Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Après Le Chant des cavalières, premier titre de Jeanne Mariem Corrèze, je me suis plongée dans son spin-off, et quelle réussite ! Malgré ma peur de renouer avec la fantasy épique et ma frustration de voir les dragons à plumes relégués au simple rang de figurants, j'ai savouré cette lecture de bout en bout.
C'est simple, Nous serons l'incendie m'a bluffée par sa finesse de construction. Les enjeux politiques se mêlent aux ressentis des personnages dans cette révolte d'après-guerre qui décidera réellement du sort de Sarda.
Mention spéciale pour le duo Roland/Myrddin auquel j'ai totalement succombé. Il s'agit pourtant d'un récit dans lequel le féminin l'emporte toujours sur le masculin, mais cela n'empêche pas les hommes de trouver leur place. Que de voix passionnantes j'ai donc découvertes dans ce roman choral d'envergure !
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Ici nous commençons notre histoire avec Acquillon, matriarche de Nordeau qui pars sur
son dragon Jovan et qui reviens blessée. Malheureusement elle succombera à ses blessures,
son ancienne écuyère Eliane, deviens donc Matriarche à son tour et Sophie, jeune fille
devient son écuyère. Mais Eliane à des désirs de vengeances, et donc de tuer les responsables
de la mort d'Acquillon. Sauf que pour y parvenir, il faut être en possession de Baldré et
Lunde, l'un est le baudrier de l'autre qui est l'épée de Maude la mère de toutes.
Et qui mieux que Sophie pour servir ce dessein....
Alors comment dire, clairement le sujet de ce livre était intéressant. Des femmes badass, d
es dragons, de la politique et une quête à remplir. Mais cela ne l'a clairement pas fait
avec moi, j'ai eu beaucoup de mal avec le style d'écriture de l'auteure.
En effet ici nous sommes assaillis de vocabulaire qui n'est pas forcément à la portée de
tout le monde, de descriptions qui sont très longues et donc qui nous font décrocher assez
facilement. Je ne me suis pas sentie immergée dans ce récit, nous restons à la lisière de
celui-ci sans nous ancrer. Au début des chapitres nous avons droit à quelques passages des
récits des aventures de certains personnages, mais aussi à des poèmes et des chants, ce qui
ne m'a pas permis de m'accrocher non plus. Le rythme est très lent, il ne faut pas s'attendre
à de l'action à foison, ni même à des combats à dos de dragons. Car oui on parle de dragons,
mais ceux-ci sont totalement effacés du récit et ne servent à rien.
Le seul truc positif a été la recherche de Sophie, en effet tout au long du livre elle se
cherche, un coup elle est transparente un coup elle à un caractère de feu, mais surtout elle
cherche l'approbation de son mentor Eliane. Celle-ci ne s'en préoccupe nullement, préférant
les bras de son amant. Elle est froide et égoïste, mais une fois Baldré en possession de son
écuyére, elle lui porte plus d'intérêt. À partir de ce moment, nous faisons un bond dans le
temps, et ce n'est pas plus mal. Nos personnages ont bien grandis, et l'auteure nous glisse
des sujets assez récurrents en ce moment dans notre société.
À savoir, l'homosexualité, qui est abordée de manière assez douce même si j'ai trouvé la
relation décrite comme étant incestueuse, du coup cela m'a refroidis un peu.
Mais aussi le féminisme, car nous sommes dans une société où il n'y a pas un seul homme.
Peut-être ne servent-ils à rien.
J'aurai aimé voir les dragons un peu plus, mais aussi savoir pourquoi les Hommes
s'en prennent à elles, et surtout où sont-ils?Forment ils un royaume comme les femmes?
Ont-ils aussi des dragons?
Côté personnages, je ne me suis associée à aucun d'entre eux. Ceux-ci m'ont paru froids,
sans charisme, sans attraits et c'est clairement dommage car de ce fait on ne s'interesse
guère à ce qu'il leur arrive.
Dernier point, j'ai trouvé la scène de fin un peu sans quête ni tête et aurai aimé soit
un chapitre de plus soit avoir une suite, car nous sommes devant une fin ouverte.
En bref, je ne dirai pas qu'il est mauvais bien au contraire, certaines personnes l'ont
appréciés, je dirai juste que cela ne l'a pas fait avec moi. Pourtant j'y avais placé
quelques espoirs avec les dragons. Dommage....
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--- Un premier roman faussement classique, dites-vous ? ---
Eh bien, je n’aurais pas dit mieux ! Jeanne Mariem Corrèze reprend effectivement des éléments typiques de la fantasy épique : des dragons, ces créatures mythiques qui ne peuvent se lier qu’à une seule personne au cours de leur existence, une héroïne au destin extraordinaire, des artefacts de légende, etc. Toutefois, l’auteure est parvenue à se les approprier et à les réinventer !
