"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Recueil de nouvelles qui font intervenir chaque fois le monde des journalistes, parfois prêts à tout pour avoir le meilleur reportage possible ou des familles ravies de passer à la télé. J'ai apprécié particulièrement la dernière nouvelle où est filmé en direct un extrémiste, et c'est finalement un coup d'état. La fin est rarement glorieuse pour les uns comme pour les autres. J'ai certes moins accroché pour certaines nouvelles mais dans l'ensemble, recueil sympathique à lire. Sans prise de tête.
Quand on pense aux persécutions des Nazis , viennent d’abord à l'esprit les persécutions des Juifs, puis des Tziganes, des homosexuels, des handicapés . Il en est une qui est mal connue, c’est celle qui s’est exercée contre les métis allemands-africains, nés des amours entre une Allemande et un soldat africain membre de l’armée coloniale française qui a occupé l’Allemagne après la 1e guerre mondiale . Même avant l’arrivée de Hitler au pouvoir, l’Allemand moyen ne supportait pas de devoir obéir à des soldats africains de l’armée française d’occupation, considérés comme des sous-hommes à qui auparavant ils avaient apporté la civilisation .
C’est au sort d’un de ces métis prénommé à la fois Ulrich et Galadio que nous intéresse Didier Daeninck . Dans ce récit à la première personne, Galadio raconte ce qu’il vécut pendant douze ans, depuis son adolescence où il assista aux premières persécutions des Juifs, puis fut victime de celle qui s’exercèrent sur les métis . Ce roman dont je ne dévoilerai pas les péripéties auxquelles le personnage principal est confronté nous mène de Duisbourg en Afrique où Galadio part à la recherche de la famille de son père, en passant par les studios de cinéma de Babelsberg où sont tournés des films pour le cinéma allemand colonial dans des décors qui reconstituent une Afrique folklorique et stéréotypée.
Un roman solidement documenté, le plus souvent narratif, basé sur des faits, des rencontres, des rebondissements, à l’écriture efficace mais qui sait ménager des moments de véritable et discrète émotion . Celle des scènes entre Ulrich et sa mère , entre sa mère et sa famille qui lui reproche de ne pas s’être « débarrassée » de cet enfant qui salit le sang aryen , entre Ulrich et la jeune juive , celle aussi de l’élimination des animaux domestiques des Juifs, prélude à l’extermination des personnes .
Un personnage en quête d’identité, attachant, victime d’un ostracisme qui n’est pas sans rappeler celui dont furent victimes plus tard ceux qu’on appelait les fils de Boches
Quand le romanesque s’appuie sur la réalité des faits, quand la fiction se mêle à l’Histoire , l’aventure à l’émotion …
C’est la vie de Missak Manouchian, depuis son enfance en Arménie, en 1915, le génocide, son exil et installation à Paris. Son engagement dans le communisme et la résistance.
Je connais déjà bien la vie de Manouchian, et j’espérais mieux découvrir ou mieux comprendre sa personnalité et son parcours. D’autant plus que Didier Daeninckx a écrit une biographie romancée : « Missak »
C’est une vie mouvementée, engagée, riche et pourtant le ton est plat. Comme s’il s’agissait d’une commande… C’est peut-être le cas, car le Ministère des Armées est partie prenante dans la parution de cette BD.
En moins de 75 pages, car il y a beaucoup d’affiches de l’époque (certaines justifiées, d’autres, pas du tout…) tout est dit.
La partie historique qui suit est beaucoup plus intéressante, avec la reproduction de photos, de lettres et de documents.
Mention spéciale néanmoins, pour le dessin et la colorisation. La précision des détails reconstitue parfaitement l’époque. Voir la planche de la page 18 – Paris en 1925 – L’usine Citroën – en arrière-plan, la Tour Eiffel.
Les couleurs sont travaillées et superbes.
Par la grâce du dessin, le lecteur revient au début du XXème siècle.
A ma connaissance, c’est la seule BD scénarisée par Didier Daeninckx. C’est plutôt un romancier. Or, le roman graphique est exigeant...
https://commelaplume.blogspot.com/
Dans la première nouvelle, un homme, en souvenir de son amie défunte, repart en Bretagne, où il l'avait rencontré. Par hasard, il se retrouve dans un bar où on chante. Un vieil homme ivre s'accapare du micro pour chanter un chant breton. Il est sauvagement mis dehors. le lendemain, il est retrouvé mort et on conclue à l'accident. Seul notre héros n'y croit pas. Il se met alors à enquêter et il s'avère que ses soupçons sont raisonnés. Les soucis ne tardent pas : il gêne. Les paroles du breton décédé font référence au passé : un passé de contrebande auquel le nazisme vient s'ajouter... Passionnant. Des paysages et des personnages bien décrits.
En ce qui concerne la deuxième nouvelle : un narrateur tue deux policiers. Il est condamné à 30 ans d'emprisonnement. Après 10 ans de peine, l'occasion se présente, il réussit à s'enfuir. Il retourne sur les pas de Fiona et là nous raconte sa descente aux enfers. Les manifestations étudiantes, sa rencontre avec Fiona dont il tombe amoureux, et le braquage à la banque qu'il fait pour elle et pour maintenir son mouvement. Mais le braquage tourne mal... Quant à la fin de l'histoire, elle est assez surprenante alors je ne vous dis rien. Lisez-la.
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