Kim pasche né à Moudon en Suisse vit comme trappeur une partie de l'année dans le Yukon au Canada. Il anime des stages d'immersion en nature et artisanat et est archéologue expérimental.
Très jeune il est attiré par une autre vie. Il décide de partir vers des contrées sauvages et lointaines afin de découvrir le lieu idéal où il pourra s'installer et vivre. Il part dans le Grand Nord Canadien en quête d'une reconnexion brute au monde sauvage. Il va se former auprès de trappeurs et autres au tannage des peaux, à la cordonnerie, la chasse et la pêche et créer des outils et armes en silex. Il vit comme nos ancêtres de la préhistoire.
On parcourt des milliers de kilomètres dans la neige par moins trente où moins quarante parmi les loups, les lynx, ours et autre animaux. On va chasser, pêcher à l'ancienne, poser des pièges, tanner, fumer la viande et le poisson , découvrir la forêt et les plantes comestibles. On partage toutes ses découvertes avec grand plaisir.
Il nous fait partager également ses doutes, ses interrogations, sa solitude, ses difficultés. Il s'aperçoit pendant ses longues journées que malgré tout l'humain lui manque pour discuter et partager.
C'est une vie particulièrement difficile et sauvage mais tellement riche et belle qu'il nous fair découvrir sans aucun tabou, une vie passionnante et courageuse en immersion totale. Un régal !
L’auteur de L’endroit du monde possède cette singularité de nous connecter à la nature sauvage. Son aventure, je l’ai vécue à ses côtés tout au long de ma lecture et j’ai été ravie qu’il remporte le Prix Terres d’ailleurs 2022, prix qui récompense un livre d'aventure vécue, une aventure/voyage /découverte d'un ailleurs au travers du regard d'un(e) auteur(e).
Notre jeune suisse, aventurier en herbe, n’a pas froid aux yeux lorsqu’il décide de tout quitter pour aller vivre dans la province reculée du Canada : le Yukon. C’est décidé, il vivra en autonomie selon le mode ancestral. De nombreux lacs et d’immenses forêts recouvrent le Yukon où l’homme est rare mais où vivent de redoutables animaux sauvages.
Ses précédentes expériences ne pèsent pas lourd par rapport à ce qui l’attend. L’apprentissage se fait progressivement et Kim apprend de ses erreurs. On ne s’improvise pas trappeur du jour au lendemain. Il va apprendre la vie locale et les pratiques ancestrales auprès des amérindiens qui habitent la région et il découvrira la chasse auprès des trappeurs expérimentés. Son objectif, c’est de retrouver la vie sauvage de nos ancêtres et de vivre en autonomie complète. Nous sommes à des années lumières de la société de consommation et l’état d’esprit de notre aventurier évolue vers une sobriété voulue et un épanouissement. La vie est rude mais la satisfaction de pouvoir vivre dans une nature parfois hostile est immense.
Tout au long du récit, nous partageons ses expériences, ses rencontres et ses moments de solitude. Dans ce monde hostile, il retrouve les réflexes de l’homme primitif et flirte avec le danger.
« Dans mon quotidien, la vie sauvage me susurrait à l’oreille que le danger et la peur étaient de précieux alliés puisqu’ils nous poussaient à l’excellence. Le monde moderne et ses sécurités semblaient plutôt nous pousser à la médiocrité. »
Il n’y a rien de paradisiaque dans cette vie sauvage dont il nous fait un compte-rendu honnête et sincère et c’est cette simplicité, cette humilité face à la nature et cette ouverture d’esprit que j’ai particulièrement appréciés.
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