"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Via sa collection Satellites, les éditions Christian Bourgois ont eu la bonne idée de republier le premier roman de Kate Atkinson, cette voix si singulière de la littérature contemporaine anglaise.
Comme dans le roman de Ian McEwan, « Dans une coque de noix », l'autrice fait parler sa narratrice dès sa conception.
Celle qui deviendra Ruby dans neuf mois habite au-dessus de l'animalerie que tiennent ses parents George et Bunty.
Nous sommes en 1952 dans la ville d'York et les tickets de rationnement sont encore de rigueur.
Ruby grandit dans une famille dysfonctionnelle auprès d'une mère colérique et particulièrement dure avec sa benjamine, d'un père fuyant et de sœurs pas toujours tendres avec la petite dernière.
Son regard sur le monde est porté par un humour lucide et féroce, exutoire à son mal-être.
Cette mélancolie qui la tourmente trouve son origine dans les maltraitances dont est l'objet et dans un événement tragique qu'elle a effacé de sa mémoire et qui ne sera révélé qu'à la toute fin du texte.
En alternant les chapitres dans lesquels la voix de Ruby s'exprime et ceux qui racontent l'histoire des aïeux de celle-ci, Kate Atkinson a construit une saga familiale dont les membres (on s'y perd un peu) sont frappés par la malchance, victimes des deux guerres mondiales et de la cruauté des hommes. Et dans ce tableau pessimiste de la condition humaine, les femmes sont en ligne de mire, condamnées à rêver une vie qui ne serait pas faite de labeur, de soumission et de trahisons.
« Dans les coulisses du musée » est un roman tragi-comique à la verve puissante et fantasque porté par des personnages hauts en couleur et des dialogues truculents.
Une fois le livre refermé, on ne pourra oublier Ruby qui porte sur ses épaules les traumatismes du passé.
EXTRAIT
- Ma pauvre mère est très déçue par le mariage ; cela n'a changé sa vie qu'en pire.
http://papivore.net/litterature-anglophone/critique-dans-les-coulisses-du-musee-kate-atkinson-christian-bourgois/
Ruby Lennox (la narratrice) est née en 1952. Elle est le troisième enfant de Berenice dite « Bunty » (troisième fille, venue après Patricia et Gillian) Leur mère n’est pas vraiment une personne affectueuse, loin s’en faut ! Leur père (George) propriétaire d’une animalerie est l’archétype du macho, chef de famille qui aime à se faire servir, un brin cavaleur …
L’auteure va nous raconter l’histoire de cette famille anglaise, vu à travers le regard d’une petite fille, devenue adolescente puis adulte (l’intrigue s’immisce dans le passé – et nous raconte également le présent) Un récit qui s’écoule sur les quarante (1952-1992) premières années de l’existence de Ruby Lennox.
Nous allons donc suivre le parcours de l’arrière grand-mère (Alice) de la grand-mère (Nell) et de la mère (Bunty) des demoiselles Lennox. Au cours de ces chapitres (ainsi que de sous-chapitres, qu’elle nomme « Annexes ») Kate Atkinson dévoile aux lecteurs (avec beaucoup de tendresse – et non moins d’humour ! -) les étapes traversées par les quatre générations (Grande Guerre, seconde guerre mondiale, couronnement de la reine Elizabeth II …) sans oublier des épreuves plus ou moins douloureuses …
Ce roman – alerte et intelligent – est un petit bijou de la littérature britannique ! C’est bien écrit, c’est touchant, caustique et délicieux ! Un gros coup de coeur en ce qui me concerne ! Je vais garder longtemps en mémoire le fameux mot magique : « boutique » ! …
appel d’une machine, mais qui pourrait être aussi les défunts qui nous contactent.
J’ai aimé les objets qui passent de génération en génération : la photographie d’Alice ; le médaillon en argent qu’Alice laisse sous l’oreiller de sa fille Ada ; la patte de lapin qui fini à moitié pourrie ; le perroquet de la boutique qui ne sait dire rien d’autre que « Boutique ! ».
J’ai aimé la maison de Lowther Street Au Dessus de la Boutique.
J’ai sourit devant les agissements de Walter le boucher satyre.
J’ai été intriguée par les jumelles Daisy et Rose dont la mère est adepte d’un pasteur qui parle aux défunts.
J’ai eu de la peine pour Bunty dont le mantra est « J’en ai assez ».
J’ai aimé suivre la vie de Ruby depuis sa conception jusqu’à sa vieillesse, et découvrir dans les Annexes la rocambolesque vie de ses aiyeux.
Une citation :
Je suis allée au bout du monde et j’en suis revenue, et maintenant je sais ce que je voudrais pour mon trousseau. Je voudrais mes soeurs.
L’image que je retiendrai :
Celle du perroquet qui est obligé de rester dans la boutique alors que tout le monde ne cherche qu’à la fuir.
https://alexmotamots.fr/dans-les-coulisses-du-musee-kate-atkinson/
Impossible de vous résumer l'histoire c'est impossible car tout s'entrecroise et s'entremêle pour notre plus grand bonheur de lecture... comme pour ses autres romans l'écriture de kate atkinson est fluide, magique et légère, c'est une vraie expérience de lire un de ces romans et j'aime particulièrement ce personnage de Jackon Brodie, la quintessence du privé anglais de mon point de vue. Et l'humour mais quel humour j'adore !
Ce tome peut être lu indépendamment des autres mais il est plus plaisant de les lire dans l'ordre. Ce sont des sortes de romans policiers mais sans l'être vraiment, quoi que...
Je ne peux que recommander de lire ces oeuvres car à chaque fois je suis estomaquée par la qualité de l'écriture, la trame de l'histoire et par l'amour de l'autrice pour ces personnages.
Je vais regarder la série "Brodie" car je viens de découvrir qu'elle existe, je doute qu'elle soit à la hauteur des romans mais sait on jamais ...
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