"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ce deuxième tome du Cycle d'Avalon tient ses promesses ! Cependant, il est plus sombre que le premier.
On y retrouve un roi Arthur de plus en plus soumis au christianisme et à Guenièvre, personne d'une grande niaiserie qui se confond plus avec une castratrice qu'une reine aimante.
Mention spéciale à la profondeur du personnage de Morgane, personnage tant controversée mais à qui l'auteur a su redonner ses lettres de noblesse. Maîtresse de l'intrigue et narratrice très précieuse, elle nous entraîne avec elle dans son combat pour pérenniser les croyances des druides face à un christianisme de plus en plus en place en Grande-Bretagne.
Poétique sans être mièvre
Coucou les petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour ma chronique consacrée au tout premier tome du Cycle d'Avalon, j'ai nommé Les Dames du lac, que l'on doit à l'immense autrice américaine Marion Zimmer Bradley. Cette dernière étant en effet indéniablement l'un des plus grands noms de la littérature entre autres fantasy, il me tardait ainsi de découvrir ce qui est probablement son oeuvre la plus connue et estimée maintes et maintes fois encensée entre autres par l'une de mes booktubeuses préférées, à savoir Margaud Liseuse. Et force est de constater que toutes ces louanges étaient amplement méritées !
Très sincèrement, j'ai vécu une expérience de lecture incomparable à aucune autre grâce aux Dames du lac. Le fait que les légendes et récits d'antan et plus particulièrement tout ce qui tourne autour du royaume de Camelot me fascinent depuis fort longtemps a indubitablement pesé dans la balance, bien entendu, mais je pense néanmoins que ce livre a son propre pouvoir magique qui pourrait opérer sur n'importe qui exprimant un tant soit peu la volonté de se laisser embarquer dans cet univers aussi riche, majestueux et intemporel. Pour ma part, à peine les pages de ma très vieille et merveilleuse édition survivante des années 80 avaient-elles commencé à se succéder l'une l'autre que j'avais déjà voyagé vers la contrée du futur roi Arthur, immergée corps et âme que j'étais alors dans ce monde de légende au sein duquel l'Angleterre s'appelait encore Albion et où le christianisme n'avait pas encore supplanté les autres croyances existantes.
Par ailleurs, cette opposition constante et omniprésente, extrêmement marquée et soulignée, entre la religion du Christ et le paganisme des anciens peuples aurait pu profondément m'irriter au vu de ma propre foi en mon Seigneur et Dieu mais il n'en fut rien. En réalité, Marion Zimmer Bradley ne porte aucun jugement et ne fait que dépeindre ce qui s'est produit il y a de cela des millénaires, à l'orée de l'humanité telle que nous la connaissons et, malgré le fossé temporel colossal qui s'est creusé entre ces civilisations et celle de notre monde actuel, son discours, même appliqué à un univers (totalement ou presque) fictif, n'aurait pas plus être plus pertinent, criant de vérité et triste à pleurer que de nos jours.
Je vous le dis : la plume de Marion Zimmer Bradley, bien que très traditionnelle et donc généralement peu ragoûtante pour des individus issus de notre génération n'étant point habitués à ce type d'écriture et de lecture de façon globale (et je suis la première à le reconnaître et à le déplorer), vaut largement le détour car ses idées, elles, sont tout ce qu'il y a de plus contemporaines et brillantes, faisant ici la part belle à des femmes fortes, tourmentées, passionnées, vibrantes d'émotions et d'espoir (mention spéciale à la fée Morgane qui m'a tout bonnement époustouflée) ; à la beauté brute, sauvage, lumineuse et authentique de Mère Nature et à l'importance fondamentale du lien que nous entretenons avec celle-ci et qui se détériore un peu plus à chaque seconde qui passe. Et puis, je vous le déclare en toute franchise, la forme est, dans le cas présent, aussi précieuse et travaillée que le fond. Marion Zimmer Bradley est peut-être une romancière "à l'ancienne" mais c'est bien là ce qui fait tout le charme unique en son genre de sa voix minutieuse, poétique, emplie de sagesse, de vigueur et d'une ampleur sans commune mesure.
Pour conclure, je ne peux que vous encourager de tout mon cœur à vous laisser transporter entre les pages cornées, abîmées par le temps et les mains fébriles d'un nombre sûrement incalculable de lecteurs éparpillés dans le monde entier des Dames du lac. De mon côté, je suis fort aise de m'être enfin décidée à me procurer ce roman et à m'y plonger sans résistance. Ce livre aura purement et simplement réussi à me captiver de bout en bout, à faire battre mon cœur assurément plus fort, à me faire craindre pour la vie et surtout le feu sacré de ses protagonistes résolument entrés dans la légende et à m'envelopper dans une atmosphère faite de dangers, de sueur, de sang et d'une sorte de fantasmagorie féerique pour le dire ainsi juste indescriptible. J'avais déjà eu l'occasion de découvrir un autre titre de l'autrice auparavant, bien trop sous-côté et relayé aux oubliettes à mon sens, La princesse de la nuit, qui m'avait diablement exaltée et avec Les Dames du lac, j'ai été d'autant plus comblée et ravie par le délicieux et trépidant moment de lecture que j'ai passé ! Rien que de songer à la grandiose et extraordinaire aventure complètement folle qui m'attend avec les autres tomes qui constituent le génial Cycle d'Avalon, j'en frémis d'avance d'une excitation non contenue...
Très proche de l'esprit du mythique film de John Boarmann " Excalibur" , cette épopée de la table ronde est une superbe trilogie qui aborde les thèmes chers aux légendes arthuriennes. Au delà du monothéisme chrétien naissant engagé un âpre combat contre la religion bienfaisante de la magie et de la nature c'est aussi une fable engagée qui aborde les sujets universels de la fidélité, de l'amour et de la trahison à travers une multitude de personnages complexes.
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