Né à Cayenne en 1912, d'un père mulâtre européen-africain
et d'une mère métisse amérindienne-africaine
originaire de Martinique, Léon-Gontran Damas aimait
à revendiquer ses origines multiples et colorées : « Trois
Fleuves / trois fleuves coulent / trois fleuves coulent dans
mes veines . ». D...
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Né à Cayenne en 1912, d'un père mulâtre européen-africain
et d'une mère métisse amérindienne-africaine
originaire de Martinique, Léon-Gontran Damas aimait
à revendiquer ses origines multiples et colorées : « Trois
Fleuves / trois fleuves coulent / trois fleuves coulent dans
mes veines . ». De Pigments , son premier livre préfacé
par Robert Desnos en 1937, à Black-Label et à Névralgies ,
la parole puissante de ce poète est un « feu sombre
toujours », comme l'avait qualifiée son ami Aimé Césaire.
Sa pulsation rythmique n'est pas sans rappeler celle du jazz
ou d'autres musiques de la diaspora africaine.
Sa force d'oralité est impressionnante, comme si tout le langage
devenait corps, et tout le corps langage.
Chez Léon-Gontran Damas, hanté par la mémoire
des « cargaisons fétides de l'esclavage cruel », le combat
poétique et le combat politique sont intrinsèquement liés.
Poète de la Négritude, il écrit une poésie de l'Homme.
Cet empan humain inclut tous les laissés pour compte et
tous les exploités. Il importe de redécouvrir aujourd'hui
cette voix rebelle et incisive, d'une étonnante efficacité
dans son dépouillement même, et d'une singulière
modernité.