"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Pour moi qui ne suis pas fan de romans policiers, Viper’s dream de Jake Lamar est une agréable surprise.
Clyde Morton est un jeune noir américain qui, dans les années 30 quitte son Alabama natal, pour devenir jazzman à New York. Il découvrira très rapidement qu’il n’a aucun talent pour la musique mais au gré des rencontres il deviendra un homme de main redoutable et un dealer de marijuana redouté.
J’ai beaucoup aimé l’atmosphère des clubs de jazz new yorkais des années 30 à 60, la dépiction de Harlem et de l’emprise des drogues sur les musiciens. Le style est simple, sobre et nous plonge directement dans l’univers fascinant de Viper. Une belle découverte.
Clyde Morton quitte le Sud des Etats-Unis où il est né pour courir après son rêve de
devenir musicien de jazz. Mais dans le New York des années 1930, personne ne
l’attend et il semblerait qu’il n’ait pas tant de talent que ça... Un parrain de la mafia le
recrute et c’est finalement les échelons de la délinquance qu’il commence à gravir. Il
finit par vendre de la marijuana mais se refuse à tomber dans le trafic d’héroïne, la
« vipère » new-yorkaise.
Jake Lamar nous conte ici, d’une plume ciselée, l’ascension de Clyde, émaillée de
règlements de compte sanglants mais aussi son coup de foudre pour une chanteuse
créole. Tout lui réussit pendant un quart de siècle jusqu'à son retour à l'improviste
dans son ancien appartement new-yorkais un soir de novembre 1961 où l’intrigue
prend une toute autre tournure...
Si ce roman réunit tous les ingrédients classiques du polar américain – drogue, sexe
et jazz – il est également un récit d’apprentissage avec un héros qui évolue sans
cesse.
J’ai été véritablement emportée par le style fluide de Jake Lamar et j’ai trouvé les
dialogues très crédibles avec une certaine dose d’humour. Enfin, le coup de théâtre
final m’a bluffée.
Ce polar m’a séduite, notamment par sa capacité à rendre si bien le décor et
l’atmosphère de Harlem dans les années 1930. Un coup de cœur.
Gros plaisir de lecture. Il n’y a pas eu de phase d’apprivoisement avec ce roman noir. Je me suis sentie immédiatement confortablement installée.
Quand Clyde Morton quitte son Alabama natal pour débarquer à Harlem, il est persuadé de devenir un futur grand trompettiste.
Du haut de ses 19 ans, il rêve de jazz, de succès. Sauf que Clyde Morton n’a aucun talent.
Son destin est ailleurs, à côté de la scène, dans la fumée de la marijuana.
En quelques années il devient Viper, le dealer le plus influent et le plus respecté, d’Harlem jusqu’à la 52ème rue.
Mais ce baron de la drogue a des convictions et il est bien décidé à ne jamais tremper dans le commerce d’héroïne.
Alors que les ravages de la poudre blanche commencent à se faire sentir dans le milieu du jazz en pleine mutation, Viper résiste.
Du succès, un certain sens de l’éthique, rien ne semble vraiment pouvoir l’arrêter. Seul son amour inconditionnel pour la sublime Yolanda pourrait le faire chuter.
Des années 30 aux années 60, on suit le parcours de Clyde « Viper » Morton. Dans son sillage on croise la célèbre baronne Pannonica de Koenigswater, fille de Charles Rothschild, et tous les grands noms du jazz : Miles Davis, Thelonius Monk, Dizzy Gillespie, Duke Ellington, Charlie Parker…. Suivre les aventures de Clyde c’est assister à l’évolution du jazz tout autant qu’à la transformation d’un quartier.
Jazz, amour, drogues, flics et truands. On se croirait dans un film, on visualise les décors, les costumes, on entend la BO.
Avec son personnage principal mélancolique très attachant, ce roman est parfait pour tous ceux qui aiment les histoires sombres, pour tous ceux qui aiment le jazz, pour tous ceux qui aiment New York.
En ce qui me concerne, j’ai maintenant très envie de lire « Les Musiciens de jazz et leurs trois vœux » de Pannonica de Koenigswarter.
Traduit par Catherine Richard
L’histoire commence comme un conte « Quels sont tes trois vœux les plus chers ? ». Nous sommes en novembre 1961, et Clyde Morton y réfléchira tout le long de l’histoire sombre qui va se déployer. C’est aussi et surtout une ambiance, très bien décrite par Jake Lamar : l’Amérique du jazz des années 1940 jusqu’à l’arrivée du Rock à la fin des années 1950. Musique, fumette, ségrégation, c’est l’Amérique de Charlie Parker, Duke Ellington, et même d’un Robert Mitchum qui apparaît à un moment.
J’ai plongé avec curiosité dans cet univers où noirs et blancs se côtoient surtout pour marquer les différences. Clyde Morton c’est Viper, la vipère, rapport au petit bruit que fait sa bouche lorsqu’il tire ses bouffées de Marie Warner, ou marijuana. Ses rêves de trompettiste de jazz seront bien vite relégués à l’arrière salle, mais reviendront en leitmotiv tout le long du livre. Il sera happé par un riche blanc, Mr O, qui en fera son homme de main et dealer.
J’aime bien le style, les petites phrases en leitmotiv « Là je parle de novembre 1961. » Jake Lamar donne le ton, il m’a embarquée dès les premières pages dans cet univers glauque et violent du trafic de stupéfiants. Cependant, Clyde Morton, malgré son sang-froid et ce qu’il est devenu, a des principes, il ne touchera ni ne dealera de l’héroïne.
Je sors enrichie de cette lecture, qui, grâce à la magie des mots et à la présence de légendes du jazz, facilite l’immersion sensorielle, et m’a permis de connaître (je l’ignorais) les destins tragiques des grands du jazz tels que Charlie Parker, Duke Ellington et d’autres. Je ne connaissais pas Jake Lamar, qui a, semble-t- il, déjà reçus plusieurs prix.
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