Des idées de lecture pour ce début d'année !
Deux hommes, tous les deux veufs et collègues, qui se retrouvent autour d'une passion commune : la pêche et les moments de calme que cette activité procure. Les deux nouveaux amis rencontrent Howard qui va leur conter l'histoire (qui lui a été raconté par un révérend) d'une rivière effrayante et ils décident d'y aller, malgré la réticence d'Abe.
Mais tout se ne passe pas tout à fait normalement.
Entre mythe et réalité, l'auteur nous entraîne dans une histoire sombre, qui je l'avoue est bien terrifiante.
Une histoire en trois temps, dont on connait la fin dès le début, ce qui gâche un peu le suspens. La partie sur l'histoire des lieux est la plus dense dans ce roman et je l'ai trouvé un peu trop longue.
L'auteur aborde le deuil à sa façon, avec une justesse touchante et sans tomber dans le pathos. On note les différentes phases du deuil, la culpabilité du survivant et la volonté farouche des hommes de vouloir protéger les siens : Dan vient de perdre ses proches (sa femme et ses enfants) et Abe a déjà un peu plus de recul et d'acceptation.
Abe est celui qui raconte l'histoire, on sait donc qu'il va revenir (indemne??) de cette partie de pêche.
Au final, je suis sortie de ma zone de confort avec ce roman, qui reprend le mythe du monstre marin, avec une touche de folklore.
Même si je ne suis pas du tout une adepte de ce style "roman d'horreur" un peu gore, malgré la pointe de fantastique, j'ai aimé la plume.
C'est également, à mon sens, un bel hommage à Lovecraft.
Le récit que l’on découvre dans The fisherman est celui d’Abe, un pêcheur raconteur d’histoires comme le sont souvent les pêcheurs. Pour Abe cependant, la pêche n’est pas seulement un loisir qu’il aime pratiquer pendant son temps libre. La pêche devient pour lui un exutoire à la mort de sa femme Marie, des suites d’un cancer fulgurant après seulement 2 années de mariage. «On souffrait tous. Marie était une fille comme une autre. Imaginez qu’on vous arrache une molaire avec une pince. La perte de Marie ressemblait un peu à ça: une plaie ouverte qui résonne dans tout notre corps. »
Lorsque Dan, son collègue perd lui aussi sa femme et ses 2 jumeaux lors d’un terrible accident de la circulation , il lui propose de l’emmener pêcher en sa compagnie. Avant de rejoindre la Dutchman’s creek, leur destination de pêche, où Dan tient absolument à se rendre, les deux hommes s’arrêtent en chemin au Herman’s diner pour se restaurer. L’histoire qu’Howard, le patron de l’établissement , va leur raconter les fera-t-elle changer d’avis ?
Je n’imaginais pas que John Langan allait réussir à me ferrer avec un tel écrit, mais le fait est que je n’ai pas lâché le livre une fois ouvert. Le fantastique et l’horreur satisferont les amateurs du genre, mais au-delà de ces thèmes, le récit pourra provoquer chez le lecteur une réflexion sur le deuil et sur l’éternelle interrogation de savoir jusqu’à quel point on serait prêt à aller pour rejoindre l’être aimé disparu.
Un grand merci à l’équipe de lecteurs.com et aux éditions J’AI LU pour cette découverte.
Abraham, il préfère Abe, moins biblique, moins patriarcal, nous raconte une histoire qui tient du domaine de l'étrange mais qui en réalité va nous faire dresser les cheveux sur la tête. Ça commence dans les Catskills et je me suis retrouvée instantanément au cœur de l'Amérique. Donc Abe commence par nous mettre l'eau à la bouche avec une histoire terrifiante qu'il va nous raconter, puis il décide de commencer par le début, le tout début. J'étais ferrée !... dans ce genre d'ambiance que j'aime tant dans la littérature américaine.
Il nous raconte sa rencontre avec Marie, son mariage très bref, son incommensurable douleur, et puis un matin son envie soudaine d'aller à la pêche alors qu'il n'y connaît rien. À travers ses descriptions il nous transmet cette émanation de bien-être avec "ce bruit qui n'en était pas un, celui du calme." Car il nous emmène au bord des cours d'eau, en pleine nature, loin de tout. Chacune des descriptions nous plonge un peu plus dans ces coins d'Amérique où on se dit que tout peut arriver. Car les cours d'eau au milieu des bois sont beaux et terrifiants pour peu qu'on ait trop d'imagination.
Abe s'est lié d'amitié avec Dan, un jeune veuf inconsolable, et ils vont faire ensemble le tour des différents lieux de pêche de leur région. Lorsqu'un jour, Dan propose d'aller pêcher à Dutchman's Creek, dont Abe n'a jamais entendu parler. Mais Howard, le propriétaire du Herman's Diner où ils aiment prendre le petit-déjeuner avant leur journée de pêche, va leur parler de ce lieu mortifère entouré d'une aura de mystère. Il va leur raconter et Abe va nous le raconter. Et là, j'ai eu hâte de connaître enfin le doux frisson de la peur.
L'histoire, ou la légende, trouve sa source vers les années 1840, époque de Cornelius Dort, homme austère et sans cœur, et de son étrange invité. On va plonger tout doucement au cœur des ténèbres dans quelque chose qui ressemble à de la magie noire. C'est délicieusement terrifiant, répugnant et gluant.
C'est à cette époque que Rainer Schmidt, universitaire allemand polyglotte est obligé de quitter l'Allemagne avec sa femme et ses enfants pour des raisons qu'on ne connaîtra que bien plus tard. Il trouve une place de maçon à la construction d'un barrage aux abords de Dutchman's Creek. Ils vivent dans le village des ouvriers au cœur de la forêt et lui saura quoi faire quand des événements surnaturels et terrifiants se produiront. Mais le prix à payer risque d'être très élevé.
J'ai beaucoup aimé l'écriture de John Langan, sa façon de nous raconter l'histoire, de nous embarquer dedans, et surtout la manière dont il parle du deuil, tellement subtile, tellement ressentie, tellement belle que c'est un peu comme s'il me disait "Je sais". Et cependant ce n'est jamais larmoyant. Néanmoins, alors que j'aimais beaucoup l'histoire passée qui nous était racontée, j'ai fini par trouver ça interminable avec un passage d'une cinquantaine de pages, trop long à mon goût dans l'incursion de ce qui ressemble aux ténèbres les plus maléfiques qui soient, scènes extrêmement bien décrites cependant, et totalement apocalyptiques.
Derrière ce récit aux accents lovecraftiens, se pose une question sur l'enfer du deuil, la capacité de chacun à le supporter et le chemin à parcourir quand le manque se fait trop pesant, lorsque les défunts sont tellement omniprésents que leur absence est la pire des tortures. Et si passé et présent pouvaient se percuter ???
C'est un livre qui m'a fait m'interroger. Je me suis demandé "Et si moi je pouvais... est-ce que je le ferais ?"
Je remercie @lecteurs_com grâce à qui j'ai gagné ce livre, mélange de nature writting et d'horreur aux effluves gothiques.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."