Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Jean Harambat signe ici un troisième opus dans la veine anglo-saxonne.
Des personnages fantasques, des dialogues qui fusent, des anecdotes historiques, la recette est intacte.
Dans "la pièce manquante", nous partons sur les traces d'un manuscrit oublié de Shakespeare tiré de Don Quichotte.
À la manière d'une enquête au fort accent british, notre héroïne Miss Woffington et son fidèle Sancho, nous embarque dans une suite d'aventures rocambolesques où chacun et chacune cachent bien son jeu.
Le charme opère et la lecture se déguste comme un thé fumant accompagné de son assiette de cookies.
1744, le théâtre anglais a trouvé le moyen de faire venir le public: mettre des femmes sur scène. Pami elle, Peggy Woffington, qui rêve d'un vrai rôle de femme et pas seulement d'un "breech role", où elle joue, en pantalon, un rôle de mec.
Avec son fidèle majordome, Ignatius Sancho, elle se met en quête d'une pièce disparue: "L'histoire de Cardenio", écrite par Shakespeare sur la fin de sa vie à partir du roman de Cervantes, "Don Quichotte", pour y jouer le rôle de Dorotea, une paysanne déguisée en princesse...
Commence alors une fiction historique espiègle, basée sur des événements réels, finement racontée par Jean Harambat. Dans une langue riche, drôle, délicieuse, il nous emmène avec ses personnages prêts à tout pour mettre la main sur cette fameuse pièce manquante.
Comme le récit, le dessin de Harambat est précis et joueur, plein de vie, virevoltant, animé par des personnages emballants et servi par les belles couleurs de Jean-Jacques Rouger.
Encore une formidable lecture toute proche d'un nouveau coup de cœur ! Jean Harambat fait fort avec ce récit costumé jouissif qui a dû lui demander un sacré travail historique. Une excellente surprise !
Un album illustré érudit au talent remarquable à mettre entre toutes les mains !
En illustrant les chants du retour d’Ulysse à Ithaque, l’auteur, Jean Harambat, nous met en rapport avec la pensée homérique. Il y intercale des planches graphiques de commentaires actuels imagés soutenu tout au long en parallèle par la voix de JP Vernant, historien helléniste réputé, qui raconte de façon pédagogique l’histoire de l’Odyssée à son petit-fils avec qui il est en vacances à Belle-Ile-en Mer.
Premier dessin : « Lorsque Ulysse, en secret, aborde enfin son île, elle est plongée dans la brume. »
Après une absence forcée qui dura 20 ans, il ne reconnait rien. La déesse Athéna invisible lui parle et le rassure. Elle va le conseiller et l’aider par la ruse à reconquérir son palais envahi par les petits rois prétendants qui veulent marier Pénélope, l’épouse restée seule sans nouvelles pour s’approprier les biens d’Ulysse en évinçant le fils unique Télémaque.
Première planche intercalée :
• Othonas, le responsable de la bibliothèque d’Ithaque.
« Toute grande œuvre est soit une Iliade soit une Odyssée. »
Puis dans l’ordre entre chaque épisode des chants XIII à XXIV de l’Odyssée :
• Umberto PASOLINI, cinéaste visitant le British Museum, room 12b – Période mycénienne, cherchant à produire « The return » sur les derniers chants de l’Odyssée et se rappelant Kirk Douglas dans ‘Ulisse’ de Camerini en 1953.
« Comment Ulysse n’est-il pas reconnu si l’on écarte la magie d’Athéna ? »
« —‘ Les Dieux sont des moments de l’Homme’ a dit le philosophe Alain. »
• François HARTOG, historien
« (L’Odyssée) épopée de deuil, de la mémoire, de l’absence, elle tourne autour de la question du passé et de la possibilité de le dire. »
• Jean-Paul KAUFFMANN, écrivain, ex-otage détenu au Liban, grand amateur de vin.
« (Ulysse) L’homme-‘mémoire’ disparu. Ni un mort ni un vivant, sorti de l’espace des Hommes. Puis, le retour d’un héros. »
« Mon retour en France a été violent. Une sorte de surgissement des ténèbres en pleine lumière. Je n’étais pas frappé d’amnésie mais presque, comme Ulysse quand il est plongé dans les nuées, le jour du retour.»
« Mais on n’a jamais fini avec le retour. La boucle s’ouvre à nouveau comme un bateau qui fait eau. »
5 excellentes pages graphiques avec des paroles rapportées par JP. Kauffmann sur la captivité et le retour. Le souvenir du vin et de la littérature l’ont aidé à tenir debout parmi des ravisseurs brutaux et ironiquement vôtre, haïssant alcool et livres.
• Bruno MAZZALI, architecte qui a modelé en 3D le palais d’Ulysse.
« Schliemann, le rustaud archéologue est venu ici (Ithaque) 9 jours le temps d’affirmer ‘— Ici, c’est la porcherie d’Eumée ; Ici, c’est le champ de Laërte’. Il pensait même avoir découvert l’olivier du lit nuptial, le grand couillon ! »
« Dans l’Iliade et l’Odyssée coexistent des ‘réalités’ appartenant à des dates très différentes (…) On dit même que l’Odyssée renvoie plutôt au 8ème siècle avant JC.
Homère – ou ce qu’il y a derrière ce nom – a vécu près de 4 siècles après le monde qu’il prétend décrire : la Grèce mycénienne… l’âge de bronze… l’âge des héros… »
• Jacqueline de ROMILLY, helléniste.
