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L’enjeu alimentaire est de taille, puisque la population mondiale devrait doubler d’ici à 2050. L’agriculture biologique est-elle capable de relever un tel défit ? Selon Marc Dufumier, l’agriculture biologique, qui représente actuellement 3 % des surfaces cultivables en France, permettrait aux pays développés de se placer sur la concurrence mondiale en valorisant la haute qualité de leurs productions. Elle permettrait également aux pays pauvres de gagner leur indépendance alimentaire vis-à-vis des pays riches, et de ne plus dépendre des multinationales comme Monsanto, lesquelles cherchent à s’arroger un droit sur les graines.
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Viande aux antibiotiques, lait aux hormones, légumes aromatisés aux pesticides, déforestation, pollution des eaux, de l’air et des terres, agriculteurs malades… Derrière le mot « progrès » — avec la mécanisation, l’artificialisation, la standardisation des cultures et l’abus de produits chimiques — se cache en réalité une rupture consommée avec la nature et ce qu’elle nous a donné.
Même s’il n’existe pas d’agriculture qui respecte totalement les équilibres naturels, nous ne pourrons pas continuer à forcer les lois de la nature sans nous porter sévèrement préjudice. Devrions-nous nous évertuer à remplir suffisamment nos assiettes d’aliments pauvres sur le plan nutritif et qui contribuent même à nous rendre malades ? Par ailleurs, nous ne pouvons pas accepter de pervertir la nature même des plantes jusqu’à les modifier génétiquement, c’est une question de principe. Mais comment nourrir 14 milliards d’individus en 2050 ?
Agriculture biologique : espoir ou chimère ? est le cinquième débat lancé par les éditions du Muscadier dans la collection Le choc des idées. Le principe est de donner les arguments qui fondent les débats sur des questions d’actualité ; les débats sont habilement rédigés par deux contradicteurs et introduits par un médiateur, ce qui permet par la suite de conforter ou de réviser sa propre opinion, ou bien de se la forger.
Concernant l’agriculture biologique, si la solution n’est pas évidente, nous pouvons quand même, en tant que consommateurs, faire entendre aux industries et aux producteurs que le bio correspond à un besoin réel de revenir à quelque chose de plus naturel et d’essentiel.
L'article entier sur mon blog :
http://www.bibliolingus.fr/agriculture-biologique-espoir-ou-chimere-collectif-a108293522
> Oui, l’espérance de vie en bonne santé baisse en France comme dans le reste de l’Europe.
> Oui, l’agriculture industrielle est la première cause du réchauffement climatique devant l’industrie.
> Oui, nous mangeons trop de viande, et en plus ce n’est pas écolo.
> Non, les agrocarburants (l’éthanol et les agrodiesels) ne sont pas écologiques.
> Non, les plantes transgéniques ne permettent pas de réduire l’usage des pesticides.
> Non, l’agriculture française n’est pas compétitive sur le plan mondial.
Marc Dufumier répond à 50 idées reçues : que l’on soit déjà convaincu, sceptique ou étonné, il est bon d’avoir une explication de deux-trois pages pour chacune d’elles. En filigrane, on cerne la position idéologique de l’auteur qui dénonce les conséquences néfastes de l’agriculture intensive : usage abusif et exponentiel des pesticides qui contaminent les aliments et les eaux (lesquels sont à l’origine d’une augmentation significative de maladies) ; abus de combustibles utilisés pour les travaux agricoles qui sont responsables de la pollution atmosphérique ; monoculture qui met en danger la biodiversité (et conserver au frigo des semences disparues ne suffit pas !) ; monopole de sociétés de semences comme Monsanto qui mettent à genoux les producteurs. Par ailleurs, l’agriculture intensive coûte cher aux agriculteurs qui s’endettent pour investir dans de nouvelles machines et qui utilisent toujours des engrais chimiques et des pesticides coûteux.
[...] Pour chaque point, Marc Dufumier propose des solutions qui relèvent du bon sens : c’est l’agroécologie, proche de l’agriculture biologique, qui fait de l’interaction des sols, des espèces animales, des insectes et de la diversité des semences une force. Sans utiliser de produits chimiques (ce qui coûte moins cher), mais en se servant des interactions de la nature, l’agriculteur peut revitaliser ses sols (car l’agriculture intensive les appauvrit) et augmenter ses rendements sans polluer outre mesure. En supprimant la mécanisation, il peut créer des emplois (ce qui ferait baisser le chômage et qui redonnerait vie aux campagnes) et entrerait dans la compétition mondiale de manière qualitative et non quantitative, car la France est un pays trop petit pour prétendre produire au même coût que les grands producteurs mondiaux.
Mais comme toujours, la PAC (politique agricole commune) ne privilégie pas assez ce type de production. Comme toujours, les lobbys de la grande distribution font pression sur l’ensemble de la chaîne de production ; les mêmes grandes distributions surfent sur la vague du bio en mentant un peu sur la marchandise, au détriment des filières de commercialisation courtes (comme les Amap). Le chemin est long vers l’alimentation biologique, et quand nous y serons, c’est qu’il sera probablement trop tard.
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50 idées reçues sur l’agriculture et l’alimentation de Marc Dufumier, publié par les toutes nouvelles éditions Allary, est un ouvrage à la fois captivant et inquiétant. Globalement, ses propos ne sont pas surprenants, ils relèvent du bon sens et de la simplicité et s’opposent à la rationalisation extrême qui fait la folie des hommes, mais il est facile à lire, bien rédigé et bien construit, avec peu de mots barbares (lesquels sont expliqués dans un glossaire si besoin), ce qui en fait un ouvrage accessible qui fournit les bases d’une connaissance agroéconomique et écologique.
Entre 2007 et 2012, la consommation de “produits bio” aurait doublé, et ce malgré la crise. Ni tendance ni bobo, une conscience s’élève, malgré la marketisation de ceux qui en profitent. Comme quoi, il n’est pas seulement question du porte-monnaie, mais d’une condition fondamentale : bien se nourrir pour bien vivre. Et vous ?
L'article entier sur mon blog :
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