"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Petit livre de 171 pages, Îles flottantes nous emmène sur une île jamais nommée où un jeune garçon surnommé Rouquin par son meilleur ami passe ses vacances. Lors de la brocante de Rauvelle, où son père le mène chaque été, il achète une petite plaquette de bois striée en forme de poisson qui viendrait de l'île de Pâques.
Il va bientôt se retrouver seul sur l'île, sa famille devant partir dans le Sud de l'Angleterre. Pour qu'il s'ennuie moins, dans la grande maison sur la dune, ses parents ont invité son copain de lycée, ne connaissant que le meilleur de celui-ci. Mais comme le dit Rouquin qui est le narrateur du roman : "S'ils savaient..."
Rouquin très intrigué par sa tablette et ses signes va se rendre à la bibliothèque pour trouver des informations sur l'île de Pâques et cette fameuse écriture. C'est là qu'il va faire connaissance avec Elizabeth, la bibliothécaire qui connaît bien l'île et son écriture le rongo-rongo. En sa présence, il connaîtra ses premiers émois.
Ficelle vient donc le rejoindre, Ficelle à qui rien ne fait peur et qui a de très mauvaises habitudes, notamment l'abus d'alcool et de stupéfiants.
D'un côté, il y a donc Rouquin et Rosalie, son vélo, pour qui cette île avec ses plages, ses couleurs, ses senteurs, ses coutumes représente toute son enfance et revêt beaucoup d'importance et d'un autre, Ficelle, cet ami qui a perdu sa mère à l'âge de cinq ans, qui a été en internat, a redoublé classe après classe pour finir par se retrouver au même lycée que Rouquin, à Préterny, où bien que très différents, ils se sont immédiatement bien entendus. Depuis leur rencontre, ils partagent tout.
Cet ami original, indomptable, telle une tornade va tenter d'entraîner son copain dans ses vices. Ils vivront ainsi des aventures rocambolesques, des moments et des expériences de vie complètement décalés. C'est bien sûr l'âge des filles et des transgressions.
Jean Luc Cattacin a réussi à me faire pénétrer sur cette île aux plages enchanteresses au bord de l'océan, à me faire traverser la forêt et en sentir l'atmosphère humide, et aussi à courir sur les dunes, tout en me faisant vivre les aventures de ces deux adolescents.
J'ai été surprise et à vrai dire déçue que cette mini-enquête sur les signes gravés sur l'objet n'aboutisse pas. Le personnage de Ficelle a, à mon goût, beaucoup trop d'importance dans le livre et prend aussi trop d'ascendant sur son ami, l'entraînant dans les vols, les essais de drogues diverses.
Ce roman reste cependant pour moi une lecture agréable en dépit des phrases très longues et sans ponctuation.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Ce livre me laisse dubitatif, partagé entre un sentiment de grand plaisir durant sa lecture et un goût amer se mêlant sans cesse au récit avec cet engrenage de la drogue et ses effets si bien décrits avec une sorte de bienveillance, même si l’auteur ne manque pas d’en détailler tout de même les conséquences néfastes.
Îles flottantes de Jean-Luc Cattacin se passe sur une île, proche du continent, dans l’océan atlantique. Il ne la nomme jamais et tous les noms semblent sortir de son imagination. Tout irait bien en cette seconde partie d’été si la famille du narrateur, encore lycéen, ne le laissait terminer ses vacances, avec son ami Ficelle, dans leur grande maison avec belle vue sur l’océan…
Dès le début, celui que nous appellerons Rouquin, comme l’a surnommé Ficelle qui ne va pas tarder à débarquer, acquiert une plaque de bois venant de l’île de Pâques. Il l’a achetée sur un marché, séduit et intrigué par les caractères énigmatique gravés sur ce qui se révèlera être une copie.
