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On est en début d’année, tout est permis, même utiliser l’expression « coup de cœur » pour vous parler de ce roman graphique (ou BD puisque je n’ai toujours pas compris la différence).
Tout commence par un meurtre. Celui d’une jeune femme dans un hôtel parisien. Simple, basique pour un polar.
Mais au lieu de dérouler une enquête classique, le scénario va nous faire suivre toute une galerie de personnages, tous liés à cette mort, de près ou de loin. Jamais ils ne se croiseront. Ce sont des destins parallèles. Un chapitre / un personnage, un procédé souvent croisé dans la littérature, bien moins dans la bd. Polyphonie des protagonistes, polyphonie des lignes narratives. L’enquête, la vie quotidienne des personnages, les répercussions du meurtre s’entremêlent et les ellipses s’accumulent.
Et puis il y a le dessin… et là je suis bluffée. On se rapproche du story-board. Un style dépouillé, totalement affranchi des cases, avec un dessin noir et blanc d’une simplicité déconcertante. Déconcertante parce qu’il suffit de quelques coups de crayon pour que l’on ressente l’atmosphère (l’hôtel miteux, la salle de concert, le magasin d’électroménager, le kebab du quartier…), pour que l’on s’imprègne de la psychologie des personnages (le flic, le rappeur has been, la jeune serveuse, le cuistot sans papier…).
La puissance réaliste et la force évocatrice de ces dessins, que j’ai au premier abord trouvé sommaires, sont un exploit.
J’ajoute, même si c’est un détail, que le titre est parfaitement choisi. L’échelle de Richter, on le sait, mesure la force d’un tremblement de terre. L’onde sismique provoquée par ce meurtre, suivant la proximité avec la victime, ne sera pas la même pour chacun.
Vous l’aurez compris, cet album avec son histoire noire, sociale et son économie d’action m’a totalement séduite. Une réussite à tous points de vue.
Cette bande-dessinnée au format inhabituel à des dessins en noir et blanc et un graphisme très simple qui colle parfaitement à l’ambiance très noire de cette histoire.
L’histoire est divisée en plusieurs parties, chacune d’elles nous faisant découvrir un personnage principal.
Il y a Hassan, un sans papier qui travaille au noir. Ruben, ancien rappeur sur le déclin qui vent des machines à laver dans un magasin d’électroménager, qui va peu à peu vivre une longue descente aux enfers. Karl, croupier, dont on vient de retrouver la fille assassinée dans un hôtel qui va chercher à savoir qui a bien pu faire ça et pourquoi.
Une brochette de personnages, tous très différents, mais torturés par une vie qu’ils estiment en dessous de ce qu’ils imaginaient. Ils sont criants de vérité.
Une palette de la société actuelle, allant du brillant chirurgien respecté, qui est très loin d’être parfait, du flic qui s’occupe de sa mère, du père de famille qui rêve d’une vie meilleure, d’une actrice qui rêve de gloire… Leur seul point commun : le corps de la jeune fille retrouvée dans l’hôtel.
J’ai dévoré ce roman très noir, un coup de cœur, tout est parfait, les dessins, l’atmosphère, l’histoire ! Un énorme Bravo !
Une jeune femme d'une vingtaine d'années, est retrouvée morte dans la chambre d'un hôtel miteux de Paris. L'originalité de ce roman graphique est qu'à l'instar d'un roman polyphonique, le récit est découpé en plusieurs chapitres correspondant chacun à un narrateur. Ainsi, le lecteur découvre des fragments de vie plusieurs personnages : un flic dont la mère est malade, le cuisinier de l'hôtel, un ancien rappeur, un crêpier fauché, un médecin qui a une relation adultère, une future actrice précaire ou encore le père de la victime. Toutes ces personnes qui ne sont pas liées les unes aux autres, ont été impactées par la mort de cette femme, et, suivant le degré de proximité avec la victime, à l'image d'un séisme les répercussions sur leur vie ont été plus ou moins importantes.
La forme narrative de « L'échelle de Richter » est très singulière. Elle mêle la vie des personnages, l’évolution de l'enquête et les répercussions du meurtre sur ces derniers. J'ai apprécié que l'auteur sorte du cadre traditionnel : cette façon de faire m'a surprise et séduite. Mais l'illustrateur n'est pas en reste car l'agencement des images a été réalisé sans gaufrier (la mise en page en BD). Il n'y a eu aucun découpage avec des cases.
J'ai eu un coup de cœur pour ce roman noir qui ne ressemble à aucun autre et qui s'inscrit dans une réalité sociale, celle des populations « invisibles » souffrant de pauvreté et d'exclusion sociale dans Paris. J'ai aimé les personnages qui sont des gens lambda que l'on pourrait rencontrer dans la vie de tous les jours. Ils ont leurs problèmes et leurs failles (manque d'argent, de reconnaissance, précarité etc.). Leur vie n'est pas parfaite. Ils ont tous un profil différent, tous ne sont pas recommandables mais ils restent très humains dans leurs vulnérabilités. On ne peut s'empêcher de ressentir de l'empathie pour eux.
Les illustrations en noir et blanc sont sobres et parfaitement réalisées. Elles fonctionnement bien avec ce type et cette forme de scénario. Il y a un petit côté cinématographique qui se dégage de ce roman noir. Il faut dire que le Raphaël Frydman, le scénariste est aussi réalisateur et que Luc Desportes, l'illustrateur, a travaillé pour le cinéma en réalisant les story-boards (notamment les films de Cédric Klapisch.)
« L'échelle de Richter » est un roman graphique (noir et social) qui sort des sentiers battus, dont l'intrigue est très bien menée. Les pièces du puzzle s'imbriquent entre elles progressivement au fil de la lecture. Le suspense est présent du début à la fin. Un vrai régal pour les amateurs du genre.
Une jeune femme est retrouvée morte dans un hôtel miteux au cœur de Paris...
C'est le début d'un séisme qui va s'étendre sur toute la ville.
L'onde de choc va se répandre comme une vague et impacter sept vies.
Une star du rap, un médecin, un sans-papiers, une petite frappe, une mule, un dealer, un flic à la dérive, tous impliqués à différents degrés.
Portraits croisés de femmes et d'hommes que l'on peut tous croiser.
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Avec ce récit choral, Raphaël Frydman a choisi une approche scénaristique très cinématographique à la "Magnolia". Chaque chapitre est consacré à une personne qui déambule dans la ville à la recherche de sa propre histoire. Leurs destins sont liés, leurs vies s'entrechoquent... Comment et pourquoi cette jeune fille est-elle morte ?
Graphiquement Luc Desportes s'est affranchi du traditionnel gaufrier pour plus de liberté dans la réalisation et plus de fluidité pour le lecteur. Le travail en noir et blanc est une grande réussite et accompagne véritablement bien le récit.
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Paris, un polar noir, un récit choral, des histoires de femmes et d'hommes que l'on pourrait tous rencontrer... Ce livre avait tout pour me plaire et il a fait mouche.
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