"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Anita Delgado et sa soeur Victoria sont nées à Malaga, une ville que leurs parents durent quitter pour tenter leur chance à Madrid, après la faillite de leur petit bistro (La Castana) Devenues danseuses de flamenco, Anita sera remarquée par le maharajah de Kapurthala, lui-même présent à Madrid pour assister au mariage du roi d’Espagne (Alphonse XVIII)
Tombé sous le charme de l’adolescente, le maharajah (sikh) Jagatjit Singh offrira des fortunes à ses parents (la jeune fille n’avait que dix-sept ans) et ces derniers ne sauront résister à l’appel de l’argent … Ce n’est qu’une fois sur le bateau – et à l’arrivée en Inde – qu’Anita réalisera pleinement ce que sera sa vie …
Première déception : se croyant devenue « reine » du petit état de Kapurthala, elle apprendra – aussi brutalement que tardivement – qu’elle est la cinquième épouse du maharajah ! Qui est déjà père de famille … Avec lui, Anita aura un fils unique (Ajit) et décidera de ne rien se laisser imposer …
Javier Moro nous conte l’histoire vraie (et peu banale !) de la danseuse espagnole, Anita Delgado (février 1890 – juillet 1962) et de ses – non moins banales – libertés de pensée et d’action – très en avance sur son temps … Libertés qui choquèrent, à l’époque, nombre de « bien pensants » … Un récit qui se déroule entre son mariage (en 1908) et son retour en Espagne en 1925. C’est bien documenté (avec photos) et se laisse lire sans déplaisir !
L’auteur est le neveu de l’écrivain (et philanthrope) Dominique Lapierre. Oncle avec qui il a d’ailleurs co-écrit « Il est minuit cinq à Bhopal ».
Misérable paysanne,Isabel Zendal est en route pour l'Amérique aux cotés de jeunes orphelins et deux médecins que tout oppose. Elle a été choisie pour diffuser le vaccin de la variole au sein de l'Empire Espagnol.Chargée de la plus noble mission Isabel s'apprête à accomplir l'une des grandes prouessesde l'histoire de l'Humanité.
Nous sommes fin 18° siècle,une histoire passionnante,dans laquelle j'ai beaucoup appris sur les solutions de cette époque pour contrer les ravages de la variole.Une très belle histoire d'amour aussi.
Le « Sari rose » raconte, au travers de l’histoire hors du commun de Sonia Maino – épouse de Rajiv Gandhi – celle de l’Inde et de la famille Nehru-Gandhi, en particulier celle d’Indira Gandhi.
Ces deux niveaux de lecture – à la fois roman et documentaire – font tout l’intérêt du récit : le lecteur suit la trajectoire incroyable de Sonia Gandhi, modeste italienne devenue l’une des plus puissantes femmes politiques indiennes, et découvre en même temps toute la diversité et la complexité de l’Inde, avec une histoire fortement influencée par la famille Nehru-Gandhi. Le personnage d’Indira Gandhi, fille de Jawaharlal Nehru et belle-mère de Sonia Maino est fascinant, malgré les controverses entourant sa politique.
Certains pourraient regretter une absence de vision critique de l’auteur par rapport à la famille Nehru-Gandhi et la politique qu’elle a menée en Inde. Ce que j’ai ressenti au fil des pages était plutôt l’amour immense de Javier Moro pour l’Inde, à la fois dans sa richesse culturelle, ses couleurs, et les zones d’ombre de son histoire et ses traditions.
