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Jean Raspail

Jean Raspail
Ecrivain, grand voyageur et journaliste, Jean Raspail a effectué de nombreuses expéditions ethnographiques dans le monde. Il a reçu le Grand Prix Jean Giono pour l'ensemble de son ?uvre.

Avis sur cet auteur (12)

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    Couverture du livre « L'Anneau du pêcheur » de Jean Raspail aux éditions Le Livre De Poche

    Fantomas 57 sur L'Anneau du pêcheur de Jean Raspail

    Un livre à la frontière entre roman et traité d'histoire narrant la période assez méconnue du schisme chrétien . Oscillant entre 15 eme et 20 ème siècle le lecteur est emporté par deux histoires suivies en parallèle et dont il comprend vite l'intérêt.
    La déliquescence des mœurs, des...
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    Un livre à la frontière entre roman et traité d'histoire narrant la période assez méconnue du schisme chrétien . Oscillant entre 15 eme et 20 ème siècle le lecteur est emporté par deux histoires suivies en parallèle et dont il comprend vite l'intérêt.
    La déliquescence des mœurs, des comportements des autorités morales du saint Siège provoque l'irréparable à savoir l'élection de deux papes. Et paradoxalement ce n'es pas celui logeant à Rome qui semble le plus légitime mais bien le plus vertueux siégeant à Avignon. Mais le combat idéologique s'accompagne d'attaques permanentes entre les deux factions qui ne reculent devant aucune bassesse pour s'accaparer le pouvoir.
    Nous sommes en parallèle au milieu des années 1990, suivant les errances d'un vieil homme au charisme étrange. Et s'il était le digne et dernier héritier des papes maudits d'Avignon ?
    Tiré de faits réels ce livre politique, historique et romancé avec talent n'es qui plus est pas dénué de personnages émouvants auxquels ont s'attache très vite.
    Le sujet, d'une grande originalité, est traité à la façon d'un polar poétique et cruel à la fois.....
    C'est du très très bon.

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    Couverture du livre « Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie » de Jean Raspail aux éditions Albin Michel

    Bernard Viallet sur Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie de Jean Raspail

    Antoine de Tounens, issu d’une modeste famille de paysans périgourdins naquit le 12 mai 1825 dans le hameau de La Chèze, commune de Chourgnac, non loin de Tourtoirac, lieu où il mourut dans la misère le 17 septembre 1878. Enfant intelligent, il fut vite repéré par son maître d’école surnommé le...
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    Antoine de Tounens, issu d’une modeste famille de paysans périgourdins naquit le 12 mai 1825 dans le hameau de La Chèze, commune de Chourgnac, non loin de Tourtoirac, lieu où il mourut dans la misère le 17 septembre 1878. Enfant intelligent, il fut vite repéré par son maître d’école surnommé le « Régent » lequel l’encouragea à poursuivre ses études jusqu’au baccalauréat qu’il obtint aisément. En 1841, il entra à l’école de droit de Bordeaux. Deux années plus tard, le voilà devenu clerc de notaire dans une étude de Périgueux. Puis la vente de terres paternelles lui permit de s’acheter une charge d’avoué dans laquelle il s’ennuya très vite. Antoine rêvait de devenir roi dans un pays lointain, la Patagonie. Il commença par obtenir de récupérer la particule perdue sur son nom de famille, demanda un prêt à la banque et fit imprimer proclamations, manifestes et cartes de visites, et fabriquer monnaie, médailles, drapeaux et uniformes avant de s’embarquer vers un territoire encore vierge, mais déjà disputé par les Chiliens et les Argentins. Mais la réalité ne sera pas à la hauteur de ses ambitions. Les indigènes sur lesquels il comptait se révèleront d’incorrigibles alcooliques incapables de faire face au défi de la modernité.
    Cet ouvrage, qui recueillit en son temps un certain succès, se présente comme une biographie romancée, mais assez fidèle néanmoins de la vie d’un petit avoué de province qui se rêvait un destin fastueux et qui ne connut que misère, avanies et moqueries. Raspail ne peut s’empêcher de faire intervenir Pikkendorf, un de ses héros récurrents, dont on se demande un peu ce qu’il vient faire dans cette galère. Il y a un petit côté « Don Quichotte » chez Tounens que l’auteur rend parfaitement. Cette quête de l’impossible étoile. Beaucoup de poésie, de rêve et de désespérants retours à la réalité. Personne ne croit au projet d’Antoine, même pas ses amis francs-maçons de Périgueux. Personne ne croit vraiment à son statut de roi, même pas les rapins, poètes ou demi-mondaines (Charles Cros, Daudet, Richepin, Arène, Manet, Flammarion, Verlaine, Rimbaud, Coppée) qui le reçoivent dans leurs cercles embrumés de vapeurs d’absinthe ! Il n’est et ne sera jamais autre chose qu’un roi d’opérette ou de carnaval, statut qu’il assumera jusqu’au bout dans l’incompréhension générale et de manière christique, presque avec une couronne d’épines sur la tête. À lire ou à relire. Un des meilleurs Raspail.

