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« Passer l’été », le solstice endormi, l’étreinte de l’été encore.
Litanie-feu, les brûlures dans l’heure pleine.
Le soleil n’a pas dit son dernier mot.
Le réchauffement climatique, miroir plombant le vivant.
Les couleurs truquées dans la nonchalance du jour.
Irène Gayraud accroche ses poèmes ardents et embrasés.
Soupirs et retenues, économiser les gestuelles.
La canicule, flux furieux et accablant.
« Voilà quatre-vingts jours que nous sommes sans pluie comme des nourrissons sans lait. »
« On nous dit qu’il faut économiser l’eau
récupérer chaque goutte.
Les gosses entendent tout ça
Ils écoutent les conversations
Ils nous voient avec les cuves
les bassines.
Par peur de la sécheresse
ils n’osent plus pleurer. »
Passer l’été, entre les mirages d’une pluie qui crée.
La mission impossible de bouger les aiguilles, pour tout changer.
Les sidérations de l’été qui dévorent les quiétudes.
Irène Gayraud est dans une posture de regards, l’indicible lucidité.
« Face à la terre mise à nu
ce qu’il ne reste plus : le temps. »
« Nous ne parlons plus du temps qu’il fait. »
Écoutez :
« Ce qu’Irène Gayraud a reussi avec cette introspection, si profonde, c’est incarner justement une voix dans laquelle nous pouvons nous fondre... »
Il est d’urgence aussi d’observer la couverture illustrée par Renaud Buénerd, un corps à corps avec ces poésies solaires, le cadran de notre monde.
Publié par les majeures Éditions La Contre Allée.
Quelle jolie écriture ! J'ai été transportée par le style plein de finesse et poésie.
Le roman se présente comme une suite de nouvelles autour du livre, à travers la vie d'un homme, ses rencontres, son parcours professionnel jusqu'à sa mort.
L'approche est toujours intéressante et originale même si certaines incohérences m'ont frappée. On suit avec plaisir les "aventures livresques" du narrateur, un brin ésotérique pour certaines, rite initiatique plein de mystères. Le rythme est agréable comme les sonorités poétiques du récit .
Hormis la première nouvelle qui ne m'a guère convaincue, j'ai beaucoup aimé lire ce livre autour du livre, ou plutôt de livre unique qui ponctue l'existence du narrateur.
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