Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
https://zazymut.over-blog.com/2024/10/ivan-vladislavic-la-lecture.html
« Elle lisait d’une voix doucement monocorde qui se faufilait dans l’esprit ouvert du public comme du sable s’échappait d’un poing fermé. »
Maryam Akello a écrit un livre sur son passé plus que douloureux. Avec sa sœur, Elle a été enlevée en Angola par l’Armée du Seigneur, mise en esclavage, a survécu à l’horreur. Traduit en allemand, elle le présente devant un parterre de lettrés spécialistes, amateurs de littérature africaine. Elle lit des extraits de son livre dans sa langue natale, l’acholi. Sur un ton monocorde où ne passe aucune émotion « Une lecture de machine à coudre, un rythme précis, régulier tout au long de la ligne, cousant une imagination à une autre. », c’est ce que préfère Sheldon un auteur gravement handicapé, afin de pouvoir y apposer ses propres émotions.
Le public semble suspendu à ses lèvres, mais, quelques fois, l’esprit s’évade et Ivan Vladislavic le décrit avec une pointe d’humour et de subtilité très agréable.
Il ne doit pas être aisé de suivre une lecture dans une langue inconnue « Portée par le ton cotonneux d’Akello, la professeure Steffi Ziegler ressassait ces constations »
Tout ceci est très consensuel, un peu formaté.C’est au tour du traducteur qui, en allemand, reprend exactement les mêmes chapitres. Il ne peut s’empêcher de s’approprier le texte et de montrer son émotion, jusqu’aux larmes,ce qui laisse perplexes, voire interloqués l’autrice et les auditeurs.
J’ai aimé cette différence entre la lecture monocorde, sans émotion apparente de Myriam et l’appropriation des émotions du traducteur. Est-ce parce que Myriam est quelque part morte au monde et que le traducteur, après un page-à-page pour traduire au plus près les mots de Myriam intègre l’entièreté du livre et, ainsi sa monstruosité ?
L’auteur explique le difficile travail du traducteur « C’était le problème avec la traduction : il y avait toujours une autre possibilité. Cela rendait les suggestions doublement difficile ».
Ivan Vladislavic met en contrepoint l’apparente placidité des auditeurs écoutant Myriam et leur incompréhension des émotions du traducteur alors qu’ils écoutent le texte en allemand.
Un petit texte d’une cinquantaine de pages, où tout est dit… Excellent
Impression à la page 100 :
Déroutée par cette fascination pour Mohamed ALI mais je m’accroche car au-delà de cela, il y a du potentiel. C’est une autre vision de l’Afrique du Sud que celle qui m’a été donnée par les ouvrages d’André BRINK.
Distance est-il un ouvrage autobiographique ? Si tel n’est pas le cas, alors Ivan VLADISLAVIC, possède un sacré talent d’écrivain. Il réussit à nous emmener dans ses souvenirs d’enfance, celle de sa fratrie, la vie de sa famille blanche de la classe moyenne sud-africaine dans les années 1960-1970 avant les évènements de SOWETO en 1976.
Ivan VLADISLAVIC a écrit un roman à deux voies : celles de deux frères, Joe, écrivain et frère cadet de Branko, monteur de films.
Joe adulte, écrivain reconnu souhaite que Branko participe à son nouveau projet de livre qui lui tient particulièrement à cœur. Il souhaite écrire sur Cassius CLAY alias Mohamed ALI, héros boxeur noir qui l’a passionné et le fascine encore au point qu’il n’arrive pas à trouver la distance pour lui permettre d’écrire son livre.
Les deux frères se découvrent sous de nouveaux jours. Enfant, nous nous construisons et ne prêtons que peu d’attention à nos frères et sœurs. Nous les classons dans telle ou telle catégorie, nous nous aimons en même temps que nous pouvons nous détester. Nous ne savons que peu mesurer ce qui nous lient.
Ivan VLADISLAVIC évoque la distance prise entre l’enfance et la vie d’adulte, celle qui nous permet de nous découvrir d’autres facettes les uns et les autres. Nous nous éloignons du cocon familial en devenant adulte. La distance que nous mettons avec la famille, cette absence, nous permet d’identifier « nos manques » et nous commençons alors à reconnaître la place de chaque membre de la famille et son importance.
Distance c’est aussi une chronique de l’Afrique du Sud avant 1976 et de celle d’après. Distance, c’est la question de la distance sociale entre noirs et blancs et la légitimité pour un blanc de s’approprier le vécu d’un héros noir et vice-et-versa pour le rendre immortel.
