"Un homme regarde le quai Branly s'effacer sou la brume. Remontant la Seine jusqu'à la Manche, il entreprend un tour du monde en voilier. Il vient de quitter sa femme, son entreprise et son patron, le plus grand financier de la planète, pour une quête intérieure dont chaque port – aux Canaries,...
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"Un homme regarde le quai Branly s'effacer sou la brume. Remontant la Seine jusqu'à la Manche, il entreprend un tour du monde en voilier. Il vient de quitter sa femme, son entreprise et son patron, le plus grand financier de la planète, pour une quête intérieure dont chaque port – aux Canaries, aux Antilles, au Mexique, sur la côte est des Etats-Unis – forme un jalon. Là, seul face à l'horizon et aux étoiles, échappant à tous les repères et revivant le souvenir d'une nuit mythique dans le musée privé d'un couvent de Corte, il écrit l'histoire du vide, et de la fascination des hommes pour ce vide.
De l'étude de l'Éther par les philosophes de l'Antiquité à Einstein, des ciels de Van Gogh aux monochromes de Klein, des Google à Radiohead et aux logiciels de spéculation boursière, il dresse le tableau d'une époque.
Face à l'étrange dynastie de ces chercheurs du vide, perpétuellement en avance sur leur temps, il finit aussi par s'interroger sur le lien secret entre son ancien patron, aux origines familiales troubles, et les scientifiques qui l'ont précédé : et si le secret de l'édifice mondial ne tenait qu'à un mot... un tableau... ou au regard des iguanes du Mexique ?"
La quatrième de couverture en témoigne, le livre de Jérôme Baccelli se distingue essentiellement par son exceptionnel foisonnement. Le lecteur est vite tenté de poser à l'auteur la même question qu'Alice au héros : "Tu ne mélanges pas un peu tout ?" Ce à quoi il nous serait probablement répondu : "Il le faut bien, c'est la nature même du sujet"...
Sauf qu'à force de "noyer le poisson, semer le doute, (s')enfoncer un peu plus dans le rêve éveillé, faire en sorte que (le) voyage à son tour devienne douteux, susceptible d'inventaires, de remises en question", à force de multiplier les références philosophiques, scientifiques, ou artistiques (Anaxagore, Platon, Van Gogh, Edgar Allan Poe, Galilée, Torricelli, Ptolémée, Bradley, Einstein, Klein et Steve Jobs – entre autres...), mêlés à de grandes réflexions sur la finance, à force de grandiloquence et de brouillage de pistes, le lecteur, écrasé, en vient vraiment à regretter que pour mieux décrire la fascination des hommes pour le vide, l'auteur se soit livré à un exercice de trop-plein. L'érudition tourne à la pédanterie et devient lassante, occultant malheureusement l'intelligence du propos.
"Pour les bouddhistes, faire le vide consiste à se remplir de vide." Un précepte à suivre, assurément.