"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Après avoir travaillé pendant dix ans dans les affaires, puis pendant six autres années dans l'alimentation biologique, l'Irlandais Mark Boyle voulut aller encore plus loin dans sa démarche de rejet du système économique dominant. S'inspirant de Gandhi, il souhaita être le changement qu'il voulait voir dans le monde. Et quoi de plus radical que de vouloir vivre sans dépenser un centime pendant un an de sa vie ? Mais comment y parvenir concrètement ? Est-ce même possible dans un monde où tout dépend de l'argent ? Où quasiment rien n'est gratuit, même pas l'eau… Et où habiter ? Que manger ? Comment se chauffer, se laver, se déplacer ? Comment avoir une vie amoureuse, des amis et garder le contact avec sa famille quand il faut prendre le ferry pour aller fêter Noël en famille en Irlande ? Comment s'y prendre quand, dès le premier jour, votre vélo a besoin d'une réparation ? On n'est pas très loin de la gageure, du pari fou, de la mission impossible…
« L'homme sans argent » est le témoignage honnête et teinté d'un bon brin d'humour d'un homme passionné de décroissance qui souhaite mieux respecter la nature, réduire son impact sur l'environnement et ralentir le réchauffement climatique anthropique. Il tente une expérience qu'il médiatise au maximum. Il ne compte plus les interviews, les conférences et les interventions sur les réseaux. Pour cela, il doit garder ordinateur et téléphone portable. Le but n'est pas de vivre à 100% sans argent et en absolue autonomie. Il lui faut une caravane (donnée) placée sur un terrain prêté gratuitement par un paysan pour lequel il travaille comme woofer (sans salaire, mais avec des dons de céréales). Il doit aussi faire les poubelles des supermarchés pour récupérer le reste de sa nourriture, rouler en vélo, disposer de panneaux solaires (donnés) et d'un poêle-dragon (rocket stove fabriqué par un ami) et donc de disposer de tout un réseau de gens prêts à aider, à troquer, à donner. Boyle considère qu'il promeut ainsi une économie du don, du partage, de la bienveillance. Il reconnaît lui-même qu'un homme seul et sans tous ces appuis ne peut pas y arriver. Donc une bien jolie expérience qui montre surtout qu'elle est possible dans un monde d'abondance et de gaspillage, mais guère généralisable à très grande échelle. Très sympathique, très intéressant et très agréable à lire, mais un peu du même registre que les témoignages de gens qui disent avoir vécu un an sans ceci ou cela. Ça donne aussi à réfléchir sur notre consommation et notre rapport à l'argent.
Comment fait-on pour retrouver une vie proche de la nature, une vie sauvage sans eau, sans électricité, et sans technologie ? C’est le pari fou qu’a tenté l’irlandais Mark Boyle en vivant coupé de tout. Tout ce qui rappelle la civilisation est absent de chez lui, à commencer par les factures et abonnements divers.
Comment vit-on loin de tout, sans le téléphone ? Le rapport au temps est complètement chamboulé puisqu’il se déplace souvent à pied et qu’il envoie des lettres. Une façon radicale de redécouvrir son humanité car les rapports aux autres changent, la solidarité entre habitants du même minuscule village est primordiale.
Ne cherchez pas une quelconque démarche religieuse, il n’y en a pas, si ce n’est le respect de la nature et ce désir de la préserver en ne laissant aucune empreinte négative.
Pas de montre, les contraintes sont celles du présent. La vie s’écoule au rythme des saisons et de la météo.
Même l’écriture du livre se fait à la main sur du papier, à la lueur de la chandelle. L’éditrice doit patienter car le manuscrit part par la poste.
Mais ne croyez-pas que ce dépouillement et ce refus de toute technologie rendent la vie simple. Non. Vivre le plus simplement possible est finalement très compliqué. L’auteur a ainsi l’impression de mieux contrôler sa vie.
« J’ai l’impression de m’être dépouillé de la réalité virtuelle et d’avoir repris contact avec la réalité, la vraie réalité »
Sa première compagne va déclarer forfait et reprendre son propre chemin. Parfois, des amis de passage restent un peu en se pliant aux règles du lieu.
C’est aussi un constat sur le dépeuplement des campagnes et la disparition des pubs, lieux de rencontre vitaux en Irlande.
Bûcheron, agriculteur, cueilleur, pêcheur, brasseur, Mark Boyle ne fait l’écrivain que pour témoigner de sa nouvelle vie et partager sa philosophie.
C’est un curieux voyage auquel nous convie Mark Boyle mais une expérience hors norme qui nous donne à réfléchir sur notre accoutumance à la technologie moderne. Si tout cela disparaissait, serions-nous capables de vivre simplement avec ce que nous offre la nature ?
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