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Lydia Mizinova

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    Couverture du livre « Correspondance avec la mouette » de Anton Tchekhov et Lydia Mizinova aux éditions Arlea

    Géraldine C sur Correspondance avec la mouette de Anton Tchekhov - Lydia Mizinova

    Tchekhov est de ces auteurs, dont les publications de titres ou de titres biographiques sont incessants. J'avais noté la sortie ce recueil Correspondance avec la mouette en début d'année. Publié aux Editions Arléa, on y observe la correspondance de l'auteur russe avec l'une de ses amies, l'une...
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    Tchekhov est de ces auteurs, dont les publications de titres ou de titres biographiques sont incessants. J'avais noté la sortie ce recueil Correspondance avec la mouette en début d'année. Publié aux Editions Arléa, on y observe la correspondance de l'auteur russe avec l'une de ses amies, l'une de ses muses, d'où l'allusion au titre qui fait référence à sa célèbre pièce de théâtre, Lydia Mizinova. Actrice, essayiste, traductrice, elle fut également l'amie de la sœur de l'auteur, Maria Tchekhova, dont le diminutif Macha ne cesse de réapparaître dans le récit.


    L'introduction de Nicolas Struve, traducteur (notamment de Marina Tsvetaïeva) et comédien, pose les jalons de la relation qu'ont entretenu l'auteur russe et sa muse, qui était celle d'une amitié forte, davantage amoureuse de son côté à elle, d'une connivence et d'un attachement certains en-tout-cas. Cet échange régulier de lettres démontre d'une belle complicité entre les deux, j'ai été amusée par les petits surnoms qu'ils se donnent et qui donne des airs de flirt à leur relation : on relève du "petit ange", "ma colombe", "petit melon" de son côté à lui, du "petit père", "mon petit pigeon" de son côté à elle. Si Lydia Mizinova semble véritablement attachée à l'auteur, elle ne cesse de revenir le voir lui et son clan dans la maison familiale de Melikhovo, Tchekhov semble lui davantage feinter les accès de jalousie dont il témoigne, des élans de possessivité, qu'il théâtralise. Des deux, c'est en tout cas Tchekhov qui semble maîtriser le jeu, et le mener, face à une Lydia toujours dans le doute, face à ses écrits, ou elle confie beaucoup de ses états d'âme à son correspondant. La posture de l'immense écrivain que représente Tchekhov règne sur cette correspondance, même s'il est loin d'écrire avec hauteur et arrogance. Bien au contraire, c'est un homme assez badin, prompt à rire de tout, que j'ai découvert, amateur de jeux de mots, ou l'on oublie bien vite qu'il est l'auteur de La mouette et de tant d'autres œuvres. C'est un homme facétieux, dont les bons mots et les taquineries prêtent à rire, et les remarques un peu caustiques remettent les choses à leur place. On aimerait tous avoir un Anton Tchekhov qui nous écrivent de telles lettres, fraîches et drôles. Elles ne se résument cependant pas à cela, elles sont souvent l'occasion de passes d'armes entre les deux épistoliers, qui ne cessent de se chicaner, provoquer, titiller cette attirance qui existe, jusqu'à aller chercher leurs propres limites, sans que leur correspondance ne cesse.

    Ces lettres constituent une infime part de la vie de Tchekhov mais donnent un premier aperçu de sa personnalité, un brin taquin, un homme profondément attaché à sa famille, et ses amis, à cette amitié un brun amoureuse qu'il entretient avec cette amie. C'est aussi l'opportunité de distinguer un coté de l'écrivain, dont ce concept de reinheit, sur lequel ils échangent à l'occasion, relatif à une notion certaine d'innocence originelle, nous explique Nicolas Struve en introduction. Entre deux chicanes, Tchekhov évoque cette pulsion qui le pousse à écrire, surtout pas pour lui-même, alors même que sa pièce La mouette est achevée et prête à être jouée au théâtre. La correspondance d'Anton Tchekhov et de Lydia Mizinova, s'achève en 1900, quatre ans après la mort de l'auteur, alors même qu'il reste encore trente-neuf années à vivre à la Mouette : si la totalité des lettres de Tchekhov pour Lydia ont été intégralement publiées dans cet ouvrage, et en revanche pas celles de Lydia, on peut se poser la question d'en connaître les raisons.

    À chaque fois, je découvre un Tchekhov différent, celui de Sakhaline est bien loin du correspondant de Lydia Mizinova. Si la prolifique biographie de Donald Rayfield, Anton Tchekhov, une vie, publiée chez Louison Éditions constitue la Bible indispensable pour connaître la vie de l'homme, dont elle dissèque presque à la minute près la vie, j'avoue n'avoir jamais perçu à travers ses centaines de pages cette facette de sa personnalité qui fait de lui, un compagnon, un correspondant, un ami plein d'esprit, drôle et attentif.

Bibliographie de Lydia Mizinova (1)

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