"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Eh bien, ça fait quelque chose de refermer ce livre, un témoignage direct d'une femme incroyable, atteinte de la maladie d'Alzheimer.
Ca me touche certainement encore plus, car je repense à mon grand-père, il peignait lui aussi. Lui aussi, avait une curiosité insatiable, une culture phénoménale... et pourtant, son cerveau si actif n'a pas tenu le choc bien longtemps : il a été touché à 40 ans... bientôt mon âge... Je ne l'ai jamais connu sans cette fichue maladie.
C'est donc un beau témoignage, que nous offre Eveleen Valadon. Et quel courage ! Il en faut pour en parler, pour se dévoiler ainsi. Mais sans ça il est vrai que c'est difficile de comprendre ce que ressentent les personnes ayant cette pathologie.
Il y a eu un passage sur sa vie, ses souvenirs, qui m'a un peu dérangée. Je me suis dit : "Oui cette dame a eu une vie incroyable, a connu des gens inaccessibles à mes yeux. C'est bien loin de la réalité de beaucoup de malades." Mais finalement, ce sont ses souvenirs. Ces souvenirs étaient certainement un réconfort. Et tout n'était pas rose non plus, mais quelle dame incroyable !
C'est une journaliste écrivaine qui a retranscrit la parole de Mme Valadon, et je ne crois pas qu'elle y ait apporté de modifications. Ca semble sortir directement de la bouche de son interlocutrice.
Après chaque chapitre de témoignage, Jacqueline Remy, la journaliste, nous donne des données supplémentaires, par exemple sur la façon dont se sont déroulés les entretiens.
En postface, une neurologue et gériatre nous éclaire d'une autre façon sur la maladie d'Alzheimer. J'ai trouvé cela vraiment très intéressant.
C'est un ouvrage très réussi, auquel je ne pouvais mettre que le maximum d'étoiles. Qui suis-je pour juger la pertinence d'un témoignage ?
Pour finir, chaque personne est différente, même avec un même handicap, une même pathologie, il ne faut surtout pas l'oublier, et prendre le temps d'écouter. Ceci est un témoignage, mais en aucun cas la vérité absolue. Respectons les personnes. Ne les infantilisons pas. Ne les définissons pas par leur maladie ou leur handicap, mais bien par leur singularité.
J’ai beaucoup aimé ce livre.
Je lui ai trouvé un aspect doublement intéressant : ce n’est pas seulement un roman policier, mais aussi un thriller psychologique.
Les personnages sont attachants, complexes mais tellement réels. Ils sont proches de nos vies, avec leurs problèmes, leurs angoisses, des malheurs, des jalousies, tellement humains que chacun s’y retrouve.
Le journaliste tout d’abord, sa vie, ses habitudes, son caractère, l’insouciance et l’innocence de chacun, et comment par ses propres actes un individu peut être acteur passif du malheur des autres, et donc indirectement cause de son propre malheur.
Sa jeune consœur stagiaire, avec son côté impulsif mais juste, fidèle à ses convictions, à ses amitiés, menacée par ses propres troubles personnels, son enfance et les malheurs (ici l’inceste sur une enfant mineure) si graves mais montrés avec justesse et sans complaisance. Ces problèmes de l’enfance qui déterminent souvent le sens ou les comportements d’une vie.
L’infirmière enfin ou comment un événement peut transformer une vie, comment une opportunité peut mener à une vengeance pas forcément voulue, pas forcément planifiée, mais qui tombe à point. Elle a pourtant ce côté humain qui fait qu’elle ne veut pas aller trop loin dans son acte de vengeance, ne pas faire trop de mal, mais en faire cependant assez. Dualité de sentiments chez un être pas foncièrement méchant, mais qui a souffert et souhaite pouvoir faire le mal, pour se décharger en partie de cette souffrance, car on a souvent l’impression de souffrir moins si cette peine est partagée, si les autres souffrent aussi, à moins que ce soit un besoin d’être compris, et faire partager ses propres souffrances.
Menée en parallèle, l’intrigue policière est bien conduite, le lecteur se pose des questions et la solution n’est pas forcément évidente, la complexité des personnages ajoute à l’intrigue.
Pas de temps morts dans cette histoire, les évènements s’enchaînent tambour-battant.
Hervé, journaliste, est accusé de viol. Seuls, un collègue, la stagiaire et un ami flic sont sûrs de son innocence.
Le suspens nous tient en haleine du début à la fin.
Seules les dernières pages tombent un peu dans le mélo, mais c’est dans l’ensemble un bon thriller psychologique.
Ce roman policier nous entraîne à Tours, et nous dresse une série de portraits plus ou moins atypiques. Très agréable à lire, l'intrigue repose beaucoup sur l'enquête d'Hervé qui veut prouver son innocence. Mais l'auteur ne néglige pas le facteur humain, en prenant en compte tous les inconvénients d'une telle accusation. Beaucoup de suspense tout au long du livre, avec un dénouement parfait. Un livre à découvrir satisfaction garantie.
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