C’est idyllique au début : « Depuis aussi loin que je me souvienne je suis heureux d’être ici, dans la lumière d’argent du ciel, les parfums mêlés des pins et des ulves, les formes arrondies de la dune et, montant de derrière elle, le battement lent du cœur d’eau de l’océan. »
L’auteur aurait pu se contenter de la quête passionnante du jeune homme pour cette culture si lointaine et de ses recherches à la bibliothèque. Il y rencontre, heureux hasard, Elizabeth, bibliothécaire et spécialiste de Rapa Nui, nom donné à l’île de Pâques par les derniers autochtones avant que n’arrivent des navigateurs européens.
Hélas, arrive Ficelle… « Ficelle était par nature un garçon rêveur et fantaisiste, un lycéen pacifique mais hésitant entre ne rien faire et s’amuser. Tout le monde l’aimait bien même si derrière les incessants coups de menton sur le côté pour ranger la mèche de cheveux qu’il avait éternellement dans les yeux il y avait un donneur de fil à retordre, un repousseur des limites, un équilibriste de l’insolence, un jongleur du mauvais goût, un cancre fulgurant. » Ces quelques lignes campent bien le personnage et son arrivée fait remonter les souvenirs de leur vie à Préterny, ville de banlieue dont ils sont originaires où l’engrenage de la drogue a commencé et empiré.
Pourtant, il y a la nature, l’océan, Elizabeth qui trouble et fascine Rouquin. Quelle douceur ! On a envie d’y être sur ces plages immenses comme la plage des Belles où il se baigne tout seul. Dans certaines pages, l’auteur abuse de termes compliqués, de mots rares empruntés à la botanique. Surtout, il nous maintient sur le fil du rasoir, toujours prêt à basculer dans la catastrophe comme lors de cette virée à moto sur le tansad de la moto de Ficelle.
Difficile d’imaginer quelle sera ensuite la vie de Rouquin à cause de cette amitié aussi perverse que dangereuse. Îles flottantes sous l’effet des psychotropes, beauté de la nature, recherches sur un peuple et son langage si mystérieux, Jean-Luc Cattacin a réussi un roman qui ne m’a plu qu’à moitié et m’a un peu laissé sur ma faim.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Pour commencer, je souhaite dire un mot de la couverture : magnifique, en papier gros grain, avec effet "tissu" crème avec d'étranges signes qui recouvre la majeure partie de la page. Il s'agit d'écriture Rongo-Rongo (dont on entendra beaucoup parler dans ce livre), provenant de l'île de Pâques (ou l'île de Rapa Nui) et dont personne à ce jour n'a réussi à en percer le mystère. Cette langue indéchiffrable gardera ses mystères et sa signification peut-être à jamais… Et ce sera le fil conducteur de ce livre.
Ce roman de vacances, c'est l'histoire de "Rouquin" qui commence sur une autre île, Peut-être celle d'Oléron (je dis ça à cause de sa référence au "phare de Gésiron" qui me fait furieusement penser au "phare de Chassiron" et à la ville de "St-Arjan" au sud de l'île qui fait sans doute référence à la ville de "St-Trojan"). « Rouquin » est un adolescent paisible, qui aime la campagne, la mer, la plage des "Belles" et surtout celle de "Roulefaux", il aime les promenades sur sa bécane antique "Rosalie". Il est en vacances sur cette île avec ses parents et profite pleinement de ce repos estival, loin de sa banlieue qu'on devienne parisienne peut-être, Preterny, mais qui peut être n'importe où aux alentours d'une grande ville de France.
Sur l'île donc, où il démarre les vacances d'été avec ses parents, le narrateur fera au détour d'une brocante, l'acquisition d'une étrange tablette en bois gravée de signes kabbalistiques qui se révèlent donc être du Rongo-Rongo, langage de l'île de pâques aujourd'hui oublié, île d'où proviendrai cette tablette, selon la vendeuse.
