l’actuel conservateur des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Michel Draguet. Probablement que oui mais un outil comme celui-ci est nécessaire, voire incontournable pour tenter de restituer le siècle dans son déroulement. Et l’historien d’art que je suis de se frotter les mains. Pourtant, comme pour tout ouvrage de cet acabit (oserais-je écrire, et avec cette prétention), il est totalement illusoire de garantir une totale objectivité lors de sa conception puis de sa rédaction. Oui, Michel Draguet a dû choisir. Et de mettre en exergue dans des encadrés, au milieu de l’inexorable fuite du temps, certains faits jugés plus importants que d’autres. Il aurait d’ailleurs été surprenant que « les Demoiselles d’Avignon » de Pablo Picasso ne fassent pas les beaux jours de 1907. Ou la chaise de Gerrit Rietveld, ou la Dar de Charles et Ray Eames, ou le musée Guggenheim de Frank Lloyd Wright, ou la première aquarelle abstraite de Kandisnky … mais également la Première Guerre Mondiale (la mort de Franz Marc à Verdun), la Seconde Guerre Mondiale (la déportation de Felix Nussbaum), Hiroshima (le groupe Gutaï), et ainsi de suite. Malgré les absences, cet ouvrage reste un livre indispensable pour pouvoir saisir, dans son essence même, près de cent ans de modernité et de contemporanéité. (Roger Somville clamait haut et fort que ce mot ne voulait rien dire, mais n’est-ce pas le propre de toutes les étiquettes artistiques ?)
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