"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
De l’opération Overlord qui sonna le début de la libération de la France, on pense tout savoir ou presque. Mais le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie prend de nouvelles couleurs sous la plume de Giles Milton qui nous fait revivre avec force cette journée cruciale.
Sous la forme d’un docu-fiction qui laisse une large place aux témoignages de ceux qui ont vécu ces heures fatidiques, il nous entraîne à bord des avions et des navires qui ont abordé les côtes françaises, débarquant et larguant des combattants courageux voués à la mort ou à des blessures irréversibles.
En donnant la parole aux survivants anonymes, aux soldats américains, britanniques, canadiens mais aussi allemands et aux habitants et résistants français, aux médecins et infirmières, aux radiotélégraphistes... il éclaire les événements d’une nouvelle lumière et leur donne une réalité à la fois terriblement violente et humaine.
Avec cet ouvrage magistral, très détaillé et documenté, Giles Milton redonne toute leur place aux soldats sans grade ou aux grades subalternes qui ont combattu et qui ont libéré la France et fait que la guerre s’achève. Il rend palpable la tension, la peur mais aussi l’incroyable optimisme et la bravoure qui ont conduit ces soldats sur les plages normandes. Ce qui est aussi particulièrement frappant est la jeunesse de tous ces soldats, souvent à peine âgés d’une vingtaine d’années et qui se sont sacrifiés.
Si on en connaît l’issue, le débarquement est pourtant décrit ici avec une telle intensité qu’on vit de véritables moments de suspens dans les pas de tous les protagonistes qui incarnent magnifiquement ce récit.
Un livre à lire comme un vibrant hommage à ceux qui ont combattu pour la liberté.
Quel livre extraordinaire ! Je conseille vraiment à chacune et à chacun de le lire pour ne pas oublier le sacrifice de tous ces hommes qui sont venus libérer notre pays et le reste du monde de l’oppression et de la barbarie nazie.
Giles Milton a su raconter le fameux D-Day de façon vivante et surtout extraordinairement documentée. Surtout, il n’oublie pas ce qui se passait côté Allemand, le rôle de la Résistance et le sort des civils sous les bombes des Alliés…
La machine de guerre nazie ne s’est pas effondrée ce jour-là, bien au contraire. Elle a démontré pendant des mois encore toutes ses capacités à semer mort et désolation et cela, l’auteur le mentionne en fin d’ouvrage.
Ouvrage historique basé sur une quantité énorme de documents et de témoignages, tous cités à la fin du livre, D-Day : Les soldats du Débarquement propose d’abord une carte et deux gros plans sur les cinq plages choisies par le haut commandement des forces alliées aux ordres de Churchill et Roosevelt mais dirigées par Dwight Eisenhower, secondé par neuf cents personnes.
Overlord, comme on l’a nommée, s’est déroulé sur une centaine de kilomètres entre Sainte-Mère-Église et Lion-sur-Mer, impliquant cent cinquante-six mille soldats débarquant sur Utah Beach et Omaha Beach (USA), Gold Beach (Grande-Bretagne), Juno Beach (Canada) et Sword Beach (GB). Ces noms codés désignaient des plages bien tranquilles, des villages charmants que la folie hitlérienne avait bunkérisés, tentant d’ériger un Mur de l’Atlantique infranchissable.
Avec une écriture précise, prenante, l’auteur sait prendre son lecteur et lui faire partager l’ambiance d’un centre radio qui tente d’intercepter tous les messages venant d’Angleterre puis il nous plonge dans le centre météo de Fort Southwick où sept cents personnes travaillent avant de nous faire survoler la Manche à bord des planeurs devant larguer les parachutistes. Le fait de nommer les gens, de les décrire un peu, de donner parfois leurs goûts, leurs passions – tout cela sans rien inventer – rend le récit captivant de bout en bout.
Une liste impressionnante de personnages entraîne au cœur de la bataille mais aussi sur les traces de Guillaume Mercader, ce champion cycliste qui s’entraîne entre Courseulles-sur-Mer et Grandcamp, avec l’autorisation de la Gestapo, et récolte tous les renseignements sur les postes de défense allemands, renseignements transmis ensuite en Angleterre par la Résistance.