Son âme romantique et curieuse le mènera donc tout naturellement à la bibliothèque municipale de la ville pour faire de plus ample recherche sur ces hiéroglyphes (ou logogrammes écrits en boustrophédon inversé – c'est-à-dire qu'en partant de la ligne inférieure du support, on lit la première ligne de la gauche vers la droite, puis on fait tourner le support de 180°, on lit également la deuxième ligne de la gauche vers la droite, et ainsi de suite). Là, il y fera la connaissance d'Elisabeth la jolie bibliothécaire, pourtant plus âgée que lui, qui ne tardera pourtant pas à occuper toutes les pensées de notre ami.
Mais si dans cette première partie il est question de poésie, de romantisme et de doux rêves, il est aussi question de l'attente de l'arrivée de l'ami de "Rouquin": "Ficelle" qu'il admire mais qu'il craint également car ce dernier semble selon la description soit tout, sauf romantique. Ficelle est un pur "sirop de la rue", un ado qui joue avec le feu, qui transgresse allègrement les interdits et qui n'a cure des "bonnes manières", qui flirte avec tous les excès (alcools et stupéfiants en tout genre) et finira même par s'improviser cambrioleur pour subvenir à ses besoins de plus en plus impérieux en diverses drogues.
"Rouquin", dans la seconde partie est donc partagé entre son envie de suivre son ami partout, y compris sur les chemins interdits, dangereux et retors de la drogue, sa fascination pour celui-ci et son attirance pour la poésie et la petite bibliothécaire. Il ne choisira d'ailleurs pas vraiment, il suivra le mouvement. Celui d'abord de ficelle, dont les "tryp" bad ou non, sont décrits avec force précision et un vocabulaire fort riche (et parfois anachronique voire pompeux) pour nous emmener à travers leurs délires et même si cette description reste malgré tout, toute poétique, on n'en ressent pas moins les effets néfastes et destructeurs.
Alors, autant je me suis attaché au narrateur dont on ne connaitra finalement que le surnom de « Rouquin », autant « Ficelle » le casse-cou perturbateur m'a agacé un brin. Un chien dans un jeu de quilles qui vient gâcher le beau tableau tranquille, bucolique et romantique de l'île et qui entraine le narrateur dans ses égarements malsains qui les emmèneront aux portes du point de non-retour. Mais justement, cet agitateur arrive pile dans le paysage à un moment où la « romance » et la mièvrerie risquent de prendre le pas et de devenir ennuyeux. Il fait office de « détonateur » et de troisième temps dans la valse bien ordonnée qui s'opère jusqu'à présent. Il « casse le rythme » et apporte plusieurs inconnues à cette équation qui sans lui aurait été peut-être un peu trop plate et fade sans lui.
L'écriture si douce et poétique au tout début fait place à un tempo plus syncopé où se mêlent dialogues et récit sans distinction de forme et telle la marée, les flashbacks amènent la tension et le souvenir des galères puis succède le présent qui amène un peu de paix et de calme jusqu'à ce que finalement, les deux se mêlent et s'entremêlent, se déchirent, ne fassent plus qu'un et puis que tel le soleil après la tempête, le vent « mauvais » se retire et que le calme et la tranquillité revienne.
Ce livre est une divagation poétique et lyrique sur l'adolescence et ses émois mais elle n'est pas a proprement parlé une lecture pour ados. Certes elle parle de cet âge trouble et flottant où les ados perdus se posent mille et une questions, toutes plus saugrenues les unes que les autres mais elle n'est pas "fléchée" et destinée aux ados.
Tout au long des parties suivantes on sent monter une "tension" avec la méchante impression que "cela va mal se terminer", comme si un drame allait fatalement arriver. En cela les descriptions des "voyages sous acide" est terriblement dramatique et la montée en puissance de leurs intensités annoncent la catastrophe, inévitable....
Je ne suis pas en train de dire qu'il s'agit d'un thriller, loin de là, mais il y a une tension dramatique dans ce livre, palpable et bien transcrite.
