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Guillaume Aubin

Guillaume Aubin
Blond avant d'être châtain, Guillaume Aubin a fait des études d'ingénieur. S' en est repenti pour devenir libraire. Néanmoins, à ce jour, il compte plus d' années d' exercice en tant que footballeur amateur qu' en tant que professionnel du livre. Et s' il fallait chercher des éléments significati... Voir plus
Blond avant d'être châtain, Guillaume Aubin a fait des études d'ingénieur. S' en est repenti pour devenir libraire. Néanmoins, à ce jour, il compte plus d' années d' exercice en tant que footballeur amateur qu' en tant que professionnel du livre. Et s' il fallait chercher des éléments significatifs dans son enfance, on pourrait mentionner le projet de société utopique dans la forêt, qu' il avait imaginé avec ses cousins et cousines. Tentative vite rattrapée par les dérives du monde qu' ils reproduisaient : accroissement des inégalités, système pyramidal, mécanismes d' exclusions. Son premier roman est peut-être né de l' envie d' exorciser ou de revivre cette expérience. Guillaume Aubin est lauréat du Prix du Jeune Écrivain 2015 et 2016, respectivement pour ses nouvelles « Phosphorescence » et « Punk à Chien », publiées dans les recueils Et couvertes de satin et La vie est une chose minuscule, aux éditions Buchet Chastel. En 2017, il collabore avec le peintre Julien Des Monstiers dans le livre Peaux, aux éditions de la ménagerie, qui fait dialoguer leurs deux univers. POUR ÉCOUTER GUILLAUME AUBIN NOUS PARLER DE "L'ARBRE DE COLÈRE" Fille-Rousse, une peau-mêlée "two-spirits" Ce concept de bispiritualité, qu' on retrouve dans la plupart des peuples premiers américains, consiste à reconnaître, à des personnes qui se sentent attirées par le rôle social opposé à celui défini par leur sexe biologique, une capacité à posséder à la fois l' esprit féminin et masculin. Une personne bispirituelle est donc considérée comme une personne qui possède un grand pouvoir, et en sera hautement respectée. Une écriture "sensuelle" Je décris volontiers mon écriture comme sensuelle, en ceci qu' elle s' adresse aux sens. J' aime que le lecteur sente, touche, goûte, écoute, voie, lors de sa lecture, que le style soit au service d' expériences émotionnelles et sensitives. Le recours à un vocabulaire simple, à un langage oral, procède de cette volonté d' amincir la barrière textuelle entre le lecteur et l' imaginaire qu' il se façonne. Références Dans la mesure du possible, et afin de rendre le récit crédible, la langue a été adaptée à la spiritualité et à la réalité d' une jeune fille issue d' une Première Nation. Ainsi, j'ai évité tout vocabulaire dont l' étymologie dérive directement de la technologie européenne ou d' éléments inconnus à cette époque au Canada. Cependant, le roman n' est qu' une interprétation très personnelle d' une culture lointaine, et ne prétend pas représenter la réalité culturelle, pas plus qu' elle ne prétend avoir valeur historique. Néanmoins, le roman s' inspire fortement du xvie siècle, époque où s' établit et s' intensifie le commerce entre les pêcheurs européens et les Premières Nations de l' estuaire du Saint-Laurent. - De pierre et d' os, Bérengère Cournut, Le Tripode. Pour son héroïne qui se révèle au fur et à mesure du texte et pour la découverte d' une culture. - Kukum, Michel Jean, éditions Dépaysage. Pour la découverte d' un mode de vie emprunt de coutumes et de traditions. - Les textes de Richard Wagamese, aux éditions Zoé, pour le lien avec le destin des amérindiens au Canada. - Les textes de Naomi Fontaine, aux éditions Mémoire d' encrier, pour le rapport à la communauté Innue, Première Nation du Canada. On pense à ©Macha Kaïdanovski Alejandro

Avis sur cet auteur (7)

