"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Jje me suis empressée de commencer la lecture de ce livre dont j'ai entendu tant de bien et de Isla Morley, écrivaine sud-africaine mais traduction effectuée de l'américain.
J'ai remarqué : « Inspiré par une histoire vraie qui a bouleversé l'Amérique. » Autant dire que cela m'a intéressée. le livre est plutôt épais et a bien de quoi être passionnant car je l'ai lu assez rapidement (il me semble), surtout que j'ai vu que d'autres lecteurs l'avaient déjà chroniqué.
Ce que j'ai d'abord remarqué, c'est que c'est surtout une histoire d'amour. On trouve deux jeunes gens, des reporters-photographes, Clay Havens et Ulys Massey et l'histoire débute en 1937, dans un coin reculé des Appalaches (Kentucky), cela dans le cadre du New Deal.
Ils se rendent compte que des personnes vivent complètement isolées, dans « Le Vallon des lucioles » car ils ont été rejetés par la population. Pourquoi ? Parce qu'ils ont la particularité d'avoir la peau bleue, oui, toute bleue. C'est en suivant la jeune Jubilee Buford qu'ils font cette découverte. Ils n'ont pas une « peur bleue » mais sont stupéfaits.
Ils entendent parler (sans comprendre d'abord le sens) de « la chasse aux ratons bleus. » Puis, tout s'explique : « Les ratons bleus, ça désigne des gens mais pas des Noirs je crois, et d'après ce que j'ai compris le fils du maire leur cherche des noises. » (p.52)
On assiste à des retours en arrière, surtout avec Havens et l'un dans l'autre, on obtient une belle histoire d'amitié, d'amour, hélas de racisme sur la « différence » : pour certains (la majorité), seuls les Blancs ont le droit d'exister !!!!
Une très belle lecture émouvante que j'ai grandement appréciée en la découvrant.
Dernier éloge relevé sur la quatrième de couverture : « Inspiré par un fait réel, ce roman est une bouleversante histoire d'amour et un hymne à la différence. »
Clay Havens, photographe et Ulys Massey, journaliste sont envoyés dans un village perdu des Appalaches pour réaliser un reportage représentatif d’une région défavorisée et pauvre. Les « Buford », une famille vivant à l’écart du village « Chance » retient leur attention pour une particularité qu’ils vont découvrir. Bien accueillis, ils s’installeraient presque là en faisant durer leur reportage et Havens en pince pour Jubilee une fille de la famille. Une première moitié un peu longue du roman décrit cette période d’observation et d’interrogation quant au bien fondé de mettre en lumière et risquer de détruire une intimité ou de soutenir une cause d’opprimés en la révélant. Les atermoiements d’Havens avec les photos de Jubilee en sont une illustration. Une deuxième partie, un peu plus dynamique rend la lecture plus agréable, mais la qualité de l’histoire, sorte de conte moderne n’empêche pas une lourdeur globale du texte.
C'est une histoire à la fois étonnante, car cette famille dont certains membres avaient la peau bleue a réellement existé et bouleversante, car leur différence les a ostracisée, obligée à vivre entre eux à l'extérieur du village. J'ai dévoré les parties sur leur histoire, leur façon de vivre, la révolte qui couve chez Levy le frère, les violences et les humiliations qu'ils ont subi, le mélange entre espoir et résignation, le dilemme entre secret et révélation, la maladie, bref tous ce qui touchait à leur condition, à leur différence. C'était vraiment très intéressant. Mon seul bémol (et c'est un petit bémol) est qu'à un moment l'histoire d'amour a pris un peu trop de place et m'a semblé un peu trop "gnangnan" (je ne suis pas une grand sentimentale lol) alors que le livre, à mon sens n'en avait pas besoin pour être touchant.
Bref un très bon roman à la fois dur et émouvant, qui prend d'autant plus de poids qu'il est inspiré de l'histoire vraie de la famille Fugate.
Autant commencer par le plus important : ce roman est un coup de cœur. Le deuxième de l'année 2021 (ça débute fort).
Pourtant cinquante ou soixante pages avant la fin, j'ai douté. Puis, dans les dernières pages, j'ai eu les larmes aux yeux et j'ai su alors que c'était un coup de cœur.
Permettez-moi une comparaison. Tout le long du fil de ma lecture, je n'ai pu m'empêcher de penser à mon énorme coup de cœur de 2020, Là où chantent les écrevisses, persuadée dès les premières pages que Le vallon des lucioles allait me porter aussi loin dans l'émotion que l'autre roman. Et je crois sincèrement que je penserai encore à Jubilee, l'héroïne du Vallon, comme je pense encore si souvent à Kya, la petite sauvageonne des marais.
Comme bien des écrivains, Isla Morley est partie d'un fait divers pour dérouler sa trame. En 1937, en plein New Deal, l'administration Roosevelt, par le biais du FSA (Farm Security Administration), envoie deux journalistes dans un coin reculé des Appalaches pour réaliser un reportage sur la vie de ses habitants. Très rapidement, Ulys Massey, journaliste, et Clay Havens, photographe, entendent parler de « ratons bleus » (c'est peut-être ici le seul souci de traduction ou de vocabulaire, ce mot étant très laid, que j'ai rencontré lors de ma lecture) et veulent en savoir davantage. Ils découvriront rapidement que vit dans le dit vallon des lucioles, reclus et quasiment exclus de la communauté, une famille dont certains membres ont la peau littéralement bleue (il s'agit bien évidemment d'un problème de santé – la méthémoglobinémie – facilement identifiable avec nos yeux du 21ème siècle, mais la science n'était pas aussi avancée en 1937). Ils sont donc ostracisés, les plus folles rumeurs courent à leur sujet, notamment qu'ils portent malheur ou sont capables de provoquer la mort ou de jeter des sorts car, comme souvent, toujours, on craint ce qui est différent. Cette différence, pourtant, n'empêchera pas Clay Havens de tomber amoureux de Jubilee, cette jeune femme de 23 ans à la peau bleue. Mais le monde dans lequel ils vivent est-il prêt à accepter leur amour ?
Si ce roman fait avant tout la part belle à l'histoire d'amour entre Clay et Jubilee, je trouve quand même que le fond historique dans lequel il s'inscrit est bien exploité. C'est simple, je m'y voyais, et je sais que, chez moi, c'est très bon signe quand je parviens à imaginer les décors, la nature, les visages des personnages ; quand j'arrive à sentir les odeurs et, surtout, à ressentir des émotions. Et là, j'ai été servie, étant entrée en empathie totale avec Jubilee et les siens. C'est un roman que je verrai très bien adapté au cinéma ou à la télévision.
Le rythme du roman ne m'a pas gênée même s'il est vrai que la première partie prend son temps pour s'installer et peut donc paraître plate et même parfois ennuyeuse. Mais rassurez-vous, le rythme s'accélère dans la seconde moitié et là je vous défie de pouvoir poser le roman. Pour ma part, j'ai adoré la narration de bout en bout, même le côté très lent de la première partie ne m'a pas dérangée, au contraire, j'ai aimé tourner les pages selon ce tempo afin de m'immerger totalement et complètement dans l'histoire.
En résumé, un roman que j'ai aimé, que j'ai ressenti au plus profond de moi, qui a su aussi parler à la femme au cœur tendre que je peux être. Un roman que j'ai trouvé poignant, mais jamais mièvre, dur aussi à certains moments, mais jamais gratuitement. Bref, vous l'aurez deviné, un roman qui restera à coup sûr l'une de mes plus belles et inoubliables lectures de cette année.
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