"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Avis : PERCUTANT
La première surprise à la fin du livre, c’est d’avoir oublié que c’est un auteur homme qui a écrit ce roman psychologique à ressort thriller. La deuxième, c’est de se dire que parler de la liberté et de l’indépendance des femmes peut encore être le thème d’un roman de littérature générale. Rien n’est acquis.
Je n’avais jamais lu du Laurent Chalumeau ; ce sera un auteur que je suivrai. Pourquoi ? Parce qu’il y a dans ce livre le goût d’apporter son regard, la fougue du pourfendeur des choses bien comme il faut et l’envie de dénoncer. Avec un rythme soutenu, une écriture qui pulse, des aphorismes à n’en plus finir, de l’action, de l’introspection, des monologues intérieurs qui nous parlent, il met en scène un univers qu’il organise ici autour de la liberté essentielle de la femme : celle de vouloir être.
Espéranza, 45 ans, directrice de musée est la femme d’un homme s’apprêtant à devenir procureur général de son État. Elle a mis sous le boisseau durant des années sa chère liberté, pour vivre une existence de mère sage et d’épouse comblée. Mais ce temps-là s’achève et le naturel revient au galop avec le goût des aventures et des amants éphémères et multiples. Ce serait simple si Espéranza Running-Wolf ne voulait pas — comme toute femme diront certains—, le beurre et l’argent du beurre. Alors, elle va chercher à vivre pour elle, les yeux grands ouverts mais saura-t-elle trouver les limites ? Se perdra-t-elle et que perdra-t-elle ? Dans la bonne société de la côte ouest des États-Unis, est-il possible pour une femme de faire ce qu’elle veut, en particulier de son corps ?
La lecture s’aimante autour du personnage principal, ravageuse en diable, et l’intérêt ne décroit jamais tellement ses interrogations permanentes et ses dialogues intérieurs pimentent les actions et les rencontres. Elle nous entraîne dans son sillage voluptueux avec le seul but de nous faire répondre à la question : l’envie de liberté chez une femme est-il un vice ? Mais aussi de nous interroger sur la violence intrinsèque des hommes. Il faut s’accrocher, au début et avec les flashbacks, mais ça explose de toutes parts ; j’adore la façon qu’a l’auteur de décortiquer les relations et de garder le suspens, le montant même crescendo. La musique, surtout country, à toutes les pages ou presque, accompagne et scande la recherche de la place de la femme, interrogation récurrente. On navigue dans la tête et dans le cœur mais toujours articulé autour et dans la vie de tous les jours.
Bravo Laurent Chalumeau pour avoir donné leur chance à tous les hommes, du meilleur au plus tordu. Bravo pour votre écriture hardie, dérangeante, jouissive, aux dialogues savoureux.
Ce roman fera la joie des amateurs de lectures hautes en couleur.
Un tour sur les propositions de NetGalley, m'y a fait repérer ce roman de Laurent Chalumeau, dont je me souvenais avoir apprécié le premier roman, 'Fuck'.
Avec 'Vice', il nous emmène aux Etats Unis et plus précisément au Nouveau Mexique, où l'action se déroule entre Albuquerque et Santa Fe, deux de mes villes préférées ...
L'héroïne, Esperanza Running-Wolf -Carter est une femme libre, enfin presque parce qu'elle est en instance de divorce, mais en raison de la campagne électorale en cours, les conseillers en communication de son mari lui ont conseillé de repousser le divorce jusqu'après l'échéance!
Mais cela ne l'empêche pas de vivre sa vie de directrice de musée, de bien s'occuper de sa fille (en campagne électorale, son futur-ex-marie a du mal à assurer ses tours de garde), de rencontrer des artistes, d'accompagner sa copine / esthéticienne à son concours de rodéo, de flirter avec les beaux gosses tout en écoutant de la musique country, musique que son père, indien ET ex-marine, lui a fait aimer !
Des aventures un peu border-line, des prétendants pas très clean, Esperanza nous embarque dans un tourbillon virevoltant extrêmement bien servi par l'écriture de Laurent Chalumeau.
Un texte jubilatoire, un style sec et rapide, un propos féministe, des paroles de chansons country, qui m'ont fait ressortir ma collection de CD de Willie Nelson, une ode à la liberté ...
Un auteur que j'ai redécouvert avec plaisir et dont je vais m'empresser de rechercher les autres productions... sans attendre 20 ans !
Un grand merci à Netgalley, qui m'a permis de recevoir cet ouvrage, ainsi qu'aux Editions Grasset
#Vice #NetGalleyFrance
Alain est "vnr" et ça va chier !
Cela pourrait être le (court) résumé du livre de Laurent Chalumeau, monologue puissant et viscéral du dénommé Alain. Il a perdu son boulot, sa femme, ses enfants, ses amis, sa dignité, et seule la vengeance lui assurera un peu de réconfort. Celle-ci va passer par une succession de kidnappings.
Politiques, psychologues, harceleurs du quotidien en prennent pour leur grade à travers des paroles à sens unique, prononcées par Alain à ses victimes bâillonnées.
Le style est survitaminé, puissant et enlevé. VNR se lit d'une traite, sans pause. Le twist final est tout aussi réussi.
Le sujet était intéressant : un plan presse people avec une jeune actrice et un visiteur mystérieux, un paparazzi en embuscade. Mais le shooting tourne au cauchemar….. et ma lecture aussi.
Je n’ai pas aimé le style écriture orale hachée qui a été rédhibitoire pour moi.
Tant pis.
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