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800 pages bien écrites, impossible d'en abandonner la lecture alors qu'il n'y a pas de rebondissements à toutes les pages.
Imaginez, vous êtes bloqués sur un lit, incapable de bouger et là, une femme à la voix criarde, ou un homme aviné (au choix selon vos préférences), vous parle sans pause, à peine de toutes petites pour reprendre son souffle : une logorhhée insupportable et vous en pouvez rien faire. vous vous sentez opressés, par ce flot de paroles inutiles qui ne semble mener nulle part si ce n'est à une lassitude pour vos oreilles et vos méninges. Vous y êtes, vous visualisez ? Eh bien, c'est exactement ce qui s'est passé pour moi avec ce roman. Je ne dis pas qu'il ne trouvera pas ses lecteurs comblés, mais moi, il me fatigue. Loin de Paasilinna qui me fait rire avec des digressions drôles et des situations loufoques. Pour reprendre une citation d'un excellent livre lu récemment, Passereles, je préfère les livres "peu épais, persuadé que quelques pages [suffisent] à exprimer l'idée de l'écrivain, le surplus n'étant que verbiage et digressions. [...] Les livres [que j'apprécie relèvent] de la concision, de la ciselure."
Voilà c'est dit, c'est dommage. Maintenant, je vais aller ouvrir deux petits livres très tentants avant un prochain pavé de 500 pages, parce que malgré tout, il m'arrive d'en lire et même d'en aimer !
ambiance et psychologie norvegiennes
Comme si j'avais eu peur de l'enjeu il m'a fallu 3 ou 4 débuts avant de m'abandonner à cet imposant roman. Une histoire commençant par un index crochu me laissait augurer du pire. Et puis, tant de pages à lire me faisaient hésiter. Beatles aura occupé une petite semaine de ma vie mais va me hanter pendant longtemps. Hier en le finissant, j'étais un brin ivre de joie et secouée par de multiples sentiments. L'histoire commence comme une bluette : 4 jeunes garçons entrent dans l'adolescence tranquillement, en écoutant les Beatles religieusement, en regardant les filles avec envie. J'ai un temps craint que ce roman soit d'un romantique démesuré qui me laisserait vite sur le carreau. Cette pensée s'est dissipée rapidement car les années filent vite dans ce roman, suivant le rythme de sortie des albums des Beatles. Entre 1967 et 1975 la Norvège change, se radicalise, le Vietnam est présent dans les esprits, nos quatre amis qui ont découvert les filles ont vite abandonné le cathé puis le foot. Ils découvrent petit à petit la politique, l'alcool, la drogue, la vie. Christensen ne nous épargne pas, tantôt on s'inquiète à s'en ronger les ongles tantôt on est en apesanteur sur le porte-bagage du héros, Kim, qui nous transporte dans des émotions radicales. Et le goût de la pomme dans la bouche de Nina ! L'auteur nous balade d'Oslo à Paris, on fait un saut de puce en Islande, pour mieux revenir en Norvège où nos héros s'avancent douloureusement vers une vie d'adultes et de parents. Je suis ressortie de cette lecture heureuse et épuisée, j'ai relu la fin plusieurs fois pour ne pas quitter Kim, Seb, Ola, Gunnar et Nina tout de suite. Puis, comme je revenais du salon du livre mettant à l'honneur les littératures scandinaves, je me suis plongée dans mes plaquettes et prospectus en quête d'une lecture qui pourrait assumer de passer juste après un tel roman. Là, j'ai découvert que Beatles est le premier d'une trilogie. Soulagement. Puis crainte car Beatles n'ayant reçu qu'un accueil mitigé lors de sa parution en grand format, je suis perplexe quant à la parution des tomes suivants. J'ai appris aussi qu'en Norvège ce livre est un phénomène et qu'il y est vendu comme livre pour adolescents. Alors là, bravo car dans notre France, je n'ose imaginer quel éditeur pour la jeunesse se lancerait dans un tel pari. Et pourtant, Beatles a tout, mais absolument tout, du roman d'apprentissage.
Ne soyez pas frileux, préparez-vous à vivre de grandes émotions.
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