Les heures précédant le jour J sont angoissantes, des deux côtés de la Manche puis c’est la nuit du 5 au 6 juin, cette météo exécrable, atout et handicap terrible. Les premiers parachutistes sont là puis, à l’aube, les premiers hommes tentent de débarquer. C’est précis, plage par plage. Chaque partie des vingt-huit chapitres est introduite par une photo d’archives commentée. La journée sera longue, les blessures, les morts seront abominables. L’auteur n’oublie pas les bombardements de Caen où huit cents personnes ont été tuées en vingt-quatre heures par les bombes alliées
Certains Allemands se rendent mais beaucoup trop résistent, fanatisés, la plupart sont très jeunes, d’autres, Polonais, Tchèques, ne parlent même pas allemand… À chaque page, je me demande pourquoi ces hommes ont été capables d’aller au bout de tant d’atrocités pour obéir à des officiers qui vivent dans des châteaux, à un Führer qui s’isole à Berchtesgaden mais je n’oublie pas que, pendant ce temps, dans les camps de la mort, on continue d’exterminer enfants, femmes et hommes…
Il faut lire ce récit du D-Day, journée si importante pour nos démocraties, même si beaucoup d’autres livres ont déjà été publiés, si de grands films ont tenté de nous faire prendre conscience de l’ampleur de la bataille.
Dans D-Day : les soldats du Débarquement, Giles Milton accomplit une tâche admirable qui m’a passionné. Je remercie Babelio et les Éditions Noir sur Blanc de m’avoir permis cette lecture essentielle.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
« J’ai connu beaucoup de bons moments pendant l’écriture de ce livre ; les promenades sur les plages désertes de Normandie aux premières lueurs de l’aube comptent parmi les plus magnifiques de mes souvenirs. Mais même par les journées les plus belles, je n’ai jamais pu oublier l’héroïsme et les tragédies qui se sont jouées là autrefois. En ces lieux, des vies ont été perdues et la liberté conquise de haute lutte. Mon dernier remerciement total et sans réserve, va à tous ceux qui ont combattu pour nous. »
Il me semble que ces derniers mots de Giles Milton, à la toute fin de la rubrique « remerciements » illustrent parfaitement ce qu’est son livre : le récit détaillé et terriblement humain des vingt-quatre heures du Jour J et l’hommage bouleversant qu’il rend à tous ses participants.
On croyait tout savoir et on découvre qu’on ne savait pas grand-chose au final. On avait en tête les images des péniches de débarquement, la flotte immense, les parachutistes de Sainte Mère l’Eglise et la plage tellement sanglante d’Omaha mais on avait oublié les planeurs, les chars amphibies et Bill Millin, le joueur de cornemuse de la plage d’Ouistreham, qui survécut parce que les Allemands n’osèrent pas lui tirer dessus, le prenant pour un « dummkopf » (simple d’esprit). On avait oublié aussi qu’un incendie accidentel joua son rôle (tragique, épouvantable) à Sainte Mère l’Eglise ainsi que les terribles bombardements sur Caen qui firent tant de victimes civiles.
Du coureur cycliste espion aux chaussures de Frau Rommel, en passant par la peur saisissant les assaillants comme les défenseurs allemands (souvent des Russes ou des Polonais peu enclins à mourir pour Hitler), menacés par les Kettenhunde (chiens enchaînés) chargés de liquider les soldats abandonnant leurs postes, Giles Milton redonne la parole aux acteurs de cette tragédie absolue. Les trois cartes du début éclairent parfaitement le champ de bataille ainsi que les principaux faits d’armes relatés, tout comme les nombreuses photos du jour J. C’est un très bel ouvrage dans lequel l’émotion est permanente et qu’on ne peut que recommander à tous, anciens ou jeunes. Difficile de résister à la larme qui vient, à un moment ou à un autre, troubler le regard, comme un ultime salut à ces jeunes gens qui méritaient tellement mieux.
Smyrne, portrait d'une ville carrefour où il faisait bon vivre, avant sa destruction totale par le fer et par le feu des Kémalistes. Les Grecs évoquent cette douloureuse page de leur histoire sous le nom de «Grande catastrophe», l'une des plus terribles épurations ethniques du vingtième siècle. L'entassement de centaines de milliers de réfugiés sur les quais, sous l'observation passive des navires occidentaux, restera dans l'histoire comme l'un des tableaux les plus indignant de l'humanité. Sous la plume de Giles Milton, aidé de précieux témoignages, la cité égéenne grouillante d'activité renait de ses cendres, avant de céder la place aux fantômes des Smyrniotes victimes d'une brutalité radicalement débridée. Le nom de Smyrne résonnera à jamais dans vos mémoires à l'issue de cette lecture éprouvante mais salutaire.
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