2 histoires en une dans cette BD qui nous raconte la découverte du tombeau de Toutankhamon et la préparation de l'exposition de cette découverte par Teresa en 1998, à Berlin.
De superbes illustrions tout en douceur, pour raconter ces 2 histoires, un format particulier pour la période de 1922, font que les 2 époques ne se mélangent pas. Teresa est une personnage à la fois fragile par ses insomnies chroniques et fort par son engagement et sa persévérance dans son métier. Sa passion avec Ruben est magnifiquement illustré même si elle n'est pas simple.
C'est un bel album que j'aurai aimé un peu plus long.
Je me réjouissais de retrouver le travail de Manuele Fior avec cette réédition chez Futuropolis d'un album déjà sorti en 2009 chez Delcourt. Une BD qui est une adaptation d'un roman d'Arthur Schnitzler paru en 1924.
Une jeune fille en est le personnage central. Else, jeune bourgeoise de Vienne, est en vacances en Italie avec sa tante et son cousin. Un télégramme envoyé par sa mère va en bouleverser le cours. Son père a des dettes et Else est missionnée par sa mère pour obtenir la somme due auprès de Dorsay, un marchand d'art.
C'est le monologue d'Else elle-même qui nous offert. Des mots qui expriment un trouble profond, un tiraillement entre la volonté d'aider son père et le risque que cela fait peser sur elle. Car Dorsay exige en échange de pouvoir la regarder nue...
Dans la tête de la jeune femme, le désir de s'affranchir de toute pression existe, elle se voit elle-même comme une dévergondée, mais elle ne veut pas être une femme-objet, elle veut pourvoir choisir à qui s'offrir et on sent la colère poindre face à cette situation intenable dans laquelle la met sa mère.
Manuele Fior met magnifiquement en images ce drame avec un dessin inspiré de Klimt, Mucha ou Schiele. Ses aquarelles superbes posent le décor bourgeois de la fin du XIXème siècle et brossent une Else, diaphane, instable en proie à ce qu'on aurait appelé à l'époque l'hystérie.
Ce très bel album vient prendre place aux côté d'Hypericon et confirme mon goût pour le dessin délicat de Manuele Fior.
1998, Teresa débarque à Berlin avec une bourse d'études pour préparer l'exposition sur le tombeau de Toutankhamon, avec en livre de chevet, le journal d'Howard Carter. Sur place, elle rencontre Ruben, un jeune artiste qui est son opposé... Elle sérieuse, rigoureuse, organisée détenant une bourse... Lui, fantasque, la tête dans les étoiles, vivant dans un squat mais avec l'argent de papa... Les différences s'attirent oui, mais à quel point ? Entre tensions, incompréhensions, différences de point de vue et amour passionné et galvanisant, le couple se cherche... Vont-ils finalement se trouver ?
Comment ne pas avoir envie de lire cette BD en voyant cette couverture qui en dit peu, mais qui attire l'œil ? Manuele Fior nous ravit encore avec son magnifique travail graphique et avec cette histoire. Tout au long, on se demande pourquoi le passé et le présent semblent si distants ? Et pourtant Manuele Fior avec sensualité (et quelques images qui ne sont pas pour les enfants) nous explique pourquoi ce titre et comment les plantes peuvent lier des mondes si différents.
Même si ce n'est pas un coup de cœur, j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre Teresa et Ruben et j'ai aimé me laisser porter par ces mondes différents qui se percutent.
Une bonne BD avec des dessins expressifs et plaisants à regarder avec ses couleurs douces et un bon scénario.
Une jeune boursière italienne passionnée par la vie d’Howard Carter, se rend à Berlin où elle va être choisie pour le poste d’assistante d’une exposition sur le trésor de Toutankhamon.
Elle rencontrera Ruben, un compatriote italien, un fils à papa aux allures rebelles avec qui elle va partager la vie dans un squat.
Elle l’aime bien mais un peu paumé, Ruben est son opposé car elle, elle a des objectifs et elle les suit. Elle sait ce qu’elle veut. Le problème de Térésa est qu’elle est atteinte d’insomnies et ce handicap est très bien décrit dans la BD.
Ruben lui proposera de fumer des joints mais ce n’est pas le style de Teresa qui prend des cachets en vain. Malgré le côté un peu bohème du jeune homme qui va troubler ses longues lignes droites que la jeune fille se fixe et apporter une complémentarité à leur relation, Teresa décide de le quitter. C’est lui qui part. Rupture.
L’auteur actionne un rapprochement entre le lointain passé de l’époque pharaonique, les découvertes archéologiques et le présent avec la vie étudiante trépidante à Berlin fin des années 90.
Il est proposé à Teresa un poste fixe de chercheuse au service du département de restauration au sein de la faculté mais elle va vouloir retrouver Ruben qui après leur séparation a repris le dessin. Les voilà à nouveau ensemble en Italie où ils mènent la vie d’un jeune couple amoureux.
Sur Internet, Teresa découvrira le Millepertuis du latin Hypericum, Hypericon, Huper-Eikon, « au-dessus de l’image », « voir au-delà ». Et cette plante arrive à la faire dormir !
Une fleur qu’un petit garçon offrit à Carter avant de l’emmener sur le lieu de la tombe de Toutankhamon encore enfouie sous le sable.
Puis une guirlande de millepertuis a été trouvée dans le sarcophage du pharaon. Le docteur Mace qui accompagnait Howard Carter lui dit que ces fleurs servent à chasser le démon.
« La preuve que 3150 ans ce n’est pas grand-chose, en fin de compte. Juste le bref instant qui sépare la veille du lendemain. »
Le temps d'une explosion soudaine, et c’est avec l’explosion des tours jumelles aux USA qu’une nouvelle ère s’annonce dans le voyage de l’humanité avec un futur somme toute inquiétant mais Teresa ne s’inquiète pas. Elle dort !
Une jolie romance dans l'espace-temps avec un plein de douce émotion.
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