"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
An 4 avant Jésus-Christ. Le cruel tyran Hérode le Grand meurt et laisse le trône d’Israël vacant. Deux de ses fils se disputent alors la succession de celui qui était considéré comme le roi de tous les Juifs. Débute ainsi une période mouvementée où passion, violence et trahison se déchaînent ; chacun voulant obtenir la faveur de l’empereur Auguste qui surveille avec une extrême vigilance cette partie particulièrement sensible de son Empire.
Dans ce contexte fragile apparaît un jeune prédicateur, Jésus de Nazareth, qui par ses sermons sur le royaume de Dieu et sa capacité de persuasion commence à remettre en cause la tutelle romaine et l’hégémonie des prêtres juifs de Jérusalem. Dès lors, nombreux sont ceux qui veulent se débarrasser de ce rebelle, qui va entraîner un bouleversement fondamental dans l’histoire du monde.
Une superbe fresque historique ( d'un volume assez important) qui est très bien écrite. A la lecture de la 4e de couverture, j'ai eu qlq doutes :allais je aimer ? Ms j'ai été totalement happée par cette guerre de pouvoirs sur fond greco-romain puis dans un 2nd temps, la venue de Jésus Christ. Aucun aspect religieux malgré ce personnage mais, seuls les aspects politique et historique sont soulevés et de façon claire et limpide.
L'écriture est fluide, riche en détails non alourdissants mais dense. Bref, j'ai aimé ce roman très instructif et très bien construit.
« Le nombre de Dieu« , c’est une fresque historique magnifique, qui vous entrainera dans un Moyen-âge florissant, à une époque charnière, une sorte de parenthèse où l’art change et les femmes ont une place à part entière dans la société.
Henri de Rouen et Teresa Rendol, nos protagonistes, sont les fervents constructeurs de ce siècle. Nous allons les suivre de leur enfance jusqu’à leur mort, dans une passion à la fois amoureuse et professionnelle.
Dès les premières pages, le lecteur en prend plein les yeux avec la merveilleuse cathédrale de Chartres du temps de sa construction. Chartres, c’est l’apogée des vitraux, qui permettent au monument de laisser entrer la lumière ; cette lumière qui sera la quête des nouveaux bâtisseurs. C’est à cette époque, au XIIIe siècle, que les cathédrales, abbayes et monastères gothiques s’élèvent en Europe. Des édifices majestueux, nécessitant des connaissances en mathématiques très précises, notamment ce nombre de Dieu, qui est en fait « l’harmonie de la proportion« , comme nous l’explique l’auteur dans un épilogue court mais très appréciable pour le lecteur.
Et José Luis Corral, avec toute la précision du professeur d’histoire médiéval qu’il est, nous décrit l’architecture d’une façon si précise que l’on voit littéralement le monument. Moi qui aime l’histoire de l’art, je me suis sentie tellement bien au contact de ces descriptions ! Elles illustrent le faste, la magnificence et surtout le travail de titan que constituaient ces édifices. Des décennies de construction, des évêques qui se succédaient, avant de voir l’oeuvre achevée.
Mais au-delà de l’histoire culturelle et architecturale, José Luis Corral ancre son histoire dans l’Histoire avec un grand « H ». Nous sommes quelques années après Aliénor d’Aquitaine. Dans cette parenthèse éphémère où les femmes ont une liberté presque totale. A cette époque, les femmes peuvent, à l’égal des hommes, devenir maître bâtisseur, maître peintre, comme c’est le cas de Teresa. Une femme forte qui, d’ailleurs, n’a qu’une peur : perdre cette liberté. De tradition familiale cathare, Teresa doit évidemment cacher ses aspirations pour ne pas risquer le bûcher.
Henri sera l’amour de sa vie. Et il en sera de même pour lui. Un amour sincère et pur, qui sera semé d’embûches. Leur histoire passionnelle, du fait qu’elle se déroule sur la durée ; jusqu’à leur mort ; m’a beaucoup touché. J’ai eu de l’empathie pour ces deux personnages forts et toutefois prisonniers d’un monde religieux, que ce soit chrétien ou cathare. Terriblement beau.
Ce livre aura été pour moi une plongée étonnante dans un Moyen-âge, que l’on traite à tort d’âge sombre. L’art gothique, l’art de la lumière, c’est le Moyen-âge. Un monde florissant, où les hommes connaissaient les principes mathématiques et géométriques à la perfection. Assez en tout cas pour ériger des cathédrales frisant parfois la démesure. Et surtout des édifices qui nous sont parvenus, presque mille ans plus tard.
Merveilleuse lecture, que je recommande aux férus d’histoire de l’art, et d’histoire tout court.
Vous aimerez si…
– Les romans historiques vous intéressent.
– Le Moyen-âge est une époque que vous connaissez, aimez ou simplement souhaitez découvrir.
– L’architecture des cathédrales gothiques vous plaît.
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