"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Six enfants dont la plus grande est âgée de treize ans, et le plus jeune six ans, vont chercher le l’eau, le trajet n’est pas très long mais il faut traverser un passage obscur. Ils ne reviendront jamais, leurs corps vont être retrouvés, on les a assassinés. Le pays est en effervescence, les Français sont en train de partir et des casques bleus vont se charger de l’enquête, alors que des accords de paix sont en cours, avec l’entrée prévue des rebelles au gouvernement.
On fait ainsi la connaissance de Ben, militaire belge, Ousmane, et une jeune journaliste, Elise qui réalise un documentaire sur la mort de Diane Fossey, survenue dix ans auparavant. Elle est déjà venue quelques semaines auparavant, mais elle est de retour pour finaliser son documentaire.
Sa route va croiser celle de Ben et Ousmane en enquêtant sur la mort des enfants, alors que la violence s’installe, les appels à la haine et au meurtre, via une radio et une propagande de plus en plus violente de décomplexée : toujours le même schéma, quand les choses vont mal il faut trouver un bouc émissaire, et c’est forcément la faute de l’ethnie minoritaire.
Les personnages sont attachants, l’idylle qui s’ébauche entre Élise et Ben, les relations entre militaires, les infiltrations par des hommes aussi bien dans les proches des casques bleus que parmi les officiels, en vue de saboter l’enquête, les interprètes véreux ou honnêtes mais qui sont en danger. On fait la connaissance d’un couple de l’ethnie minoritaire qui sent monter le danger…
L’auteure a choisi de ne pas donner le nom du pays où a eu lieu ce terrible génocide (qui va faire près d’un million de victimes en cent jours environ) et de ne jamais désigner les communautés que sous les termes « ethnie majoritaire » et « ethnie minoritaire ». Ce drame affreux est encore bien présent dans ma tête et j’ai reconnu tout de suite le pays bien sûr.
Maria Malagardis permet une nouvelle approche, dans le sens où, même si on connaît assez bien le génocide, en nous présentant des protagonistes en chair et en os, on ressent les choses différemment, l’aspect humain prend le dessus sur le récit historique.
Maria Malagardis a déjà écrit d’autres ouvrages sur le génocide du Rwanda et jusqu’à présent je n’avais pas encore eu le courage de m’y plonger. J’avais lu uniquement « Petit pays » de Gaël Faye sur cette tragédie, il y a quelques années déjà.
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Talent qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteur
#Avantlanuit #NetGalleyFrance !
https://leslivresdeve.wordpress.com/2024/08/01/avant-la-nuit-de-maria-malagardis/
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