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Contrairement aux grands auteurs du théâtre français du XVIIe et XVIIIe siècles que sont Molière, Racine ou encore Corneille, les actrices qui jouèrent dans leurs pièces sont presque toutes oubliées. Ce qui est fort injuste quand on sait l'importance que ces femmes ont eu dans leur notoriété, les inspirant et incarnant les personnages de comédies comme de tragédies au plus près de l'idée qu'ils s'en faisaient. On imagine alors facilement qu'en plus dotées de physiques avenants pourquoi elles étaient aimées de ces auteurs dont elles devinrent souvent les maîtresses.
Très courtisées, ces amoureuses malheureusement pour leurs illustres amants accordaient leurs faveurs à beaucoup. Ainsi Molière a passé une partie de son grand âge à se morfondre de jalousie pour sa jeune et belle femme, Armande Béjart ; tandis que Racine se mourait d'amour pour l'une des premières sociétaires de la Comédie-Française, Marie de Champméslé. Deux actrices qui avaient des vies intimes agitées comme aussi Adrienne Lecouvreur, admirée De Voltaire, ou la danseuse Mlle de Camargo muse de Rameau, ou encore Justine Favart avec le maréchal Maurice de Saxe ou Mlle Clairon avec un certain Gaillard de la Bataille qu'elles poussèrent bien malgré elles à des folies peu dignes de gentilshommes.
Des vies amoureuses qui n'empêchèrent pas ces actrices de grand talent de travailler ardemment à rendre leur jeu inoubliable, au point que certaines modifièrent à tout jamais la façon de jouer, laissant l'emphase de la diction et les costumes pesants pour un jeu plus naturel et une tenue plus libre. Hélas pour ces femmes, elles ont vécu à une époque où si elles étaient encensées par les intellectuels et les nobles pour leur beauté et leur talent, elles sont restées en marge de leur société respectable ; jusque dans la mort où l'Église, qui dans sa grande largesse leur avait refusé de leur vivant le baptême, l'absolution, le mariage, le parrainage, la communion, leur refusait une enterrement religieux et une sépulture chrétienne.
Un ouvrage documenté passionnant qui ouvre avec un certain humour (anglais) la réflexion sur l'ambivalence du statut des actrices du Grand Siècle, égéries admirables, aimées autant que réprouvées.
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