Je note au passage que la construction des phrases est parfois assez étonnante, incluant des dialogues et omettant des virgules ce qui rend la lecture parfois malaisée voire un peu pénible. J'avoue que le choix du vocabulaire, les envolées lyriques du texte, la prose à visée poétique m'a parfois laissée sceptique et n'a pas eu toujours l'effet escompté. Pourtant cette écriture si particulière, rend la description des « voyages sous acide » tellement réelle car l'alignement des mots sans suite logique comme une litanie sans limites, puisque privé de ponctuation sème la confusion chez le lecteur ce qui l'emmène à avoir une impression de vertige qui transcrit l'état exact des protagonistes au moment de leurs délires. En cela la construction lexicale est intéressante et fait mouche à mon sens.
Globalement je trouve ce roman léger et rafraichissant malgré la pesanteur de certains sujets abordés ; c'est une expérience de lecture intéressante que je suis prête à renouveler avec plaisir avec cet auteur.
Plus d'avis sur mon blog: https://christinehoussin1.wixsite.com/bouquinista
Ma page Facebook: https://www.facebook.com/bouquinista/
La fin du mois d'août sonne la fin des vacances, alors pourquoi ne pas les prolonger avec Rouquin qui passe les siennes sur une île. Une île pour amorcer la rentrée en douceur, Îles flottantes de Jean-Luc Cattacin pour une rentrée littéraire, joli programme non ?
Rouquin passe ses vacances seul dans la maison familiale. Sur une idée presque originale de ses parents, Ficelle son copain de lycée, le rejoindra afin qu'il ne s'ennuie pas dans cette grande maison sur la dune. Pour une bouchée de pain, il a acheté une étrange tablette de bois sur laquelle sont gravés des signes. Voulant en comprendre la signification, il se rend à la bibliothèque, rencontre Elisabeth et découvre le rongo-rongo de l'île de Pâques. L'été s'annonçait bien, mais ça c'était avant. Avant l'arrivée de Ficelle. Avec lui, Rouquin découvrira les excès en tous genres. Ficelle est le genre de garçon qui change le cours de l'histoire.
Sans être le coup de cœur de la rentrée Îles flottantes reste néanmoins un livre qui marque. Il marque en raison de son écriture. De longues phrases s'enchaînent intégrant les dialogues entre les personnages. Aucun saut de ligne. Aucun tiret. Juste des mots au kilomètre agrémentés d'une douce poésie qui nous invite à la contemplation. Côté personnages, rien n'est révélé, pas même les prénoms de Rouquin et de Ficelle. Nous suivons la quête de Rouquin qui l'amènera à croiser le chemin d'Elisabeth, cette femme de savoir qu'il va finir par admirer pour son érudition du rongo-rongo et sur laquelle il va peu à peu fantasmer. Adolescent plutôt timide et sensible, Rouquin se laissera entraîner sur la mauvaise pente par Ficelle le rebelle. Avec lui, il découvrira l'alcool et les drogues en tous genres jusqu'au very bad trip qui annoncera pour Rouquin la perte d'un amour fantasmé et l'entrée dans le monde adulte.
Bien que le style de Jean-Luc Cattacin soit somme toute agréable à lire, l'usage par moment d'un vocabulaire particulièrement soutenu surprend, déroute. Par ailleurs, Îles flottantes pèche par son intrigue qui n'est, de mon point de vue, pas aboutie. En effet, les scènes s'enchaînent de manière un peu décousue à l'instar de ces adolescents livrés à eux-mêmes, vivant au jour le jour. Et puis soudain tout s'accélère. La fin de l'été annonce la fin d'un cycle, celui de l'adolescence. Îles flottantes s'achève sur l'ouverture d'un autre monde, celui des adultes dans lequel Rouquin va basculer.
https://the-fab-blog.blogspot.fr/2017/09/mon-avis-sur-iles-flottantes-de-jean.html
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !