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Fière de ses origines kanakes, Imasango n'oublie pas les traditions et met « le cap vers l'aurore héritée des ancêtres ». Évoquant la colonisation qui a voulu abolir sa culture particulière, la poétesse laisse parler son enfance, « cette « enfance blessée qui conquiert le quotidien. »
Passé et présent se rejoignent, dans le murmure des morts. Et la poétesse devient « horizon métissé ».
La voix d'Imago est simple et pleine de sensualité, elle mêle avec bonheur et harmonie sa vie de femme métisse et les paysages de son île, auxquels elle appartient, puisqu'elle se définit elle-même comme « femme-lieu ».
Malgré les souffrances passées, l'espoir se lit dans chaque ver, chaque phrase de ce « chemin polyphonique ». C'est un message d'amour qu'elle nous délivre en nous invitant à aller vers « les terres d'asile où se dresse la vie féconde »
J'ai trouvé que l'écriture d'Imasango est belle sans être trop lyrique. Elle est apaisante et apaisée et, la lecture terminée, on garde en soi ce message d'espérance.
Je remercie les éditions Bruno Doucey et Babelio pour cette lecture.
Il faut lire tout Imasango. Son œuvre sensuelle expose son métissage pacifique, au cœur de la Nouvelle-Calédonie.
Ses images poétiques sont riches, étonnantes, douces à entendre quand elle lit ses textes. Une voix envoûtante et singulière de cette île lointaine.
« Toute femme est une aube » affirme Imasango, cette poétesse de Nouvelle-Calédonie à la voix singulière. Dans sa poésie qui oscille entre vers et prose, se mêlent paysages de son île et chant d’amour et d’espoir.
« Venir du lieu de soi – paysage frémissant-
Cœur vif greffant l’amour à la rosée. »
Dans « ventre d’amour », c’est la femme qui parle, la « femme déshabitée des espérances » qui accueille l’enfant d’une autre.
Elle est femme et le revendique, « je suis femme enracinée aux espaces dispersés de notre humanité en quête de sens »
La poétesse, fidèle à ses ancêtres, évoque les traditions, les mythes fondateurs.
Sa poésie singulière et flamboyante se murmure et se transmet grâce au bâton de parole, le Riaguri Nô.
« Mes mains ma voix au murmure du verbe esprit de l’île Riaguri nô écho-visage des chemins coutumiers bordant les vivants et les morts. »
La poétesse métisse porte en elle la colonisation de son pays qui a tenté de gommer la culture kanake et c’est parfois souffrance.
« Egorgeant l’harmonie figeant le sable en sablier ils ont enfanté la rouille la pirogue a pris l’eau d’une percée par balles les mots ont perdu sens en avortant l’écho. »
Tout cela a laissé des traces douloureuses dans l’histoire kanak, attisé la violence et les haines. Pourtant, c’est un message de paix et d’espérance en l’avenir que délivre Imasango : « il est temps de bâtir un présent aux contours apaisés et d’oser l’humanité en sa bonté sentinelle. »
Imasango, qui veut habiter son nom « même en détresse », termine par un long chant en prose adressé à Saint-John Perse, un chant où ses pensées fusionnent avec la mer, les arbres, un chant d’espoir où, malgré la mort, palpite la vie.
Cette poésie assurément féminine où la nature tient une grande place nous parle d’espérance et de paix et cette parole métissée d’une grande humanité ne peut que nous toucher
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