"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Baladée entre fiction et réalité, "à un étage près " à travers cet étage analogue ne m'a pas enchanté. Analogie de notre monde capitaliste où chacun y vivrait un engrenage de dictatures de multi nationales me laisse prudente quant à en faire une nouvelle génération. Les passages rapides vers ces sols sablonneux du 37ème m'ont dérangée.
Un univers de verre et de béton dans lequel vivent des hommes et des femmes, parfois pour le meilleur mais souvent pour le pire. Un ascenseur un peu fou transporte les gens à des hauteurs vertigineuses et à un étage spécial, hors norme qui n’existe que pour quatre employés de la firme. Il est couvert de sable dans lequel un des locataires va tenter de faire pousser du blé. Quatre personnes, quatre parcours qui se rencontrent, s’apprivoisent et parviennent à constituer un îlot d’humanité dans un environnement largement déshumanisé. Un roman loufoque où l’étage analogue permet à Elisa, Salim, Josh et Mat de s’évader et d’échapper à l’emprise d’une firme exigeante et impitoyable. Un vrai moment de rêve bienfaisant.
https://wordpress.com/post/dubonheurdelire.wordpress.com/3818
Troisième lecture de la première sélection du prix des lecteurs Privat 2020, Ici ou là bas est un roman qui aborde le thème de l’exil mais qui adopte un angle d’approche beaucoup plus inédit que son thème.
« La découverte d'une photo inédite de Saint-John Perse plonge le héros, expatrié aux Etats-Unis, dans la vie de l'illustre poète et diplomate français. Une fois démis de son poste au Quai d'Orsay en 1940, et déchu de sa nationalité dans la foulée, Perse a tout quitté pour partir aux Etats-Unis. L'intrigante photo éclaire des pans du séjour américain du futur prix Nobel jusque-là restés dans les greniers de l'Histoire.
Notre héros est-il le seul à vouloir comprendre celui que Roosevelt considérait comme l'homme providentiel de la Libération - à la place de De Gaulle -, ou s'est-il malgré lui empêtré dans ce qui ressemble à un secret d'Etat ? Quel ressort mystérieux amène les cerveaux à traverser l'Atlantique ? à préférer le ici au là-bas ?
Ici ou là-bas est une enquête sur la tentation de l'exil et ce qui nous pousse à quitter la terre natale à travers le plus mystérieux des poètes français. »
Cette lecture me laisse dubitative et je n’ai pas vraiment été intéressée par ce roman. Si le point de départ est intéressant : à travers une photo retrouvée, faire le chemin de l’exil de Saint John Perse et délivrer ainsi subtilement une réflexion sur l’exil, le résultat est pour moi décevant.
J’ai trouvé artificiel le point de départ du roman. Trouver un livre avec une photo comme parque page le jour de son licenciement est un peu tiré par les cheveux. De la même façon la vie du narrateur qui se perd entre son ex fiancée et Mimi, entre l’Europe et les Etats Unis reste en surface et donne un goût d’inachevé à l’intrigue. Enfin, si la vie de Saint John Perse est abordée, on regrettera qu’elle le soit elle aussi superficiellement. La seule force de cet écrit c’est de susciter la curiosité du lecteur qui partira sur google à la recherche des photos évoquées dans le roman et qui essaiera d’en connaître un peu plus sur ce poète.
En résumé : si l’intention est bonne, le résultat est décevant…
lien : https://www.livresselitteraire.com/2019/02/ici-ou-la-bas-de-jerome-baccelli.html
Il a quitté la France pour la Californie après s'être fait quitté par Agathe. Agathe qui l'obsède. Il scrute son Facebook, observe les nouvelles photos. Génération connectée. Ultra connectée.
Un matin en arrivant au bureau les locaux semblent vides. Il va l'apprendre rapidement, l'entreprise est rachetée. Bye bye le rêve américain.
Avant de quitter les lieux, un livre est posé là. Exil, édition originale. Saint-John Perse. Prix Nobel de la littérature en 1960. Une photo en tombe. Dessus, le poète et une femme. Ce qui le frappe : le sourire du poète et les documents qu'il porte sous le bras. Au dos, une inscription manuscrite, en partie effacée par le temps. Est-ce les mots du poète ? Et qui est cette femme ?
Dès lors le livre et la photo ne vont plus quitter notre héros exilé. Ici. Il compte bien découvrir ce que cache cette photo. Pourquoi ce livre semble avoir été mis entre ses mains. Il va retracer l'Histoire.
Direction Aix-en-Provence et la fondation Saint-John Perse. Il y rencontrera Mimi, la directrice qui sur un coup de tête va suivre l'homme sur les traces du poète. Retour en Amérique. Ce qui semblait être une quête plutôt simple va se compliquer. L'énigme Perse enfle. 1938, Alexis Leger en photo avec Chamberlain, Daladier, Mussolini et d'autres. Les accords de Munich viennent d'être signés. L'Europe court à sa perte. Alexis Leger prend une décision : passer de l'autre côté de l'Atlantique. Ne pas prendre part à l'Horreur qui se prépare. Quel rapport ? Alexis Leger, l'un des diplomates les plus éminents de la Troisième République se fera appelé quelques temps plus tard Saint-John Perse. Homme aux multiples facettes.
Mais pourquoi changer de nom ? Nouvelle vie, nouvelle identité ? Qu'a-t-il emporté avec lui ? Pourquoi De Gaulle le détestait tant ? Savait-il des choses qui pouvaient compromettre l'un ou l'autre camp ? USA – France. L'alliance. Vraiment ? Et ces documents sous le bras, sur la photo, seraient-il la réponse à l'énigme ? Ou cette femme ? Ces poèmes ? Les questions fusent, et notre héros est désormais suivi dans chaque étape de leur voyage. Qui sont-ils ? Renseignements français ? FBI ?
Pour le savoir, il faudra plonger dans les pages de ce roman...
D'une maîtrise parfaite, on est pris dans un tourbillon, on suit le narrateur sur chaque route, dans chaque décor. Pas une fois Jérôme Baccelli ne lâche notre main. Pas une fois il nous perd dans ces pages foisonnantes de détails et chargée d'Histoire, qui oscillent entre ici et là-bas. Ici et là-bas géographique. Ici et là-bas temporel.
D'un livre que je pensais gentiment tourné vers l'histoire d'un poète me voilà prise dans une (en)quête bien plus large. Un roman qui se veut à la fois poétique, politique, et cruellement moderne sur sa vision de notre monde.
Engagé, je pense qu'on peut le dire, Ici ou là-bas l'est sans conteste. Engagé sur les questions sociales : monde du travail, ultra-connexion avec les médias, les réseaux. L'image que l'on donne, celle que l'on perçoit. Ah, le paraître ! Il y en a des choses à dire...
L'auteur se sert de l'Histoire pour s'interroger sur la notre. Actuelle. Pas très reluisante. Tout en nous dépeignant celle du poète. Celle de la France d'avant et d'après-guerre. Et les parallèles sont parfois glaçants. Sur ce fond historique, il nous interroge sur l'exil d'autrefois et d'aujourd'hui. Sur ces désirs d'expatriation. Les raisons qui nous poussent à quitter là-bas pour ici. Les interprétations, les définitions dans chacun des camps. Exilés, apatrides, expatriés, immigrés... Un sujet qui résonne, intemporel, universel dans notre époque qui voit chaque année grossir son nombre d'hommes et de femmes qui quittent le(ur) pays.
On referme Ici ou là-bas incontestablement grandi des richesses qui parcourent le roman. On s'élève au contact du poète et de Jérôme Baccelli.
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