"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
A l’issue de la seconde guerre mondiale, Jules Manay ne peut se résoudre à mettre un terme à son engagement militaire. Après avoir participé activement au mouvement de Résistance en France, il s’embarque pour l’Indochine en 1948. Il laisse derrière lui sa femme Marie et leurs enfants. Là-bas, sa route croisera celle de Jeanne, une jeune métisse auprès de qui il trouvera amour et réconfort. A plus de soixante-ans de distance, cette histoire du passé va remonter à la surface et venir perturber la vie du petit-fils de Jules, Fabien, qui va alors partir sur les traces du héros de la famille pour tenter d’éclaircir certaines zones d’ombre.
Quel plaisir de retrouver Jules et Marie dans ce second opus de Guillaume Mazeline. Même si Marie passe rapidement au second plan, le personnage de Jules reste toujours aussi riche. Contrairement au précédent roman, ce n’est pas entièrement la période de la guerre qui occupe le roman. La moitié du récit est en effet consacrée à la quête de Fabien et au retour sur le passé. Un retour qui montrera les failles de Jules, dévoilera quelques-uns de ses secrets et les conséquences de ses actes pour les membres de sa famille.
On retrouve ici la langue riche de l’auteur, son sens de la formule et du mot juste. Un livre qui se lit avec grand intérêt et qui éclaire aussi sur une page d’histoire.
Jules Manay a vingt-cinq ans lorsque la seconde guerre mondiale commence. Lorsqu’il est démobilisé en juin 1940, il prend la décision d’entrer dans la Résistance où il obtient rapidement ses galons de chef. Marié, père de deux jeunes enfants, cet instituteur aux convictions profondes prend le risque de la clandestinité, du secret, quitte à délaisser sa femme, Marie, et ses enfants.
Entre ses devoirs de père et ceux du patriote, Jules doit faire des choix qui ne seront pas toujours faciles à assumer.
J’ai été immédiatement happée par l’histoire et surtout par le style de l’auteur qui m’a rappelé des écrivains dont j’affectionne particulièrement l’écriture comme Jules Romains, Maurice Druon ou Roger Martin du Gard. Une langue riche et précise au service d’un récit puissant et plein de sensibilité. Une écriture qui immerge le lecteur dans un récit d’une réalité palpable.
Le personnage de Jules est passionnant dans ses difficultés à faire cohabiter ses convictions et les soins qu’il doit à sa famille. Puis, une fois la guerre finie, dans ses colères et son amertume face aux résistants de la dernière heure, au discrédit qu’on cherche à jeter sur lui et ses compagnons. Mais toujours prêt à combattre, ayant pris goût à l’action et même au pouvoir.
Quant au personnage de Marie, s’il est moins présent au fil des pages, c’est sans doute celui qui évolue le plus au cours du récit. De jeune femme amoureuse et un peu naïve elle deviendra avec le temps une femme plus affirmée. Peut-être à cause des drames qu’elle a vécus, de la maternité, de l’amour qu’elle porte à Jules, des changements dans la société, elle s’impose davantage et prends de plus en plus part à la vie sociale, sortant de son statut de recluse que la guerre et la place de Jules l’avaient obligée à prendre.
Ce volume est le premier d’un diptyque qui se poursuit en Indochine, dans les pas de Jules. L’histoire continue donc de s’écrire avec, je l’espère, toujours ce même souffle littéraire.
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