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Allemagne, années trente. Ulrich est un adolescent de Duisbourg comme les autres. A un détail près : sa peau est noire... Son père, un soldat africain, est venu en Allemagne avec les troupes françaises chargées de veiller à l'application du traité de Versailles. Il est reparti en 1921, quelques mois avant la naissance de son fils, fruit d'un bref amour avec une jeune Allemande. Ils sont des centaines, comme Ulrich, à incarner ce que Hitler et les nationalistes ne cesseront de dénoncer comme la "honte noire", symbole de l'avilissement délibéré du sang aryen par les occupants. A partir d'une très solide documentation, Didier Daeninckx éclaire un aspect méconnu de l'histoire du XXe siècle. De Duisbourg aux studios de cinéma de Babelsberg, jusqu'aux rivages du Sénégal, Ulrich découvre une autre facette de son identité : Galadio.
Quand on pense aux persécutions des Nazis , viennent d’abord à l'esprit les persécutions des Juifs, puis des Tziganes, des homosexuels, des handicapés . Il en est une qui est mal connue, c’est celle qui s’est exercée contre les métis allemands-africains, nés des amours entre une Allemande et un soldat africain membre de l’armée coloniale française qui a occupé l’Allemagne après la 1e guerre mondiale . Même avant l’arrivée de Hitler au pouvoir, l’Allemand moyen ne supportait pas de devoir obéir à des soldats africains de l’armée française d’occupation, considérés comme des sous-hommes à qui auparavant ils avaient apporté la civilisation .
C’est au sort d’un de ces métis prénommé à la fois Ulrich et Galadio que nous intéresse Didier Daeninck . Dans ce récit à la première personne, Galadio raconte ce qu’il vécut pendant douze ans, depuis son adolescence où il assista aux premières persécutions des Juifs, puis fut victime de celle qui s’exercèrent sur les métis . Ce roman dont je ne dévoilerai pas les péripéties auxquelles le personnage principal est confronté nous mène de Duisbourg en Afrique où Galadio part à la recherche de la famille de son père, en passant par les studios de cinéma de Babelsberg où sont tournés des films pour le cinéma allemand colonial dans des décors qui reconstituent une Afrique folklorique et stéréotypée.
Un roman solidement documenté, le plus souvent narratif, basé sur des faits, des rencontres, des rebondissements, à l’écriture efficace mais qui sait ménager des moments de véritable et discrète émotion . Celle des scènes entre Ulrich et sa mère , entre sa mère et sa famille qui lui reproche de ne pas s’être « débarrassée » de cet enfant qui salit le sang aryen , entre Ulrich et la jeune juive , celle aussi de l’élimination des animaux domestiques des Juifs, prélude à l’extermination des personnes .
Un personnage en quête d’identité, attachant, victime d’un ostracisme qui n’est pas sans rappeler celui dont furent victimes plus tard ceux qu’on appelait les fils de Boches
Quand le romanesque s’appuie sur la réalité des faits, quand la fiction se mêle à l’Histoire , l’aventure à l’émotion …
Encore une fois passionnant ce roman de Didier Daeninckx, car, encore une fois, se basant sur une réalité historique un peu oubliée voire pas connue. J'avais eu connaissance du fait que les Français avaient envoyé, en application du Traité de Versailles, des régiments d'Africains dans certaines villes allemandes, comme une ultime provocation, parce qu'à l'époque, les noirs étaient à peine considérés comme des hommes. Ce que je ne savais pas et qu'explique formidablement le romancier, c'est que des enfants métis sont nés et que bien évidemment, après l'arrivée au pouvoir d'Hitler ils vivaient difficilement leur double particularité : être de sang noir et de sang français.
Ulrich, dont le second prénom est Galadio, va vivre un destin incroyable : fuir sa ville, fréquenter le cinéma de propagande allemande, tenter de trouver sa véritable identité. Didier Daeninckx, en peu de pages réussit à construire un personnage fort et marquant. Tout est dit. Rien n'est superflu. L'auteur va au plus court, le lecteur doit bien sûr faire le reste du travail à savoir connaître un peu les années trente en Europe pour savoir qu'il ne faisait pas bon y être noir et particulièrement dans l'Allemagne nazie.
C'est un formidable roman, et je vous conseille avant de l'ouvrir d'avoir un peu de temps devant vous car la première page débutée, vous ne pourrez pas faire autrement que de lire d'une traite les 140 suivantes.
On connaît la noirceur des inventions des nazis,mais cette persécution a rarement éte évoquée. A découvrir
livre lut pour l'école enrichissant bien que un peut idiot par rapport a certaine explication donné(: explique certain banal)
sinon un livre plutôt pas mal.
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