"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La bataille d’Alger, cela signifie attentats, embuscades, mais aussi perquisitions, emprisonnements, torture...
Les protagonistes de ce roman authentique se débattent dans cette tourmente. Y compris Camus qui, après la soirée du 22 janvier 1956, reviendra en Algérie unique ment pour sa mère.
Les contrôles incessants obligent les personnages à la plus grande prudence. Malgré cela, les arrestations se succèdent. Qui survivra à cette tempête ? Victor ? Laury ? Le général de la torture ?
Un livre magnifique qui nous fait comprendre combien le chemin vers la liberté est difficile pour des millions de femmes soumises à la tradition.
Comme dit Etienne de la Boétie dans le "Discours de la servitude volontaire", la coutume est la raison principale de la soumission.
L'héroïne entame une lutte pour sa liberté...
J'ai lu ce livre, très bien écris, d'une seule traite.
Bravo !
« ALGER, mère capitale » est virtuose de sincérité. À hauteur d’enfant, grandissante au fil des pages. Il s’agit en l’occurrence de l’auteure Geneviève Buono qui écrit également des nouvelles, de la poésie et du théâtre côté ville.
Le récit est un soleil éclatant qui va agir tout au long de ce témoignage de vie, jusqu’à frôler l’horizon en pleine mer.
Nous sommes au cœur d’une histoire entrelacs de nostalgie et d’amour pour une terre. L’Algérie et sa ville mythique, Alger.
Une petite fille conte. Enjouée, pétillante, délicieuse et intuitive. Elle rassemble l’épars de son enfance. L’idiosyncrasie algérienne-française. Les diktats d’un pays, où les soldats français faisaient preuve d’arrogance.
Comment cette petite fille peut-elle affirmer son identité ?
Laury et sa famille, Mam’s sa grand-mère, Chloé sa mère et Tristan son père, sont le microcosme de cet écrin qui dévoile les cheminements, les interrogations, les quêtes et les survivances. Nous sommes au cœur des années 50.
Laury, éduquée et éveillée, brillante et superbement intelligente, est bercée par l’aura de ses parents, instituteurs et passeurs du verbe. Engagés, une vocation : la démocratisation de la lecture. Français d’Algérie, ils sont le garde-fou entre la France et l’Algérie. Jusqu’à quand ?
Férus de ce pays, ils sont un socle pour cette enfant qui va aimer la littérature, la poésie et les contes.
« - Merci, tu es bien la seule ici à me considérer… - J’ai vu un monsieur vous parler. Il a récité l’un de vos poèmes. -Un poème de Si Mohand. Si Mohand, le grand poète. »
Sa grand-mère lui inculque des valeurs. Ce livre est un parchemin. Cette petite fille curieuse et avide d’apprendre la vie. Résiliente et douce, éprise de fraternité.
Elle protégera le plus faible, un poète kabyle et mendiant. « J’habite ici, juste ici, au bout du monde du vide. Et je cherche du secours, trop de danger sur cette branche... Je pars à l’heure où la campagne est blanche ».
L’innée bonté, et la spontanéité souveraine. « ALGER, mère capitale » est un kaléidoscope générationnel. Superbe et chaleureux, magnétique, il inspire à l’évasion, à la découverte d’un peuple chahuté par l’évènementiel. L’ubiquité en équilibre. Une déambulation solaire et intime, dont Geneviève Buono nous confie ses secrets.
« -Mon destin est de partir, partir toujours vers un autre village. Il faut que je parle aux gens, il faut que je les réveille et que l’on redevienne libres comme avant. Tant que cela n’est pas, je ne dors pas. Aujourd’hui et les jours qui viennent, je marcherai, toujours, toujours, jusqu’à l’indépendance. Mais je te promets qu’on se reverra ».
À noter une couverture de l’auteure de sable et de vent. La clarté des chapitres est comme cette petite fille qui franchit les rais de lumière. L’impression de ce livre en Normandie renforce le pouvoir d’aller vers l’intransigeance éditoriale. Ce livre est précieux, l’humilité est son arc de direction. C’est donc la poésie de l’amour, celui d’une fillette pour les siens. Les quêtes existentielles à l’instar d’un funambule sur un fil d’or.
En lice pour le prix Hors Concours des Éditions indépendantes 2023/2024. Publié par les majeures Éditions Tangerine nights. Collection Mouvements d’elles.
Ce livre, j'avais hâte d'en reprendre la lecture interrompue la veille, car l'Algérie m'a rappelé des souvenirs personnels magnifiques au ''bled'', en Tunisie, dans la famille de mon premier mari, dans les années 80-90.
Les descriptions m'ont transportée dans un univers ''imaginoréel'', où je me suis sentie tout simplement bien. Cependant, la narration ''douce'', parfois brutale, ramène à une histoire proche, celle d'une guerre pour l'indépendance algérienne, celle de la pauvreté. Des faits graves, tristes, présentés avec une simplicité infinie, Une autobiographie sans photos inutiles, les mots à eux seuls sont un album photos. Des souvenirs qui s'expriment dans un décor parfois romanesque, plein de fraîcheur, indiquant cependant une grande nostalgie, voire une tristesse, mais jamais d'amertume.
J'ai été frustrée d'arriver à la fin de la lecture, car il y avait bien une fin, cet arrêt brutal que je n'avais pas vraiment envie de voir arriver, un peu comme une drogue.
Fraîcheur, naïveté consciente, tendresse, amour, tristesse, imagination, fantaisie, ingrédients majeurs de ce livre.
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