Le monde est dur suite à la guerre. Né en 1950, j'avais besoin d'amour. La fée que je n'avais pas vue sur mon berceau m'a offert la poésie, les saisons, le voyage, le goût des autres. Elle m'a laissé m'égarer pour que ça serve, m'a gardé en vie, comme les chats dit-on. À 47 ans, compensant les dé...
Voir plus
Le monde est dur suite à la guerre. Né en 1950, j'avais besoin d'amour. La fée que je n'avais pas vue sur mon berceau m'a offert la poésie, les saisons, le voyage, le goût des autres. Elle m'a laissé m'égarer pour que ça serve, m'a gardé en vie, comme les chats dit-on. À 47 ans, compensant les déconvenues, je vivais heureux d'enseigner quand elle s'est pointée sans crier gare, pour un mot qui m'échappait : 47 fois j'ai tourné autour, 47 minutes ! Un mot juste, c'est du respect même si l'enfant ne le saisit qu'en gros. En privé itou. Avec mon père c'est ce que nous avons le mieux partagé. Loin des yeux, soit on défait, soit on retisse le lien, les résolutions, laissant les scories sortir, l'inspiration libre de venir. S'en est suivi, en 2008, un diptyque à quatre mains, juste pour nous. La fée gardait la braise sous la cendre. Là, devant la porte d'Il est Midi où je n'ai plus qu'à toquer, c'est elle qui me fait dire que le « JE » n'est pas haïssable. Elle chantonne « Il suffit de passer le pont... ».