Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Dave et Alena sont deux écorchés qui se rencontrent dans la ville de Londres. Attirés par leurs silences et leurs fragilités, ils vont lentement s'apprivoiser, s'aimer sans vraiment se le dire, se perdre et se chercher... Mais en s'éloignant de leur passé, arriveront-ils à conjuguer et construire un avenir ensemble ?
Si j'ai eu du mal à accrocher aux premières pages de ce livre, j'ai ensuite été embarquée et subjuguée par un amour unique aussi discret que déchirant.
J'ai été touché par ces personnages qui ont un besoin viscéral de l'autre pour ne pas sombrer. Leur rapprochement rend leur vie un peu moins bancal, plus supportable. Leur relation est tendre, profondément brute et sincère malgré les maladresses, la peur de décevoir l'autre. Avec eux, on marche sur un fil où ils luttent avec leur passé trouble, une poursuite de rêves tourmentés.
On parle d'immigration, d'illusion, de danger. Ils ont en points communs leurs espoirs, leurs fuites en avant. Ce voyage entre la Russie et l'Europe révèle des indicateurs de détresse et de férocité. On se laisse guider par la danse amoureuse des personnages dont la pudeur nous émeut.
Une histoire sublime faite d'oscillations de douleur, d'accueil, de réserve et d'abandon. Parce que la lumière jaillit parfois du chaos...
Kerry Hudson est née en 1980 dans les quartiers populaires d'Aberdeen, en Écosse, d'une mère vulnérable, isolée et sans emploi, et d'un père alcoolique et absent. De centres d'accueil en bed and breakfast, sa petite soeur, sa mère et elle ont connu pendant près de vingt ans la précarité extrême, les queues le lundi matin aux caisses d'allocation, la détresse et la violence familiale. Aujourd'hui, Kerry est une femme mariée de quarante ans, qui a écrit deux romans et a voyagé de par le monde. Mais elle n'oublie pas l'enfant qu'elle a été.
Dans cette autobiographie, Kerry Hudson revient avec humour et fierté sur les lieux où elle a grandi, puise dans ses souvenirs et pose un regard acéré sur les inégalités de classe actuelles et les moyens de s'élever. S'abstenant de tout jugement et sentimentalisme, elle cherche à comprendre, à donner voix aux exclus et aux invisibles dont elle a un jour fait partie.
Basse naissance est un texte courageux sur la pauvreté, un récit aussi drôle que bouleversant sur l'urgence.
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https://animallecteur.wordpress.com/2021/03/16/basse-naissance-kerry-hudson/
Basse naissance est un exercice cathartique pour Kerry Hudson. L’auteure revient sur son enfance et son adolescence dans les lieux misérables où elle a vécu à travers l’Angleterre. Jusqu’à ce qu’elle s’émancipe, Kerry Hudson a vécu dans une grande précarité (comme 20% de la population du Royaume-Uni qui vit sous le seuil de pauvreté) entre une mère trop jeune et alcoolique, un père schizophrène et absent, un beau-père violent et une petite sœur trimballée comme elle de B&B minuscules et crasseux. Dès son plus jeune âge elle a du faire face à la pauvreté, l’alcoolisme, le chômage, la violence sociale, la faim, les services sociaux, les familles d’accueils, l’instabilité, les changements fréquents d’écoles, les moqueries de ses camarades face à ses vêtements… La pauvreté qui discrimine, qui isole, qui exclue et qui affame, elle la connaît trop bien. Aujourd’hui Kerry Hudson n’a plus de contacts avec sa famille, ni son père, ni sa mère, ni sa grand-mère, ni sa sœur, personne. La seule chose qu’il lui reste c’est ses souvenirs et une unique photo d’elle lorsqu’elle était enfant.
Le but de ce livre n’est pas de prendre une revanche en disant « regardez comme j’ai réussi » mais plutôt un cri d’alerte pour dire « est-ce que vous pensez à tous ces gens qui vivent dans la misère ? est-ce que vous pensez qu’un jour ils pourront s’en sortir ? J’ai eu cette chance et je souhaite la même chose à chacun d’eux ». Durant toute son enfance Kerry Hudson a appris à survivre mais cela lui a laisser des blessures indélébiles, une honte d’être née pauvre qui lui colle à la peau.
Sous forme d’enquête, de confidences et de souvenirs un peu flous, durant une année elle parcourt les lieux qu’elle a fréquenté en étant enfant ou adolescente. Sans jamais tomber dans le misérabilisme, elle est pleine d’espoir pour les gens qui se retrouvent encore et toujours enfermés dans cette situation qu’elle a subie une grande partie de sa vie. Elle tente de comprendre les troubles qui la hante encore dans sa vie d’adulte malgré une situation stable, un mari aimant, des romans qui ont eu du succès, de l’argent sur son compte en banque… Elle raconte, avec une incroyable franchise, sa démarche d’écriture de ce roman autobiographique qui est pour elle un acte libérateur pour oublier sa honte d’avoir été pauvre, sa construction en étant né du mauvais côté, celui des exclus qui traduisent sa force de caractère.
J’ai découvert Kerry Hudson avec son premier roman Tony Hoogan m’a payé un ice-cream soda avant de me piquer maman, un titre surprenant et intrigant avec une très jolie couverture aux couleurs édulcorée. Je suis tombée sous le charme de cette écriture sincère, spontanée et incisive. Puis elle a publiée La couleur de l’eau que j’ai évidemment beaucoup aimé, alors naturellement il fallait que je lise ce troisième roman. Comme les précédent je l’ai trouvé très émouvant, parfois dur, parfois tendre mais toujours dans la bienveillance envers sa famille et la petite fille qu’elle a été.
Tony Hogan..., c'est l'Ecosse des barres d'immeuble, celle qui a été laissée de côté à Glasgow par la désindustrialisation et l'avènement de l'ère intello-hipster de la ville, menée par les universités et le secteur du tourisme. Cette Ecosse là regarde le temps passer avec un mélange de lassitude face à son non avenir économique et de fureur de vivre d'une jeunesse biberonnée aux success stories de la téléréalité. Cette Ecosse là boit et se drogue en quête d'expériences et d'évasion.
Tony Hogan... raconte brillamment, avec finesse et humour, cette Ecosse. L'oeuvre la décrit comme un tableau vivant, la réalité qu'elle est, et non comme une cause devant susciter pitié et émotion (comme le font les quelques oeuvres que je connais traitant du sujet). Et par cela, Tony Hogan... montre la force touchante des jeunes de ce milieu, en quête d'une histoire ou d'une origine, et d'un avenir possible.
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