En fait, ce qui m’a frappée, c’est qu’elle nous montre les jeux de pouvoir à l’oeuvre, mais sans jamais nous confier ce qui est préférable pour le Royaume. Ainsi, un personnage aux actes malveillants peut tout à fait poursuivre un but noble. C’est donc au lecteur de choisir son camp.
Bref, vous l’aurez compris, ce récit n’est en rien manichéen !
--- Une lecture exigeante ---
J’ai trouvé le style de Jeanne Mariem Corrèze assez complexe. Celle-ci utilise du vocabulaire soutenu, et il m’est arrivé de chercher la définition de certains termes. Cependant, le résultat est bien là : le texte est magnifique, en dépit de passages descriptifs particulièrement longs.
Quoi qu’il en soit, cela nécessite de la concentration pour ne pas se perdre entre les mots. Honnêtement, j’ai sûrement loupé quelques informations utiles, surtout durant mes longues périodes de lecture. D’ailleurs, je me suis rapidement aperçue que je savourais davantage le livre avec des pauses régulières, car elles me permettaient d’assimiler plus facilement l’histoire.
En outre, l’auteure ne nous explique pas tout, et c’est volontaire. Par conséquent, dénouer les ficelles de l’intrigue pour en comprendre les tenants et les aboutissants n’était pas une mince affaire, pourtant j’y ai pris plaisir ! Toutefois, Tampopo24 a raison lorsqu’elle affirme dans sa chronique qu’un certain flou entoure l’histoire, que cette dernière manque de détails. Mais il s’agit selon moi d’un parti pris de l’écrivaine auquel on adhère ou non.
--- Deux visions parallèles ---
Dans Le Chant des cavalières, le récit est scindé en deux.
D’un côté, nous suivons Sophie depuis sa plus tendre enfance, car elle est destinée à un avenir exceptionnel. Il est donc important d’en savoir plus sur ses choix, ses actes et même ses sentiments. Par son regard, on en apprend énormément sur l’univers, même si l’on a conscience qu’elle est manipulée de toutes parts.
De l’autre côté, l’intrigue est beaucoup plus générale et aborde de multiples points de vue, toujours féminins. Un jour, nous accompagnons Éliane dans ses tentatives pour s’emparer du pouvoir, le suivant, nous nous intéressons à Pèn, la meilleure amie de Sophie, alors qu’elle vaque à ses occupations quotidiennes. Ainsi, cette seconde partie s’apparente davantage à un patchwork d’éléments disparates qu’à un scénario bien ficelé. Il revient donc au lecteur de faire les liens entre chaque scène, l’auteure ne donnant pas toutes les clefs. Quoique… des indices sont disséminés ici et là, mais on a tendance à les oublier.
Personnellement, j’approuve cette approche, car elle en révèle suffisamment pour attiser notre curiosité, mais trop peu pour nous permettre de prédire ce qui va se passer dans le chapitre suivant. C’est justement ce qui rend les rebondissements encore plus inattendus, les revirements de situation encore plus passionnants !
--- Des nuances de gris pour les personnages ---
Il est difficile de s’attacher à l’un ou l’autre personnage, tant ils sont nombreux. En outre, excepté Sophie, aucun ne dévoile véritablement son jeu. Alors, quels sont leurs buts ? Jusqu’où iront-ils pour les atteindre ? Se laisseront-ils convaincre par leurs pairs ou feront-ils cavalier seul ?
Selon leurs actes et leurs décisions, je me suis surprise à les détester, puis à les apprécier. En fait, je n’ai pas d’avis tranché, ce qui prouve que l’auteure a construit ses personnages avec beaucoup de nuances.
Bon, il est vrai que j’ai eu envie de secouer Sophie par moments tant elle semblait passive, mais celle-ci est au centre de machinations qui la dépassent. Alors, comment l’en blâmer ? Du reste, ma préférence va à Frêne, l’herboriste, car elle demeure lucide à propos de ses erreurs, contrairement à Acquilon.
--- Quelques longueurs et un final abrupt ---
Dans le dernier tiers du livre, j’ai ressenti quelques longueurs à l’approche du dénouement, comme si l’auteure souhaitait faire monter la pression. Je ne suis pas sûre qu’elle y soit parvenue, cependant j’ai dévoré les derniers chapitres avec avidité. Quel final ! L’apogée de manigances, de complots et de trahisons.
Mais je me dois de vous prévenir : la fin est ouverte, ce qui peut se révéler frustrant. Me concernant, j’y ai trouvé les réponses que j’attendais. De plus, Jeanne Mariem Corrèze a bien l’intention de creuser son univers dans d’autres ouvrages. J’espère néanmoins que les dragons y auront une place prépondérante car, oui, ils étaient somme toute assez secondaires dans Le Chant des cavalières.
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