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    Couverture du livre « L'arbre de colère » de Guillaume Aubin aux éditions La Contre Allee

    marie calvin sur L'arbre de colère de Guillaume Aubin

    Très bon roman d aventure mais compliqué de venir dans le monde du 15 e siècle

    Très bon roman d aventure mais compliqué de venir dans le monde du 15 e siècle

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    Couverture du livre « L'arbre de colère » de Guillaume Aubin aux éditions La Contre Allee

    charlene_bzh sur L'arbre de colère de Guillaume Aubin

    Livre découvert au hasard dans une boite à livres lors de mes promenades, et quelle surprise !
    Le style est percutant. Des phrases courtes, ça va vite. Il faut suivre le rythme, pourtant une certaine poésie se dégage de ce roman et c'est ce qui m'a fait tenir jusqu'au bout.
    Par contre trop de...
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    Livre découvert au hasard dans une boite à livres lors de mes promenades, et quelle surprise !
    Le style est percutant. Des phrases courtes, ça va vite. Il faut suivre le rythme, pourtant une certaine poésie se dégage de ce roman et c'est ce qui m'a fait tenir jusqu'au bout.
    Par contre trop de violence dans ce récit. Nous sommes chez les autochtones du nord canadien, il y a les rites, les croyances, l'osmose avec la nature. Mais il y a aussi beaucoup de violence, ce qui rend le roman sombre, trop sombre à mon goût.

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    Couverture du livre « L'arbre de colère » de Guillaume Aubin aux éditions La Contre Allee

    Cécile Emeraud sur L'arbre de colère de Guillaume Aubin

    La lecture la plus marquante pour moi depuis ce début d'année grâce à la langue poétique et profonde de Guillaume Aubin, et à son personnage - Fille Rousse - qui refuse de choisir entre l'enfance et l'âge adulte, entre fille et garçon, entre l'arbre et le fruit. Le récit se passe dans les forêts...
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    La lecture la plus marquante pour moi depuis ce début d'année grâce à la langue poétique et profonde de Guillaume Aubin, et à son personnage - Fille Rousse - qui refuse de choisir entre l'enfance et l'âge adulte, entre fille et garçon, entre l'arbre et le fruit. Le récit se passe dans les forêts nord américaines au XVe siècle mais ces repères n'ont que peu d'importance dans un monde où ce qui compte est le passage des saisons, les rivalités et les ententes entre tribus, les rites de passage, la force des visions et des perceptions. Celle que nous suivons est née d'une femme devenue arbre, empoisonnée par le fruit du qaa. Ce fruit peut être mortel mais il est aussi recherché pour ses vertus apaisantes et hallucinatoires, il est aimé des Barbes, les occidentaux, qui sont prêts aux meilleurs échanges pour en avoir le plus possible. Dans ce roman initiatique, la jeune fille Peau Mélée, qui a choisi d'être homme, trouve en elle toute l'ambiguïté nécessaire pour ne pas céder au regard des autres, à leurs attentes et à leurs mauvais coups. Elle parvient à vivre pleinement sa vie, sa sexualité, sa différence pour trouver d'où elle vient et à combattre la racine des injustices entre tribus. Exhaltant.

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    Couverture du livre « L'arbre de colère » de Guillaume Aubin aux éditions La Contre Allee

    Marie Kirzy sur L'arbre de colère de Guillaume Aubin

    La scène inaugurale, extraordinaire de violence inouïe, semble prévenir le lecteur : si tu continues, tu sais ce qui t'attend, sans masochisme mais tu vas être bousculé dans tes certitudes dans une expérience de lecture atypique et tellurique. L'auteur ne cache pas ses intentions et en même...
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    La scène inaugurale, extraordinaire de violence inouïe, semble prévenir le lecteur : si tu continues, tu sais ce qui t'attend, sans masochisme mais tu vas être bousculé dans tes certitudes dans une expérience de lecture atypique et tellurique. L'auteur ne cache pas ses intentions et en même temps, il offre tellement plus que de la violence, aussi de la poésie dans la description d'un univers d'une sensualité folle. Et surtout le portrait d'une femme que l'on voit naître puis grandir.