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    Couverture du livre « Qui se souvient des hommes... » de Jean Raspail aux éditions Robert Laffont

    Les Lectures de Cannetille sur Qui se souvient des hommes... de Jean Raspail

    L’ethnie des Kawésqars, soit des « Hommes », encore appelés Alakalufs, a aujourd’hui disparu. Installé sur la Terre de Feu depuis plus de six mille ans, ce peuple nomade de la mer vivait sur des canots le long du versant pacifique des Andes méridionales, dans un redoutable labyrinthe de chenaux...
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    L’ethnie des Kawésqars, soit des « Hommes », encore appelés Alakalufs, a aujourd’hui disparu. Installé sur la Terre de Feu depuis plus de six mille ans, ce peuple nomade de la mer vivait sur des canots le long du versant pacifique des Andes méridionales, dans un redoutable labyrinthe de chenaux et de fjords reliant une multitude d’îles et de presqu’îles inhospitalières, sous un climat instable et glacial, réputé pour la violence de ses tempêtes et la permanence de ses intempéries. Lorsque Magellan « découvre » cette région en 1520, le choc culturel est une déflagration pour ces Amérindiens restés à l’âge de pierre dans un complet isolement. La colonisation de leur territoire ne commence réellement qu’au cours de la seconde moitié du 19e siècle, mais entre les maladies, les persécutions et l’incompatibilité des deux mondes qui se rencontrent, leur population est quasiment anéantie en quelques décennies seulement. Elle finit par s’éteindre inexorablement au cours du 20e siècle.

    Sensibilisé par ses voyages au sort de ces diverses populations que la modernité voue à la disparition, l’auteur n’a jamais pu oublier le canot kawésqar et ses misérables occupants, croisés en Terre de Feu en 1951. Ses explorations de témoignages historiques l’ayant choqué par leur manque total d’empathie envers ces êtres trop primitifs pour demeurer humains aux yeux de leurs observateurs, il entreprend ici de leur rendre hommage dans un récit romanesque, construit à partir des connaissances de l’ethnologue José Empéraire mais aussi de ses propres recherches et réflexions, et destiné à nous faire imaginer et ressentir le point de vue de ces hommes et de ces femmes, jetés directement du paléolithique à l’ère moderne.

    Si la somme de leur ahurissement et des incompréhensions mutuelles prêtent parfois à rire, l’histoire de leur confrontation à nous, les hommes modernes, est une tragédie accablante qu’on ne peut lire qu’étreints d’un mélange d’effroi, de tristesse et de honte. Pourtant longtemps et dramatiquement éprouvés par l‘environnement naturel dantesque où les Kawésqars évoluaient à leur aise, les colons ont, là comme ailleurs, tiré parti sans vergogne du déséquilibre des forces en leur faveur. Mais, entre les indigènes et les Pektchévés – les étrangers -, c’est surtout l’irrémédiable incapacité à communiquer et à se comprendre que Jean Raspail met en évidence, au fil d’épisodes tous plus confondants les uns que les autres. Souvent cruelle comme lorsqu’elle transforme en bêtes de foire les individus qu’elle emmène en Europe sans se préoccuper de leur terreur si loin de leurs repères, ou encore stupide quand elle déplore leur sur-mortalité sans se sentir responsable des épidémies qu’elle leur inflige, naïve aussi dans ses tentatives d’évangélisation et d’éducation à l’emporte-pièce, la « civilisation évoluée » se montre incapable de sortir de ses référentiels, de faire preuve d’empathie, et tout simplement, d’humanité.

    Aussi passionnante que consternante, cette étonnante confrontation entre deux mondes séparés par plusieurs millénaires d’évolution a de quoi faire réfléchir. Ferions-nous mieux aujourd’hui ? On peut en douter. Mieux vaut sans doute que notre route ne croise jamais celle d’éventuels extra-terrestres, à moins que ces derniers n’aient quelque avance sur nous en matière d’humanité et d’empathie… Coup de coeur.

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    Couverture du livre « Sire » de Jean Raspail aux éditions Le Livre De Poche

    GeorgesSmiley sur Sire de Jean Raspail

    Et si au lieu d'élire tous les cinq ans un monarque impuissant tout juste bon à distribuer récompenses et prébendes à ses amis et obligés, les Français comme nombre de leurs voisins européens décidaient de remettre sur le trône de France le descendant des Bourbon? Idée farfelue, irréaliste...ils...
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    Et si au lieu d'élire tous les cinq ans un monarque impuissant tout juste bon à distribuer récompenses et prébendes à ses amis et obligés, les Français comme nombre de leurs voisins européens décidaient de remettre sur le trône de France le descendant des Bourbon? Idée farfelue, irréaliste...ils ne le décideront pas, les laïcs y veilleront; mais si l'héritier porté par de puissants personnages, à défaut de régner sur les Français, régnait sur la France éternelle à l'issue d'un couronnement aussi secret que conforme à la tradition du sacre de ses quarante prédécesseurs ?
    Jean Raspail imagine cette fiction du couronnement d'un nouveau roi de France, ce qui permet au lecteur de découvrir ce qu'il est advenu des dépouilles royales profanées à la basilique Saint Denis en 1793; d'apprendre que l'épée de Charlemagne "Joyeuse" est visible de nos jours, que le "Saint Chrème" utilisé pour oindre le Roi au moment de son couronnement aurait pu finalement subsister alors qu'on le croyait détruit à la Révolution. Au minimum, ce roman donne envie d'aller visiter la basilique de Saint Denis où, dans un environnement hostile et dégradé, demeurent malgré tout les derniers restes de nos Rois et donc de notre Histoire