Lorsque Sonia Maino rencontre le regard chaleureux de Rajiv dans un bar de Cambridge, elle est loin de se douter qu'elle vient de lier son destin à un homme, un nom, une famille, un pays. Le coup de foudre est immédiat et réciproque même si les amoureux n'ont rien en commun. La jeune italienne est issue d'une famille pauvre, lui est Rajiv Gandhi, le fils d'Indira Gandhi, le petit-fils de Jawaharlal Nehru, l'héritier de la famille la plus connue en Inde. Chez les Maino, on est loin de s'enorgueillir de cette prestigieuse lignée. Rajiv a beau être sympathique, il est surtout indien et s'il épousait leur fille, il l'emmènerait dans son lointain pays. Indira, par contre, tombe sous le charme de Sonia. Bien sûr, elle n'est pas indienne mais cela n'est pas préjudiciable pour Rajiv qui ne compte pas faire une carrière politique. L'héritier de la dynastie, c'est Sanjay, le fils cadet, le préféré d'Indira. Mais en intégrant la famille Nehru-Gandhi, Sonia entre malgré elle en politique. Indira est Premier ministre, la politique est sa raison d'être et régit la vie d'une famille héritière d'une longue tradition, qui a fondé le parti du Congrès et a contribué à l'indépendance de l'Inde. Sonia tente cependant de mener une vie normale en s'occupant de la maison, de son mari, de sa belle-mère, puis plus tard de ses deux enfants. Si elle aime son pays d'adoption, elle déteste par contre la pression provoquée par la renommée et la puissance de sa nouvelle famille et se tient éloignée des manœuvres politiques. Pourtant, sa réserve naturelle va être malmenée par les tragédies successives que subissent les Gandhi. Sanjay meurt dans un accident d'avion, Rajiv prend sa place auprès de sa mère et quand celle-ci tombe sous les balles de son garde du corps sikh, il est appelé à répondre à son destin. Il devient Premier ministre à son tour et Sonia vit dans l'angoisse permanente de le perdre lui aussi...
Le destin hors normes d'une paysanne italienne devenue la femme la plus puissante d'Inde et à travers elle, l'histoire de cet immense pays et de la famille Nehru-Gandhi, de la lutte pour l'indépendance jusqu'au XXIè siècle.
Ni documentaire, ni véritable roman, ce Sari rose (en référence au sari tissé en prison par Nehru pour sa fille Indira) nous en apprend beaucoup sur l'Inde, la plus grande démocratie du monde, faite de contradictions et de paradoxes, constituée d'une multitude de communautés ethniques et religieuses, où les plus riches côtoient la plus grande misère. C'est aussi une mine d'informations sur les Gandhi, surtout Indira, véritable animal politique qui a voué sa vie à son pays et à la pratique du pouvoir, fidèle en cela à la prédiction paternelle qui savait que son nom serait difficile à porter et serait synonyme de sacrifice à la patrie. Le règne d'Indira, long et tumultueux, sera traversé par des heurts inter-communautés, des guerres, des famines, des drames aussi bien nationaux que familiaux, mais aussi de lourds efforts pour hisser le pays au rang de puissance mondiale qui compte. Un personnage ambigu, proche de son peuple mais hostile à la contradiction, partisane de la manière forte, aveugle et sourde aux exactions commises par son fils Sanjay, initiateur, entre autres, de l'état d'urgence, d'une certaine dérive dictatoriale et d'une vaste campagne de stérilisation des hommes aussi violente qu'impopulaire.
Malheureusement pour la vérité historique, Javier Moro regarde tout ce beau monde avec les yeux de l'amour. Pour le peuple indien, Indira était une déesse, pour Moro, aussi ! Il a laissé son objectivité et son esprit critique au vestiaire pour composer un panégyrique de cette famille, dépourvu de nuances. Dirigeants hors pair, entièrement voués à leur peuple, dépourvus de toute ambition personnelle, l'esprit de sacrifice chevillé au corps...quand leurs opposants ne pensent qu'à s'enrichir, à manipuler, à fomenter des complots sans se soucier jamais du bien-être des indiens. Une vision un peu légère et manichéenne d'une famille beaucoup plus complexe qui a pourtant cumulé les erreurs. Pour Moro, elles sont minimes, fruits parfois d'une trop grande naïveté et non d'une mauvaise compréhension de la situation. Sonia apparaît comme un ange tombée du ciel, préoccupée uniquement par le bonheur de sa trop célèbre famille, fée du logis, cordon bleu, discrète, timide, polie et respectueuse. Une sainte ! Même Sanjay sort épargné de ce concerto en louanges majeures. Par contre, son épouse, l'ambitieuse, obstinée, condescendante, inutile et stupide Maneka qui s'est opposée à sa belle-famille est parée de tous ces défauts et de bien d'autres, à se demander comment elle a pu être ministre dans différents gouvernements du parti d'opposition...
En bref, si Le sari rose se lit sans déplaisir, il pêche par manque d'objectivité et doit avant tout être considéré comme une biographie romancé et non une source d'informations infaillibles.
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