    Grand nord canadien, XVIème siècle. Fille-Rousse vit au sein de la tribu des Yeux-Rouges, en guerre permanente avec celle des Longues-Tresses. C'est une de ces héroïnes inoubliables. En rupture avec les injonctions faites aux femmes, dès son enfance, elle s'oppose aux normes de genre et veut nager, chasser, parcourir la taïga, plonger comme les garçons. Suite à une naissance nimbée de mystères au pied de l'Arbre colère sur une île sacrée, le chaman reconnait en elle une élue des Esprits, une Peau-Mêlée abritant un esprit masculin et féminin dans le même corps. Elle est ainsi autorisée à joindre le groupe des garçons mais tout le monde dans la tribu ne croit pas à cette prophétie.

    « Moi j'ai la forme d'une fille qui coule dans une rivière de garçon. Les années qui passent m'ont fait creuser ce lit. »

    Passée la scène inaugurale qui m'a hypnotisée, je me suis interrogée sur le côté hybride du texte qui ne se revendique ni roman historique ni ethnographique. Etant passionnée par la culture amérindienne, j'ai été troublée et gênée de ne pas savoir quels rites ou rituels décrits relevaient de la fiction, lesquels correspondaient aux traditions innues. Il m'a manquait une bibliographie à la fin, des sources. Je me suis également interrogée sur le potentiel anachronisme de la thématique du genre qui court durant tout le récit ... tellement présente aujourd'hui mais l'était-elle au XVIème dans la culture autochtone ?

    Et puis, j'ai lâché prise, le plaisir de lecture a pris le pas sur un certain purisme car Guillaume Aubin déploie une écriture d'une grande force évocatrice à coups de phrases brèves faites de mots simples mais qui disent si bien le ressenti de Fille-Rousse. Que l'on soit dans la violence la plus crue ou dans la poésie de la nature, c'est tout le monde sensoriel de l'héroïne qui s'ouvre au lecteur, avec son rapport très charnel à tout ce qui l'entoure, faune, flore, hommes. Les phrases rythmées à fleur de peau de l'héroïne emportent totalement un lecteur quasi hypnotisé.

    Et puis, j'ai écouté une interview en ligne de l'auteur qui en évoquant le thème central du genre explique comment il a découvert le concept de bispiritualité présent chez plusieurs peuples autochtones comme les Innus. La bispiritualité reconnait que certaines personnes peuvent à la fois abriter un esprit masculin et féminin dans le même corps. Ces personnes se voient attribuer un rôle cérémoniel et social proche de celui d'un chaman. Sachant cela, évidemment que s'éloignent suspicion d'anachronisme et crainte de récupération opportuniste.

    Fille-Rousse est une héroïne passionnante que l'on voit grandir animée par un esprit de rébellion qui s'oppose aux normes du genre. Elle imagine ce que c'est d'être un homme, de vivre comme un homme, chasser, parcourir la taïga, nager, courir, le découvre, a l'impression qu'elle a gagné en allant dans la virilité puis s'en désenchante. Elle enflamme le récit, que ce soit dans des scènes animistes en symbiose avec la nature, de combats, de sexualité ou de vengeance, ne revendiquant rien d'autre que la liberté d'être et d'exister.

    Un vrai défi d'écriture, j'aime lorsqu'on ne sait pas qui écrit ( homme, femme, blanc, amérindien etc ). Un récit original qui ne cède à aucune mode, ne cherche pas à imiter le style des auteurs amérindiens. Les thèmes servent le récit et non l'inverse, l'altérité radicale de Fille-Rousse permettant d'assoir une réflexion profonde sur l'articulation des libertés individuelles avec les principes de la vie collective.

Bibliographie de Guillaume Aubin (1)

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