J’ai aimé lire Distance même si je n’ai que peu ou pour être exacte pas d’affinité pour la boxe.
« Distance » nous fait suivre deux frères, Branko et Joe vivant de nos jours en Afrique du Sud. Branko travaille pour la télévision et a en quelque sorte coupé les ponts avec son petit frère. Celui-ci, écrivain, entreprend la rédaction d’un livre entrecroisant les souvenirs de son enfance et les combats du boxeur Mohammed Ali, dont il était un admirateur dans sa jeunesse, allant même jusqu’à collectionner tous les articles de journaux qui lui étaient consacrés. Ce projet ne va pas laisser les deux frères et leurs relations distendues indemnes.
L'idée d’associer l’histoire et le sport apparait très originale. L’histoire personnelle des deux narrateurs, et par extension celle de l’Afrique du Sud qui alterne des années 1970 à nos jours transparait en filigrane de la carrière de Mohammed Ali comme si celui-ci constituait le prisme permettant de les appréhender dans toutes leurs dimensions. La construction de roman alternant la narration des deux frères est déroutante car elle semble échapper à toute logique d’ensemble. Cependant, elle trouve sa signification, sa cohérence dans son incohérence si l’on peut dire, dans le cœur même de l’intrigue. Au travers de cette construction c’est la relation entre les deux frères qui transparait et s’affine tout au long du roman. Entre rivalité et solidarité, passé commun et distance, différences de caractère, de parcours et persistance d’un lien familial, la rédaction de l’ouvrage de Joe va être l’occasion pour les deux frères de réexaminer leur passé commun et de renouer ce lien qui les unit. Ce lien qui s’avèrera au final plus fort que la mort…
Un livre touchant qui nous fait découvrir l’histoire de l’Afrique du Sud par un biais très original et qui décrit avec beaucoup de finesse les relations et les liens qui peuvent exister entre frères.
Mon avis de la page 100:
La narration alterne entre les points de vue de deux frères, élevés dans l'Afrique du Sud des années 70. Leurs souvenirs d'enfance donnent une idée de l'ambiance et du mode de vie de l'époque.
Le plus jeune de la fratrie est obsédé par Cassius Clay (Mohamed Ali), ce qui permet en parallèle de rappeler qui était cet illustre personnage.
C'est assez plaisant à lire jusque là! Hâte de savoir où va nous mener l'auteur...
Avis final: La narration alterne entre les points de vue de deux frères, élevés dans l'Afrique du Sud des années 70. A travers leurs témoignages et leurs souvenirs, on découvre deux versions de cette époque et de ses évènements.
Branko semble se souvenir d’une multitude de moments d’adolescence aux côtés de sa famille, il raconte ses copains, ses amours, ses parents, son frère. Toutes ces histoires d'enfance donnent une idée de l'ambiance et du mode de vie de cette période.
Joe, lui, est beaucoup plus monomaniaque. En effet, le plus jeune de la fratrie voue une obsession sans borne à Cassius Clay, l’homme qui est devenu le grand Mohamed Ali. Lorsque celui-ci décide de parler de son idole, il utilise un style journalistique. Il décrit avec détails ses voyages, ses coups d’éclat et surtout ses combats.
J’ai trouvé cette histoire à tiroirs intéressante parce qu’elle permet de rappeler qui était cet illustre personnage. Elle met surtout le doigt sur l’impact extra sportif et sur le message porté par le champion. Plus qu’un homme physiquement fort, il apparaît comme un homme de conviction, prêt à toutes les provocations, pour marquer les esprits.
Le livre est agréable à lire mais malheureusement à la longue, il devient rébarbatif. Je peux même dire que je me suis vraiment ennuyé dans la deuxième moitié de l’aventure. La partie sur la vie quotidienne n’a rien de vraiment passionnant (attractif est un anglicisme) et n’est finalement qu’une succession de scènes sans importance, dont je n’ai pas vraiment compris la pertinence. La partie sur la boxe est en revanche passionnante. J’ai appris beaucoup de choses sur le destin de Cassius Clay et sur ce qu’il a représenté dans l’Histoire de l’homme noir. Mais malheureusement, le côté factuel et conventionnel du récit a lui aussi, mis à mal ma patience. En conclusion, c’est une biographie de Mohamed Ali, qui perd en efficacité par son angle de narration. Dommage !
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