« (Ulysse) Il pose comme d’autres héros grecs, le ‘sens de l’Humain’ »
« Il dialogue avec lui-même. Le monologue intérieur : James JOYCE en fera le cœur même de son roman ‘Ulysses’ mais c’est une figure de style inventée par Homère. La psychologie est née… »
• Androkinos, pharmacien à Ithaque dont l’oncle fut arrêté en 1960 sous le régime des colonels.
« On n’insiste pas assez sur le fait qu’Ulysse se bat contre l’aristocratie – les seigneurs prétendants – avec l’aide du ‘bas-peuple- Ulysse allié aux prolétaires. »
• Giacomo MANZU, sculpteur qui voulait sculpter le regard d’Ulysse parce qu’il pensait que dans ce regard il y avait l’humanité entière.
• Pierre MICHON, écrivain trouve le regard d’Ulysse dans les yeux du capitaine Haddock
« Un marin furieux mais casanier (…) l’outre pleine de bonté, de jactance, de démission et de bravoure malgré tout. »
• T.E. LAWRENCE (Lawrence d’Arabie), officier, espion, archéologue, écrivain, a traduit l’Odyssée.
Il a étudié l’arc qui sert d’épreuve au concours proposé par Pénélope pour gagner sa place auprès d’elle. Aucun prétendant n’arrive à l’armer. TE Lawrence en conclut que ce n’était pas un arc simple mais un arc ‘réflexe’, composite, très puissant fabriqué avec de la corne de chèvre sauvage, difficile à tendre pour les novices.
Son autre questionnement porte sur le positionnement des douze haches que la flèche doit traverser. Il en fait part dans une lettre à son éditeur datée du 25 février 1931.
« Personnellement, comme archéologue et comme archer, je préfère mon idée de deux rangées de six haches… »
(Cela restant encore un exploit d’y arriver…)
• Michael CODD, peintre qui illustra le livre ‘La guerre de Troie’ avec un Ulysse au regard noir impressionnant…
• CAVAFY Constantin, poète, a signé un long poème daté 1911, intitulé Ithaque.
Texte superbe que je vous laisse découvrir sur la richesse intérieure acquise par nos propres voyages, nos propres parcours. Les monstres de l’Odyssée ne les recèle-t-on pas en nous-mêmes « à moins que ton âme ne les dresse devant toi. » Parvenir à Ithaque qui nous a accordé ce beau voyage, est notre unique but. (c’est-à-dire la connaissance de soi).
• Julien BLANC, petit-fils de Jean-Pierre Vernant, nous annonce que la bibliothèque d’Ithaque a fini par fermer faute de budget.
Il revient sur toutes ces innombrables et vaines recherches quant à savoir où exactement était le palais d’Ulysse.
L’Ithaque d’Homère ? C’est un mythe.
« Quelle illusion de vouloir recréer tout cela, de vouloir réduire la poésie à la réalité (…) Elle transforme, déforme pour nous faire voir une vérité et une beauté supérieure. »
« Vous savez quel est le vrai lieu d’Ulysse, où est sa vraie place ? Dans une bibliothèque ! »
J’ai cette BD éditée chez Actes Sud BD, depuis 2014 alors qu’elle recevait nombre d’hommages et était saluée par un grand nombre.
Dans mon avis sur le site, j’avais juste noté qu'il s'agissait d'un must et une façon récréative de lire l'Odyssée. Bon je pense toujours que c'est un must mais j'étais loin du compte... Sans la lecture d’Homère, j’étais passée à côté de beaucoup de choses qu’elle contient.
Je viens là, de la savourer.
Le graphisme expressif est dynamique et correspond parfaitement aux textes. Ce mélange des chants avec l’actualité que l’œuvre suscite est une idée épatante. Au fil des pages, le parallèle du grand-père conférencier helléniste complétant l’histoire de l’Odyssée à son petit-fils donne un élan de modernité sympathique qui donne envie de lire Homère.
Bien sûr, je vous encourage à lire l’Iliade et l’Odyssée mais je le fais à bas bruit car il m’a fallu flirter près de mes 70 printemps pour personnellement enfin me décider à lever le rideau sur la vaste étendue aux lointains horizons de l’univers homérique…
Et voilà. Ça a créé un véritable enthousiasme en moi… Ça m’a nourri d’une joie. Il y a des bouquins comme ça… Vivifiants. Car Homère peut vous embarquer dans un puits sans fond et tentaculaire…
Jusque-là, je ne faisais que tourner autour d’Homère avec des BD, des extraits lus au fil de mes lectures par des auteurs qui en citent des extraits ou en font l’éloge, (voire s’adossent dessus pour écrire leur bouquin), des expos, des chansons, des poèmes, des articles, des émissions, des films…
LISEZ-LE !
Voici l’Aurore, fille de la nue, on aperçoit les roses de ses doigts…
Un album graphique bien dans la tendance actuelle : retour sur la jeunesse de l'auteur, histoires de temps qui passe ... cela ne raconte pas forcément grand chose, mais pourtant je ne me suis pas ennuyé une minute à la lecture de ce livre. C'est sur que cela passe d'autant mieux si on est amateur de rugby.
Car c'est le rugby qui sert de fil rouge à ce livre. Chaque chapitre démarre par une combinaison , prétexte à raconter une petite histoire qui à chaque fois nous fait voyager et rencontrer des personnages hauts en couleurs.
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