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« L’Amer (substantif neutre) : femme-ventre figée dans sa forme et identifiable sans ambiguïté allant mettre au monde un enfant ».
Superbe, un voile blanc matrice, litanie-cascade, les miscellanées s’élèvent spéculatives et annonciatrices de l’Amer.
Femme au ventre-monde, au sien et à cette gestation unique.
« Elle regrette le temps où elle plantait des graines dans le potager. Les ventres avalaient les femmes ».
Texte lucide, l’insurrection irrésistible, femme effacée, le ventre-mappemonde. L’histoire Babel de la création.
Polyphonique, elle, elles, lui et eux, lianes et siamois (es), neuf fragments, neuf mois. « Autour, toutes les femmes armaient leurs ventres. Ça la tétanisait ».
La grossesse-fleuve, poésie-terre, le ventre-halo. Écrire l’indicible et aussi le réel physiologique. Les perturbations comme des étoiles méconnues dans les ventres-femmes.
La réalité au scalpel. « Dans le métro, elle serra fort la barre pour empêcher l’urine de couler ».
Déambulation dans l’antre qui enfle. Femme-cocon, forme mouvante et perfectible.
« Quelle magie noire, quelle incantation immémoriale avait cantonné ce déséquilibre dans une enceinte d’entrailles ? ».
« Trouver un prénom, elle n’y parvient pas ».
Les jours comme un collier que l’on égraine. Perles chavirées sur le sol. Laissez le ventre réenchanter le passage. Femme qui se dédie. Pleine mer-mère en advenir.
Maëlenn Le Bret dévoile la première marche de la vie. Elle rassemble l’épars du mont-ventre. Hommes et femmes dévoués aux dires, aux veines visibles, au ventre qui va gonfler, gorgé de sève et de larmes, de sang et de vie. La parole secrète qui va bientôt hurler sa venue au monde. Paradoxe.
Le macrocosme qui semble l’écho des signes et des sens, le tissage des témoignages indépassables. L’acuité vertigineuse « quand je suis revenue à moi, le cordon avait été coupé ».
L’éminente œuvre. Entre la coquille et le nid, le ventre alphabet, la puissance du monde. « L’Amer » voûte céleste. Un chef-d’œuvre au talent rare. La beauté-regain. Le cri !
La littérature viscérale.
« Elle berce l’inconnu, à nouveau immobile, en l’embrassant, parfois, de l’arche de ses bras ».
Le triomphe de la vie !
Publié par les majeures Éditions du Panseur.
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