"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Anne a la soixantaine lorsqu'elle se retrouve seule dans une routine avec son mari, une routine qui les éloigne l'un de l'autre. Mais quand ce dernier adopte un comportement hostile et feint de l'ignorer, elle cherche à percer la carapace dans laquelle il s'est enfermé, entamant un long processus de questionnements... Mais qu'adviendra-t-il d'eux après la tourmente, et pourront-ils la dépasser ?
C'est un récit intime où s'invite l'érosion du couple et le poids des secrets. On suit Anne avec beaucoup de fébrilité et on ressent pour elle, au fil des pages et de ses émotions malmenées, une discrète mais néanmoins prégnante compassion.
Elle exprime à travers son histoire les rêves enfouis, l'investissement prolongé, la somme des sacrifices, l'immobilisme, la déception, les regrets. À travers Anne, l'auteur souligne ce qui, dans notre parcours, nous hante, pour nous ramener à l'essentiel.
L'écriture est grave, poignante, avec des constats aussi douloureux qu'amers, mais aussi une prise de conscience génératrice de profonds changements. Il est question de responsabilité, de culpabilité. On évoque les nœuds familiaux, les blessures, les non-dits qui tissent des histoires qui transpirent, et qui se transmettent sans vraiment nous appartenir. On y rencontre des personnages morcelés, des relations complexes, des faux-semblants. On y parle des liens parfois puissants que l'on crée en dehors du noyau familial, mais aussi de ce qui abîme et de ce qui reste.
C'est un roman finalement mature et captivant, d'une lucidité chirurgicale, qui en dit long sur nos parts d'ombre et sur ce que nous décidons d'en faire. J'en ressors encore cueillie et bouleversée...
Alors que Gavin Scott est hospitalisé après avoir échappé à une mort certaine, instigué par le Serial-Killer Weston Forrester, il croit bon de stimuler l'amnésie. Mais aussi désireux soit-il de détourner la police et les médias sur son implication dans cette affaire, son délit de fuite risque fort de déchaîner les passions...
Troisième et dernier volet pour cette série qui aura marqué au fer rouge nos personnages qui nous ont tenu en haleine.
Le malsain et la tension sont toujours de mise et l'auteur ne nous épargne pas ici, en distillant nos doutes et notre peur pour ne pas nous lâcher jusqu'à la dernière ligne.
L'écriture est concise, le rythme est pugnace. On retient notre souffle à chaque changement de direction, on est tour à tour inquiet et surpris. Il y a également une charge émotionnelle qui se détache du récit avec notamment le témoignage de Gavin. Jusqu'au bout, je me suis demandée où tout cela allait nous mener, et si l'issue n'allait pas me décevoir.
Sans trop en dévoiler, j'ai été heureuse de voir pointer l'espoir derrière la folie meurtrière, et même y voir poindre une once d'humanité.
7/10
Suite du roman noir "Ma bête" (lire dans l'ordre). Cela fait 8 ans que le fait divers du "Hangar de Newton" défraie les chroniques sans trop savoir quoi dire. Un avis de recherche mondial a été lancé. Beaucoup de questions que ce nouveau roman va solutionner. Le texte est court, il finit en apothéose "Ma bête". L'écriture et la lecture sont faciles.
Chronique complète : https://vie-quotidienne-de-flaure.blogspot.com/2020/06/Une-bete-a-tuer-Jean-Francois-REGNIER.html
Après l'affaire du "hangar de Newton", Duncan Smith est déterminé à faire rétablir la justice. Forrester et lui-même recherchés par toutes les polices du monde,vont livrer une traque urgente qui devrait bien les occuper...
On retrouve nos personnages quelques années plus tard qui ont dû changer d'identité. Leur chemin aurait pu ne plus jamais se croiser si le destin n'en avait pas décidé autrement.
Duncan, hanté par son enlèvement, ne peut que prendre les devants pour ne pas se laisser ronger par la peur. On aime les encouragements que son ami Bruce lui témoigne et le caractère volontaire et décidé de son fils Gavin, dont on fait ici plus ample connaissance.
Cette aventure est une union intime contre le sournois Forrester. La filature est fragile et dangereuse. Les actes de malveillance autour de cet homme caméléon, se multiplient. C'est le moment de régler des comptes, et ils sont nombreux. L'affaire est sous contrôle, même si elle n'est pas là où on l'attend. Si on revient sur le passé des protagonistes et leur personnalité, on va très vite dans l'action.
L'écriture est fluide, accessible, directe. On se laisse rapidement convaincre et emporter par l'adrénaline. La poursuite est entraînante, il y a du guet-apens, de la mise en scène et du retournement de situation. Le malaise est palpable et pourtant tout va très vite.
L'issue est attendue et inévitable pour ce récit éclair et pugnace !
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