"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Un style poignant et empli d’humanité »
Je vous avoue qu’en plus d’une couverture sacrement bien faite, l’intérieur vaux le détour. On ne lasse jamais. Et nous ne arrêtons jamais d’ailleurs. Le rythme est fluide et acéré. C’est vivant. Vivifiant. Inspiré du passé et pourtant d’actualité, l’auteur est un génie qui a su mélanger les sujets, les équilibrer, pour plus d’harmonie. Pari gagné. Merci
Arizona printemps 1914. Un baptême a lieu lorsqu'une bande de mexicains accompagnés d'adolescents soldats armés jusqu'aux dents arrive et fait un carnage. Mais pourquoi ? Et pourquoi tant de cruauté ? Ils n'épargnent que lydia et son bébé dont c'était le baptême. Mais avant de partir ils lui font quelque chose d'abominable.
J'ai tout de suite été happée dans le roman parce que bien évidemment ce déchaînement du début a une raison d'être pour la suite de l'histoire… cette violence extrême et gratuite allait engendrer une réaction terrible, un désir de vengeance ou à minima un besoin de réponses pour pouvoir continuer à vivre.
Lydia part, accompagnée de Paul Deville, un prêtre extrêmement bienveillant qui n'a pas l'air de porter en grande estime les hautes instances de l'Église, celles qui prêchent l'austérité pour leurs ouailles mais surtout pas pour elles-mêmes. Ce prêtre est un étrange personnage, hors norme. Il embarque dans la quête de Lydia qu'il a fait sienne son vieil ami Garonn. Et ce que Garonn dit à Lydia sur le monde fait froid dans le dos. Parce qu'il raconte les puissants et leur cynisme qui servent toujours leurs intérêts sur le dos du peuple et trop souvent dans le sang, sur lequel s'est construite l'Amérique. Il raconte la cruauté, la cupidité et la perfidie humaine et comment Paul un jour a rencontré Dieu dans un besoin de rédemption pour ne pas mourir. Et on comprend toute la logique qui le pousse à retrouver la bande qui a perpétré le massacre.
C'est une histoire très dure, sans concessions et très réaliste qui met en exergue le sadisme dont certains humains, trop nombreux, sont capables. Peu à peu on va découvrir une "utopie" malsaine et furieuse accompagnée d'un totalitarisme absolu, imaginés par le cerveau malade d'un illuminé à l'ego hypertrophié.
J'ai été captivée par l'hypothèse élaborée dans ces pages, étayée par la noirceur de l'âme humaine parfois, qui, bien qu'elle semble complètement mégalomane amène une grosse tension et un suspense haletant.
Alors le bémol, mais ça c'est personnel, il y a un combat de coqs et je m'en serais bien passée avec tous ces détails, sans parler du rat. Je déteste ce que les humains font subir aux animaux, c'est tellement ignoble. En même temps ça met l'accent sur la cruauté des Hommes qui détruisent TOUT, leurs semblables, les animaux, la nature, leur possibilité de pouvoir continuer à vivre sur cette planète en fait.
Assez rapidement je me suis demandé si on allait vers une uchronie… Mais chut ! Je suis une tombe, même sous la torture je ne dirai rien !
Ce fut une lecture passionnante, par contre âmes sensibles s'abstenir. Ça défouraille à tour de bras, ça surine copieusement, le sang coule beaucoup. Ce n'est jamais gratuit. C'est juste le reflet de ce qui se passe partout dans le monde avec la sauvagerie dont nous sommes capables.
Merci beaucoup Babelio_ Masse Critique et les Editions Souffles Littéraires pour cette découverte.
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