"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le récit de Jean-François Bouchard est celui d'un homme connaissant bien l'Afrique qu'il a sillonnée pour le compte du Fonds Monétaire International et d'autres institutions. Sa grande force est de mettre à la portée du lecteur une histoire tragique et pas aisée à comprendre tant les intervenants sont divers et nombreux. Mais finalement, tous ont en commun, soit l'intérêt de leur pays soit leur propre intérêt et c'est ce qui les classe dans un camp ou un autre. L'ouvrage remonte au début du siècle précédent lorsque la Belgique prend à l'Allemagne le royaume du Ruanda-Urundi qu'elle avait colonisé à la toute fin du 19° siècle. A partir de 1931 et s'appuyant sur l'ethnologie, une science naissante, les Belges décident de classer les habitants du royaume : les Tutsis, plus grands aux trait plus fins, descendant du Nil et éleveurs, les Hutus plus trapus et peuple local et agriculteurs et les Twas descendants des Pygmées cueilleurs. "A l'image des Aryens en Europe, auto-proclamés race supérieure, car issus d'un peuple germanique du Nord qui se distinguait par sa haute stature, sans doute est-ce du fait de leur morphotype élancé que les Belges eurent la curieuse idée de favoriser les Tutsis au détriment des Hutus, créant en pratique un régime d'apartheid entre ces deux ethnies. Au demeurant, il était incontestablement aventureux de parler d'ethnies distinctes dans les années 1930, tant ces gens qu'on voulait distinguer en les nommant Tutsis et Hutus avaient toujours vécu en symbiose plus ou moins étroite, et en se mélangeant constamment." (p.23) Et voilà, l'homme blanc, fort de ses connaissances et de sa supériorité vient de semer les graines de la haine et de la violence qui ne s'arrêteront plus dans cette région jusqu'à encore maintenant, puisque si le Rwanda semble être apaisé -mais mené d'une façon très autoritaire par Paul Kagame, tutsi, mis en cause dans plusieurs morts suspectes dont celle du président rwandais Juvénal Habyarimana- le Burundi est toujours dans la tourmente notamment très récemment lorsque son président Pierre Nkurunziza a décidé de se présenter à un troisième mandat de président alors qu'ils sont limités à deux.
JF Bouchard parle de tous ceux qui ont essayé de réconcilier Tutsis et Hutus dans les deux pays, le prince louis Rwagasore, Melchior Ndadaye, ... et je vous passe tous les noms des autres, nombreux, qui ont tous finis assassinés. Son livre est passionnant, un peu long sur la fin, peut-être trop détaillé, mais je répète passionnant. Pour peu que vous soyez passés un peu à côté des terribles massacres de 1994 au Rwanda ou que les les ayez suivis mais sans vraiment comprendre pourquoi et comment ces deux ethnies si proches en étaient arrivées là, je vous en conseille très fortement la lecture, qui point par point explique la genèse de la haine et la montée de celle-ci au fond des esprits.
Voilà un livre qui complète ma lecture de Petit pays de Gaël Faye.
Si le roman m’avait fait découvrir le pays d’avant les massacres, ce livre-ci replace ce génocide dans son contexte historique, et nous assure que des hommes de bonne volonté ont tenté ce qu’ils ont pu pour sauver le pays de la haine et de la violence.
A travers ces pages, on sent que l’auteur est attaché à cette Afrique des Grands Lacs qui a l’air si magnifique. Une région riche, mais dont le développement c’est arrêté dans les années 60. L’auteur ne manque pas de rappeler que le Burundi est l’avant-dernier pays le plus pauvre du monde.
Une lecture éclairante sur un génocide qui s’est déroulé loin des yeux de l’Occident.
L’image que je retiendrai :
Celle du prince Louis Rwagasore, pas bon élève ni étudiant travailleur, mais qui fera tout pour que la guerre ne se déclare pas dans son pays.
http://alexmotamots.fr/?p=2341
Ayant un bac ES (même si ça commence à dater) et aimant l'histoire, ce livre m'a beaucoup intéressé. J'ai découvert un personnage que je ne connaissais pas (j'avais juste croisé son nom, dans d'autres livres, parmi les personnes jugées au procès de Nuremberg) et qui pourtant mériterait d'être connu, du moins en tant qu'économiste.
Dans cet ouvrage très complet, Jean-François Bouchard nous parle d'Hjalmar Schacht, de sa vie professionnelle et personnelle mais aussi de l'histoire plus générale de l'Allemagne durant la période de vie de cet homme. On y découvre un homme passionné par l'économie, prêt à prendre tous les risques pour sauver les situations économiques les plus critiques dans lesquelles l'Allemagne a pu être plongée pendant une bonne partie du XXème siècle.
Cet homme, Hjalmar Schacht, aux capacités intellectuelles supérieures, a su faire l'unanimité parmi ses pairs, et ce, à travers le monde entier. En effet, on découvre dans ce livre qu'il était très respecté par d'importantes personnalités américaines ou anglaises avec lesquelles il travaillera en début de carrière, mais aussi par des chefs de gouvernement de pays en développement (Egypte notamment) avec lesquels il travaillera en fin de carrière afin de les aider dans leur volonté d'indépendance vis-à-vis des deux grands blocs alors en place. C'est d'ailleurs cette reconnaissance de l'économiste qu'il était qui permettra son acquittement lors du procès de Nuremberg, car, même s'il n'a jamais été membre du parti nazi, c'est principalement grâce à lui et à son plan de sauvetage de l'économie allemande qu'Hitler a pu accéder au pouvoir.
Au niveau de la forme, j'ai été un peu gênée par les discours à la première personne imaginés par l'auteur et qui servent à démarrer les chapitres. En effet, au début je pensais que c'étaient de véritables paroles prononcées ou écrites par Schnacht, ce qui aurait été fort intéressant mais au final, je découvre que c'est une liberté prise par l'auteur et une invention de sa part que je trouve quelque peu dérangeante. Cependant, l'alternance entre ces "discours" et les parties explicatives donne du rythme à l'ouvrage. En dehors de ça, j'ai tout de même bien apprécié cette lecture qui m'a fait découvrir un grand économiste du XXème siècle.
En ce début d’année scolaire, si vous avez des lycéens qui travaillent sur la Seconde Guerre Mondiale, ce roman est pour eux. Extrêmement bien documenté, on découvre des personnages cruciaux dans le déroulement de la Guerre, leur personnalité et leurs petits travers.
Ainsi, Joseph Staline n’a jamais pris l’avion avant la fameuse Conférence de Téhéran et mourrait de peur à l’idée de monter dans un engin volant ; ce qui faisait bien rire Churchill à l’humour décapant (ses réparties m’ont fait bien rire). Seul Roosevelt apparait comme un personnage falot.
L’aspect roman d’espionnage m’a moins plu, mais uniquement parce que je ne suis pas une fan du genre. En revanche, j’ai apprécié le côté suspens du livre.
Basé sur des faits réels, ce thriller est à lire pour se coucher moins bête.
L’image que je retiendrai :
Celles de Staline et Hitler entrant dans des crises nerfs folles à propos d’un détail insignifiant.
http://alexmotamots.wordpress.com/2015/09/21/sauvez-adolf-hitler-jean-francois-bouchard
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